Victor Court : l'énergie fossile cette drogue dont on ne se passe pas

Simon Marty - RCF, le 08/11/2021 à 08:05
 -  Modifié le 08/11/2021 à 08:09
Écouter
Victor Court : l'énergie fossile cette drogue dont on ne se passe pas

Alors que la Cop 26 doit tenter de juguler le réchauffement climatique, est-ce que nous nous posons les bonnes questions ? Face à des négociations complexes, des promesses souvent en l’air, des voix commencent à s’élever pour alerter sur notre dépendance aux énergies fossiles. Une problématique majeure si l’on souhaite contenir le réchauffement de la planète comme nous l’explique Victor Court, enseignant-chercheur en économie à IFP School, IFP Énergies nouvelles.

Ina FASSBENDER / AFP Ina FASSBENDER / AFP

Encadrement des marchés du carbone, ou encore un soutien financier des pays riches aux plus vulnérables… Les enjeux du futur de la planète continuent de se jouer à la Cop26. De ces négociations, dépendra le succès ou l'échec de la conférence de Glasgow… Un succès face au réchauffement climatique qui passera aussi par notre capacité à nous sevrer des énergies fossiles !

 

Mais si les énergies fossiles ne sont pas infinies, pourquoi vouloir limiter leurs utilisations ? Pour Victor Court, la réponse est mathématique :

 

Il y a au moins trois fois plus de CO2 sous nos pieds que ce que nous pouvons nous permettre d’émettre ! Surtout pour avoir une chance raisonnable de contenir le réchauffement climatique sous les 2 °C. Au niveau mondial, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon doivent rester inutilisées.

 

Dans le même temps, l’enseignant-chercheur pointe du doigt notre usage croissant des ressources, avec dans le temps une accumulation des énergies fossiles ! 

 

Toutes les transitions énergétiques du passé ne l’ont été qu’en termes relatifs – c’est-à-dire en parts de la production ou de la consommation totale. Au 20e siècle, l’usage relatif du bois, des terres arables et du charbon a baissé par rapport à celui du pétrole, du gaz, de l’hydroélectricité et du nucléaire… mais les consommations de toutes ces sources d’énergie ont augmenté au niveau global.

 

Un mille-feuille énergétique qui ne nous aide pas aujourd’hui à limiter les effets de l’homme sur l’environnement, un défi que les décideurs politiques vont devoir affronter dans les prochaines décennies !
 

Cet article vous a plu ?