Suicide de Lindsay : la lutte contre le harcèlement scolaire est l'affaire de tous

C’est une terrible liste au long des derniers mois : Lucas, 13 ans, Thibault, 10 ans et Lindsay, 13 ans, se sont donné la mort après des mois de moqueries, de menaces et d’insultes, en particulier sur les réseaux sociaux. À chaque fois, c’est le même schéma : une victime avec une particularité physique ou de comportement, mais pas toujours, des harceleurs qui agissent en bande et des témoins qui ne prennent pas la défense de la victime de peur de le devenir eux-mêmes.

Le fléau du harcèlement touche jusqu’à 700.000 jeunes, chaque année. Ils en souffrent et en restent durablement marqués. Les familles l’apprennent souvent tard et apparaissent démunies pour défendre leur enfant, ou… l’empêcher de nuire.

Que faudrait-il faire ? 

Le ministre Pap Ndiaye a qualifié la mort de Lindsay "d’échec collectif". C’est collectivement que nous devons faire face à cette calamité. Le harcèlement scolaire s’accompagne toujours de cyberharcèlement. Les parents, premiers et principaux éducateurs, ont à éduquer au respect des autres et à une expression bienveillante sur les réseaux sociaux. Ils ne peuvent offrir un smartphone à leurs enfants sans les accompagner, et ce pendant plusieurs années, lorsqu’ils vont sur les réseaux. Le dialogue parents-enfant est essentiel car tout jeune peut être harceleur ou harcelé. Les enseignants, eux, doivent être systématiquement formés et savoir repérer les situations de harcèlement, les prévenir et y répondre.

Un texte de loi est en cours

Les parlementaires sont en train de voter une loi sur la majorité numérique et la possibilité d’accéder aux réseaux sociaux à 15 ans au lieu de 13 actuellement. C’est une bonne chose mais ça restera insuffisant sans une véritable éducation au numérique. La violence sur les réseaux reflète notre époque et les modes d’expression généralement admis où le tacle et les "petites phrases" tiennent lieu d’ersatz de débat.

Le harcèlement chez les jeunes n’est que le miroir grossissant de la société. Adoptons donc l’une des résolutions du décalogue de saint Jean XXIII : "Rien qu’aujourd’hui j’agirai de manière courtoise, je ne critiquerai personne, je ne prétendrai redresser ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même." Et notre monde ira mieux !

Chaque semaine, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.

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