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RCF Sécheresse, canicule : comment les agriculteurs s’adaptent-ils ?

Sécheresse, canicule : comment les agriculteurs s’adaptent-ils ?

Un article rédigé par Alexandra Rey - Grégoire Gindre - RCF, le 25 août 2023  -  Modifié le 25 août 2023
L'Invité de la Matinale Sécheresse, canicule : comment les agriculteurs s’adaptent-ils ?

Le monde de l'agriculture est en première ligne face au réchauffement climatique. Les sols asséchés, les nappes phréatiques quasiment vides, ou encore les records de canicule pour cet été 2023 rendent difficiles les conditions de travail des producteurs français. Autant d’enjeux qui se dessinent pour les producteurs agricoles, à l’heure du dérèglement climatique. 
 

Le maïs fait partie des cultures qui subissent un stress hydrique en période de sécheresse. @ G.C. / Pixabay Le maïs fait partie des cultures qui subissent un stress hydrique en période de sécheresse. @ G.C. / Pixabay

Le jeudi 24 août, Météo France enregistrait un indicateur thermique national de 27,5°C, un record jamais connu après un 15 août. Certaines régions du pays ont excédé pendant plusieurs jours consécutifs les 40°C. Nombreux sont ceux qui souffrent de ces chaleurs, et particulièrement les agriculteurs. Travaillant en grande majorité à l’extérieur, ils sont exposés de plein fouet à la canicule.

 

Face à la situation, les moyens employés se réorganisent, pourtant la difficulté du milieu reste omniprésente : « même si on peut décaler nos horaires, on travaille tout de même à la lumière du jour. À cela, vient s’ajouter tous les travaux d’astreintes pour assurer le bien-être animal, qu’on décide de sortir la nuit. Le travail de ces femmes et hommes est à saluer », soutient Luc Smessaert, vice-président de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. 

 

Quelles productions risquent d’être touchées par ces fortes chaleurs ? 

 

Des cultures telles que les melon, les concombres, les tomates atteignent leur maturité de manière accélérée avec la chaleur. Par conséquent, ce sont des fruits et légumes qui nécessitent une récolte plus rapide. Cependant le vice-président de la FNSEA rassure : « pour les vignes par exemple, on a une baisse de quantité mais pas de qualité. La concentration des produits est forte et le millésime 2023 sera de très grande qualité ». 

 

Pour pallier les difficultés de cet été, Luc Smessaert appelle à consommer local : « il est important de soutenir les producteurs français. Si chaque maillon de la chaîne joue le jeu, il n’y aura pas forcément de répercussions ». Des répercussions qui pourraient être budgétaires. Après une année 2022 marquée par l'inflation et la guerre en Ukraine, « on a du mal. On a eu une hausse des charges, donc nos revenus 2023 seront plus faibles que les revenus 2022 », confie Luc Smessaert. Consommer une production française permet de ne pas creuser davantage cet écart.

 

L’eau, denrée rare, qui porte à débat

 

Avec la sécheresse, d’autres produits comme la betterave ou le maïs, nécessitant une quantité d’eau importante, connaissent un stress hydrique. Luc Smessaert rappelle l’importance d’une bonne gestion de l’eau : « on attend un vrai plan de la part du gouvernement et notamment sur la gestion de l’eau. Il faut tout faire pour que l’eau s'infiltre dans les sols et éviter qu’elle s’écoule comme dans les villes où on a bétonné en excès, empêchant les nappes phréatiques de se recharger correctement ». 

 

Une des solutions que le vice-président de la FNSEA pense indispensable est la très discutée mise en place des retenues d’eau. Si, selon lui ces structures permettent non seulement de « maintenir une agriculture productive », mais aussi « d’assurer l’alimentation en eau courante pour toutes nos communes », les mégas-bassines ne sont pas la solution sur le long terme, selon les experts scientifiques du CNRS. Ces derniers considèrent que ces retenues ne sont pas viables dans le temps, et notamment avec la question de l’évaporation des eaux, conséquence de la sécheresse et des fortes températures de plus en plus fréquentes.

 

En attendant que le gouvernement tranche sur le débat, Luc Smessaert reconnaît des avancées technologiques qui permettent déjà une certaine gestion. « Les piézomètres, qui sont des sondes qui nous permettent de savoir à quel moment la plante est en stress hydrique, pour pouvoir lui apporter de l’eau ni en trop faible ni en trop grande quantité ». 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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