Quelles places donner aux femmes et aux religieuses dans l'Église ?

Un article rédigé par Maguelone Peuchot - RCF, le 8 mars 2024 - Modifié le 8 mars 2024
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La place des femmes et des religieuses dans l’Église est au cœur de la prochaine Assemblée du Synode sur l'avenir de l'église, en octobre 2024. A cette occasion, laïcs, prêtres, diacres, religieux et religieuses seront réunis à Rome avec le Pape François pour répondre à ces questions. Quelle place donner aux femmes ? Et comment leur donner plus de responsabilités au sein de la gouvernance de l'Église ? Invitée de la matinale, soeur Véronique Margron esquisse des pistes. 

Photo d'illustration d'une religieuse en prière ©Therese Huyen - PexelsPhoto d'illustration d'une religieuse en prière ©Therese Huyen - Pexels

En 2021, le pape François a nommé Nathalie Becquart, une sœur xavière, comme sous-secrétaire du Secrétariat Général du Synode des Evêques. Avec le Cardinal Mario Grech et P. Luis Marin de San Martin, ils forment l’équipe de direction de ce Dicastère du Vatican, composé d’une douzaine de permanents, chargé de préparer, organiser et suivre les synodes des évêques.

Vie religieuse et responsabilités ecclésiales

Vivre pauvre d’esprit et en silence, aimer à la manière du Christ, être bienveillant et humble, vivre séparé du monde. Telle est la vie religieuse pour beaucoup de communauté de religieuses et religieux, moines et moniales. "Dans la vie religieuse, nous n'avons pas l'habitude, et c'est bien normal, de revendiquer des choses. Ce n'est pas notre mode de vie donc on a rapport à l'obéissance qui fait que, si on nous demande rien, on ne demande rien nous-même”, explique Sœur Véronique Margron, dominicaine, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France.

Aujourd'hui, des femmes sont secrétaires générales ou déléguées générales de diocèse.

"Il y a un risque d'infantilisme des femmes et des religieuses dans l'Église. Certes, elles étaient là pour aider dans les paroisses, pour aider à ceci ou à cela mais prendre des responsabilités, croire qu'elles sont en capacité de responsabilité, ça demande un chemin”, affirme Sœur Véronique. 

La nécessité d’une évolution ?

La dominicaine évoque le besoin d’une évolution au sein de l’Église : "Il s'agit de changer des mœurs, c'est bien plus lent et ça ne se décide pas encore une fois simplement par des décisions. Il faut des décisions symboliques au sens fort du terme. C'est ce que fait, je pense, profondément le pape François avec des nominations comme celle de Nathalie Becquart." Elle soutient notamment un changement profond au sein de l’Église, dans sa structure même. "Je crois pas que ce soit une révolution qu’il faille mais plutôt une évolution déterminée.”

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Distinction des charges

"La responsabilité n'est pas liée au fait d'être un homme ou d'être une femme mais plutôt à un type de compétence ou un type de personnalité qui va convenir à telle ou telle responsabilité", répond Sœur Véronique Margron. 

Des femmes peuvent être et sont en responsabilité et il n'est pas nécessaire qu'elle soit ni diacre, ni prêtre, ni évêque.

"Encore une fois, le pape François distingue ce qui relève de l'ordination, de diacres, de prêtres et d'évêques, et ce qui relève des charges de responsabilité et de gouvernance. On voit bien par ce qui commence à être fait, qu’il n'y a pas de raison de toujours conjuguer les deux et de dire seul des personnes ordonnées, et donc par définition des hommes, pourraient accéder à des responsabilités."

Véronique Marron rappelle l’importance des responsabilités transversales. "Il n’y a pas encore d’études parce qu’il est trop tôt. Mais ces femmes exercent parfaitement bien et démontre qu’une personne extrêmement proche de l'évêque peut tout à fait être un homme comme une femme.”

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