Quel est le rôle des chrétiens dans le projet européen ?
âDernière ligne droite avant les élections européennes dimanche. Nous poursuivons notre série de dossiers consacrée à l’Europe en nous intéressant au rôle et à la place des chrétiens dans le projet européen.
Dimanche 26 mai, les électeurs français sont appelés aux urnes pour désigner leurs représentants au Parlement. A cinq jours du scrutin les partis politiques jettent leurs dernières forces dans une campagne qui ne passionne pas les foules. Mais qu’en pensent les chrétiens ? Quelle vision ont ils de l’Europe ? Naomi Levannier est allée leur poser la question.
Le projet européen né sur les cendres de la deuxième guerre mondiale avait justement à coeur de rapprocher les peuples, de construire la paix. À l’origine du projet européen il y avait une aspiration des peuples à s’unir dans les différences, à renforcer leurs coopérations en vue du bien commun. Un contexte, une histoire qui rendent la vocation spirituelle de l’Europe incontestable.
C’est ce que nous dit Mgr Antoine Hérouard, évêque auxiliaire de Lille et Président de la commission des affaires sociales de la COMECE, la Commission des Episcopats de l’Union européenne.
En tout cas, depuis le début, l’Eglise à travers la voix des papes successifs appuient le projet européen. Au lendemain de la guerre, Pie XII voit l’Europe comme un projet au service de la paix. En 1964,Paul VI décrète Saint-Benoît patron de l’Europe. Il y aura ensuite d’autres figures chrétiennes pour incarner l’Europe, nommées par Jean Paul II : Cyrille et Méthode, évangélisateurs des slaves, Catherine de Sienne, Brigitte de Suède et Thérèse Bénédicte de la Croix.
Et si les papes défendent l’Europe ils n’hésitent pas également à la secouer, avec en toile de fond, la question des racines chrétiennes de l’Europe. Jean-Paul II avait dès 1982 lancé un appel au renouveau de l’Europe. ”Retrouve-toi toi-même. Sois toi-même. Découvre tes origines. Avive tes racines” avait t il déclaré depuis Saint-Jacques-de-Compostelle.
En 1988, le même Jean Paul II avait, devant le Parlement européen, incité l’Europe à reprendre son “rôle de phare dans la civilisation mondiale”. Pour Benoît XVI, les valeurs chrétiennes constituent l’âme du continent et doivent demeurer comme un “ferment” de civilisation dans l’Europe du troisième millénaire. Et puis à quelques semaines de ces élections européennes le pape François a appelé l’Europe "à ne pas perdre la conscience des bénéfices apportés" par la construction européenne. Toutes les prises de parole de l'Église rappellent l’importance de la personne humaine dans le projet européen. Une dimension qu’avait d’ailleurs rappelée avec force le pape argentin en 2014, devant les députés européens à Strasbourg :
L’Église catholique a fait du respect de la dignité humaine un enjeu majeur de la campagne européenne, avant les élections de dimanche. Les évêques de la COMECE ont multiplié les rencontres avec les candidats. La Commission des Episcopats de l’Union européenne est elle pour autant un lobby ? La réponse de Mgr Hérouard :
Rappelons que la Commission des Episcopats de l’Union européenne est composée d’évêques délégués par les conférences épiscopales des États membres de l’Union européenne. Elle possède un Secrétariat permanent à Bruxelles. Les chrétiens ont un rôle à jouer dans la construction européenne, mais pour le Père Olivier Poquillon, secrétaire général de la Comece, l’Eglise a aussi une responsabilité.
Le père Olivier Poquillon incite les chrétiens à aller voter dimanche et il n’est pas le seul. Les évêques de France tout comme Le Conseil d’Églises chrétiennes en France appellent les fidèles à ne pas négliger leur rôle de citoyens lors de l’élection européenne du 26 mai et à voter en adéquation avec leurs convictions.
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