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Présidentielle 2022 : RCF Bordeaux vous donne la parole avec sa chronique "Moi, président :"

Présidentielle 2022 : RCF Bordeaux vous donne la parole avec sa chronique "Moi, président :"

Un article rédigé par louis Andurand-Cavasse - RCF Bordeaux, le 9 mars 2022  -  Modifié le 18 mars 2024

A trois semaines de l'élection présidentielle : RCF Bordeaux a sillonné les rues bordelaises pour savoir quelle serait votre première mesure en tant que président(e) de la République. Réponses à lire et à écouter ici.  

Madelaine et Juliette, étudiantes en terminale, souhaitent réformer le système scolaire. Madelaine et Juliette, étudiantes en terminale, souhaitent réformer le système scolaire.

A 3 semaines de l’élection présidentielle, notre rédaction décide de donner la parole aux citoyens.

Souvent cantonnés à une intention de vote, cette fois-ci les bordelais et bordelaise vont répondre à une question d’une grande importance : quelle serait leur première mesure s’ils étaient élus président de la République ?

Ils sont lycéens, étudiants, retraités ou encore intérimaires, et on leur a tendu le micro, pour que le temps d’un instant ils enfilent le costume d’un président de la république et proposent leur première mesure.

 

Lino, étudiant en droit souhait réformer les institutions

 

L'inquiétude sur les institutions de la Vème république 

 

Pour Lino, première personne à qui nous avons tendu notre micro, la première mesure de son quinquennat serait de réformer les institutions : “ En tant que président de la république, ma première réforme serait de mettre en place la sixième République car je pense qu’il est important de modifier les institutions et la constitution tous les 50 ans pour les adapter aux problèmes actuels.”  

 

“Je réformerais les institutions de la cinquième République” 

 

Comme exemple de modification, cet étudiant de première année de droit souhaiterait changer “le fonctionnement du conseil constitutionnel”. Pour lui, cette institution créée lors de la mise en place de la cinquième république en 1950 serait critiquable d’un point de vue de sa composition : “ Les personnes qui siègent actuellement ne sont pas toujours qualifiées, et souvent ça pose une création de neutralité politique.”

En effet, à noter que trois des membres sont nommés par le président de la République, trois par le président de l'Assemblée nationale, trois par le président du Sénat. Quant au président du conseil constitutionnel, il est nommé pour 9ans par le président de la République. La particularité par rapport à nos voisins comme l’Allemagne, les membres du conseil constitutionnel ne doivent pas démontrer de compétences juridiques particulières.  

 

Tout comme le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, Lino estime que la réforme des institutions est l'indispensable avant d’appeler à d’autres modifications : “Une fois que les institutions et le système est plus sain, plus solide, on peut alors commencer à s’attaquer à d’autres choses. Certes, il y a des choses qui peuvent paraitre plus importante, mais il faut bien un commencement à tout."

Toutefois, même si cette idée de mesure lui est venue de son cursus universitaire, Lino comprend que cette notion puisse laisser perplexe. Ainsi, il compterait également vulgariser le fonctionnement de nos instituions : “ Il faudrait plus éduquer les gens dessus car si on ne fait pas d’étude il est difficile de savoir comment fonctionne réellement le conseil constitutionnel par exemple. Alors, je pense qu’il faudrait démocratiser le savoir sur ce genre d’institution importante à la république.”  

 

 

Le pouvoir d'achat en tête d'affiche  

 

Elie, intérimaire dans le bâtiment, souhaite augmenter le SMIC

 

Pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, plusieurs candidats à la présidentielle promettent de revaloriser le salaire minimum. Elie, intérimaire dans le bâtiment, en ferait sa mesure phare : “J’augmenterais directement le SMIC car j’ai du mal à profiter de la vie.

Lorsque je sors, je finis toujours à moins 200 euros sur le compte. Pour l’instant, en tant que jeune ma banque me le permet mais ça sera très difficile à l’avenir si j’ai des enfants par exemple. Dans ce cas, on a plus aucun loisir, on pourra plus profiter de la vie.” 

 

De son côté, Colette, retraité de 66 ans, constate que “l’écart des richesses s’est aggravé. Il y’ a des gens qui sont dans la misère. On est un pays riche et je pense qu’on peut prendre ces mesures-là.” Elie et Colette, se rejoignent également sur la méthode pour y parvenir.

Le jeune bordelais de 21 ans partirait sur “une augmentation de 50 euros par mois”, financé essentiellement par “une taxe sur les revenus des plus riches”. Colette souhaiterait remettre les “impôts sur les grosses fortunes. Une mesure de justice, de justice sociale.”  

 

“En tant que président, j’augmenterais directement le SMIC” 

 

Actuellement c’est surtout les candidats de gauche à l’élection présidentielle qui ont les mêmes ambitions. En effet, Philippe Poutou (NPA), en plus de l’instauration d’un salaire garanti à vie "au moins égal à un Smic" propose, après la candidate Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (2000 euros nets), l'une des revalorisations les plus ambitieuses du salaire minimum, à 1800 euros net.

De son côté, le communiste Fabien Roussel, souhaite mettre en place un Smic à 1500 euros net. L’écologiste Yannick Jadot évoque lui une augmentation "de 10% du Smic, à 1400 euros" au début de son mandat pour ensuite "se diriger vers la fin du quinquennat à 1500 euros". Anne Hidalgo (PS) promet quant à elle une hausse du salaire minimum de 15%, soit une hausse de 200 euros nets par mois.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Christiane Taubira se prononcent tous deux pour une revalorisation du Smic à 1400 euros net par mois. 

 

 

Les semaines de travail de 5 jours, c'est fini !

 

 

Mamadou, éudiant en informatique, souhaite réformer le temps de travail

 

Pour Mamadou, étudiant en école d’informatique souhaite revenir sur la base des 35 heures qui prévaut actuellement en France : “Si je suis élue, je réformerais le temps de travail. Il s’agirait d’alléger les semaines de travail au sein d’une entreprise. C’est à dire qu’il sera laissé au choix de l’employeur et de l’employé, de regrouper la semaine sur 4 jours et non plus sur 5 jours comme c’est le cas habituellement. Evidemment, ça serait 4 jours mais avec plus d’heures.” 

 

“Si je suis élue, je réformerais le temps de travail”  

 

Pour lui, l’objectif de cette réforme serait avant tout de laisser plus de temps libre aux français : “ Cela permettrait d’avoir plus de places pour les loisirs personnels, et développer des projets à côté du travail, avant d’ajouter : “ Personnellement ça ne me dérangerait pas en tant que jeune. Et en plus je crois que c’est 9 heures ou 9h et demie par jour donc je pense que c’est rentable.

Pourquoi même passer à des semaines de 32heures où les employés sont plus productifs”. Le jeune étudiant bordelais de 23 ans estime que cette proposition aurait la côte auprès de la population : “Quand je vois les réactions sur les réseaux sociaux et les gens autour de moi, je pense que cette réforme serait bien accueillie par les français. Après, encore une fois ça serait du cas par cas et donc cette disposition ne serait aucunement imposée.”  

 

Mamadou confie s’être inspiré de la situation en Belgique, où les salariés volontaires pourront, sous conditions, travailler neuf heures trente sur quatre jours, au lieu de huit heures sur cinq. Pour le gouvernement Belges outre la meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle, il s’agit surtout de relancer le taux d’emploi. En effet, ce dernier stagne actuellement à 70%.  

 

 

Réajustement du système éducatif français 

 

 

Pour Madelaine et Juliette toutes les deux étudiantes en terminale, elles voudraient réformer le système scolaire. Plus précisément, si Madelaine est élue présidente de la République, elle souhaite axer cette réforme sur l’accompagnement scolaire qui est, à ses yeux, délaissé : “ Il faudrait que les enseignants soient plus à l’écoute des élèves.

Mentalement plus présent. Je sais qu’il existe des psychologues scolaires, mais moi en tout cas je n’ai jamais eu la proposition d’avoir un rendez-vous avec eux. Donc, peut-être que c’est un manque de personnel et de moyen mais dans ce cas cela prouve la nécessité encore plus grande de réformer ce système.”  

 

“Je ferais une réforme du système scolaire français”  

 

Juliette reproche quant à elle un manque d’envie des professeurs d’accompagner psychologiquement et socialement les élèves : “ Je sais qu’il y a la notion de gagner sa vie, mais pour moi un professeur c’est se réveiller le matin pour aider des élèves avant tout. Et parfois, on ressent qu’il manque cette envie d’accompagner les élèves.”  

 

Les deux jeunes filles de 17 ans comparent leur situation avec celui des étudiants d’autres pays. Elles estiment que le système français ne laisse pas assez de temps au développement personnel : “ On peut voir aux Etats-Unis que les professeurs sont plus investis et que les élèves sont donc en conséquence mieux. On pourrait donc changer les méthodes de travail.”  

 

 

L'immigration le sujet clivant 

 

Si Thomas, interne en médecine, est élu président de la république la priorité concerna “l’accueil des personnes exilées”. A l’heure de la crise en Ukraine et d’un fort flux migratoire, l’étudiant de 26 ans souhaite “organiser un accueil plus digne des personnes à la rue, et notamment à Paris. Je réglerais tous les problèmes de mal logement. ”  

 

Outre l’invasion russe en Ukraine, Thomas estime que ces problèmes-là sont amenés à s’accentuer, et deviendront un des facteurs de la prochaine présidence : “ C’est un problème très large et qui ne concerne donc pas seulement les exilés. Et, je pense qu’à cause des problèmes climatiques, on n'a pas fini d’entendre parler de ce sujet avec notamment tous les déplacements de pop du fait du réchauffement climatique. Quand on voit les images de migrants en France mais aussi partout en Europe, je pense que le problème du sans-abrisme c’est vraiment un problème important.”  

 

“En tant que président, je réglerais tous les problèmes de mal logement.”  

 

Pour ce faire, en tant que président de la République, Thomas compte “passer par la réquisition des champs vacants” pour mettre en place cette réforme. Selon lui, il y a un “taux élevé de logement qui sont inoccupés. Ce sont des logements qui pourraient servir pour mettre à l’abri des personnes à la rue. Ainsi, que ce soit des exilés mais des français, il faudrait requestionner les logements sociaux et les logements vacants.” En effet, selon l’Insee, au 1er janvier 2021, sur les 37,2 millions de logements, 3,085 millions sont vacants en France. Par conséquent, il s’agit de 8,3 % du parc immobilier total, contre 3,045 millions de biens concernés début 2020 et 2,891 millions en 2016. En 5 ans, la hausse frôle ainsi les 7 %. Jamais la France n'avait compté autant de logements vacants.  

 

 

L'écologie, le sujet préféré des français 

 

A l’heure actuelle l’impact environnemental du monde de la mode pose de plus en plus question. En effet, la consommation mondiale ne fait qu’augmenter avec aujourd'hui plus de 100 milliards de vêtements qui sont vendus dans le monde tous les ans. Et outre l’abandon de la plupart d’entre eux, la fabrication serait surtout très polluante pour notre planète.

L’ADEME avait alors calculé l’impact lié au transport des matières premières à environ 1,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. C’est plus que tout le trafic maritime et les vols internationaux réunit ! De plus, l’UNESCO avait également pointé du doigt le fait que pour produire 1 kg de coton il faut 10 000 litres d’eau. Cela correspond en moyenne 2 500 litres d’eau pour un T-shirt.  

 

“J’essayerais de mettre en place un indice sur l’impact écologique de l’industrie de la mode”  

 

En réaction, pour lutter contre ces dérives, Martin imposerait un indice permettant au consommateur de connaître l’impact écologique d’un vêtement : “ J’essayerais de mettre en place un indice sur l’impact écologique de l’industrie de la mode. Cette dernière est très polluante et je trouve qu’en tant que consommateur c’est compliqué de savoir quelle marque est bonne pour la planète. Ainsi, cela permettrait aux acheteurs de s’orienter plus facilement vers des marques plus éco-responsables.”  

 

Pour se faire Martin a même déjà pensé à la forme pour mettre en place cet indice : “ Je souhaiterais faire comme les nutri score au niveau de l’alimentation. Cet indice fonctionnerait sur la base de certains critères, comme la localisation de l’usine, le transport qu’a fait le vêtement avant d’être vendu. Ça permettrait de classer l’impact des marques via des lettres A, B et C.” En quelque sorte, le fonctionnement de cet indice s’apparente à celui de l’application Yuka, qui permet de scanner les produits alimentaires et cosmétiques en vue d’obtenir des informations détaillées sur l’impact d'un produit sur la santé.

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