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Près de 5500 greffes en 2022 : un chiffre en hausse mais encore trop faible
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Près de 5500 greffes en 2022 : un chiffre en hausse mais encore trop faible

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 14 février 2023  -  Modifié le 14 février 2023
Le dossier de la rédaction Dons d'organes : sujet tabou et évolution de la science

Près de 5 500 greffes ont été réalisées en 2022, selon les chiffres de l’agence de la biomédecine publiés début février. Un nombre encourageant mais toujours pas à la hauteur du niveau enregistré avant la crise sanitaire. À l’origine de cette chute : la crise de l’hôpital mais aussi le manque de communication intrafamiliale sur un sujet encore tabou. 

Les greffes d'organes ont progressé en 2022 en France mais restent toujours insuffisantes - Image libre de droit ©Pexels Les greffes d'organes ont progressé en 2022 en France mais restent toujours insuffisantes - Image libre de droit ©Pexels

En 2022, 21 nouvelles personnes s’inscrivaient chaque jour sur une liste d’attente pour être transplantés. En parallèle, ce sont seulement quinze greffes quotidiennes qui étaient réalisées. Un retard qui s’accumule, mais qui s’amenuise par rapport à 2021. L’agence de la biomédecine a enregistré 5494 transplantations en 2022, soit 4 % de plus que l’année précédente. 


Parler de don d’organes, sujet tabou ?


En conférence de presse début février, l’agence de la biomédecine justifiait ce retard qui s’accumule par "la crise profonde dans laquelle l’hôpital est plongé". Ce n’est pas le seul enjeu auquel se heurtent les professionnels de santé. S’il y a un manque de greffes, c’est aussi qu’il y a un manque de dons.


Un déficit qui s’explique par les lacunes de communication autour de cette question taboue : que faire des organes d’un patient décédé ? "La difficulté de cette question est qu’on la pose toujours dans les pires conditions. Juste après l’annonce du décès, dans des conditions tragiques", raconte Arnaud Grégoire, médecin à la coordination des prélèvements d’organes aux Hospices Civils de Lyon. 


Pourtant, depuis une loi de 2017, tout le monde est donneur présumé. "Cependant, cela a quand même un côté tabou. C’est une intervention sur un cadavre et sans doute que l’anthropologie humaine depuis des millénaires fait qu’on les protège de la pourriture et de la décomposition", résume Arnaud Grégoire. 


Le refus de dons d’organes trop répandu 


Bien qu’une personne décédée soit donneuse présumée d’organes, les refus représentent un trop large pourcentage pour combler un retard de dons qui s’accumule d’année en année. Le refus de don d’organes doit être explicitement effectué sur un registre officiel de son vivant. 

Cependant, il représente 33 % des situations où une transplantation pourrait avoir lieu. La moitié est une non-adhésion des proches de la personne décédée alors que le patient n’avait pas forcément exprimé de souhait d’un côté comme de l’autre. "Les déterminants des refus sont plurifactoriels : des difficultés d’accès aux soins, la barrière de la langue, la pauvreté, le repli communautaire ou même la religion qui interviennent et qui sont des déterminants socio-économiques", détaille le Pr. François Kerbaul. 


Autant d’explications qui justifient pourquoi la liste d’attente de près de 11000 patients dans l’attente d’une greffe en France devrait encore s’allonger. Pour pallier ce retard, le ministère de la Santé a lancé en mars 2022, un plan greffe financé à hauteur de 220 millions d’euros et déployé partout sur le territoire jusqu’en 2026. 
 

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Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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