Opération Barkhane: "Il faut que ça s’arrête dans les meilleures conditions possibles", selon le général Henri Bentégeat
Alors que l'avenir des troupes françaises au Sahel est questionné dans un sommet du G5 Sahel au Tchad, le général Henri Bentégeat publie "Les Ors de la République. Souvenirs de sept ans à l’Élysée" (éd. Perrin). L'ancien chef d’État-Major des armées et chef de l’État-Major particulier de la Présidence de la République revient sur ses années de conseiller auprès de deux présidents, François Mitterrand et Jacques Chirac.
L'enlisement des troupes françaises au Sahel
Un sommet du G5 Sahel se tient depuis lundi à N'Djamena au Tchad pour parler de l’avenir de l’opération "Barkhane" dans cette zone frappée par le terrorisme djihadiste. "Ce genre de conflit et d’intervention militaire ne peut pas durer de manière indéterminée. Il faut que ça s’arrête dans les meilleures conditions possibles", commente le général Henri Bentégeat. "La France a des relations avec les États de la région qui sont franches, directes et parfois difficiles", poursuit-il.
Conseiller indépendant du président
Le général Bentégeat a été chef d’État-Major des armées mais aussi chef d’État-Major particulier auprès des présidents François Mitterrand et Jacques Chirac. "C’est le premier maillon de la chaîne de commandement, explique le général. Le président de la République est le chef des armées et auprès de lui, le général de Gaulle a voulu qu’il y ait une petite équipe qui soit directement responsable de l’informer et de transmettre ses ordres aux armées." Ce qui diffère du chef d’État-Major des armées, c’est l’indépendance avec laquelle le chef d’État-Major particulier peut conseiller le président.
C’est un poste que le général Henri Bentégeat a occupé durant deux périodes de cohabitation, sous François Mitterrand et Jacques Chirac. "Pour moi c’est un régime détestable en matière de politique étrangère. Il y a une concurrence qui s’installe très vite. Les décisions qui sont prises le sont toujours au plus petit dénominateur commun", déplore le général.
La dissuasion nucléaire, un stabilisateur dans les relations internationales
Un des axes de la défense de certaines puissances passe par la dissuasion nucléaire, souvent contestée. Mais selon le général Bentégeat, la fin du nucléaire "ce n’est pas pour demain". "Tout le monde peut souhaiter la fin des armes nucléaires mais à l’inverse il faut bien constater qu’aujourd’hui, les neufs puissances qui existent modernisent en permanence leurs arsenaux. Aujourd’hui encore, l’arme nucléaire est un stabilisateur et produit de la paix", affirme le général Bentégeat.
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