C’est une attitude connue de longue date que l’on a d’abord appelé la loi du silence, mais qui est reprise avec force avec ce mot étranger, curieux, l’omerta, dont on va donc raconter l’origine.
En effet, c’est un mot italien, et même précisément sicilien, omerta étant une forme dialectale du mot umilta, l’humilité, curieuse humilité qui en réalité, sous un joli mot, désigne quelque chose de bien laid, en l’occurrence la soumission aux consignes de silence imposées par la Mafia à propos de tout ce qui concerne ses activités répréhensibles. Le mot est de fait entré en français assez tardivement, puisqu’il n’est attesté que depuis 1952.
C’est un mot qui s’est d’abord répandu dans les communautés méditerranéennes par rapport aux activités clandestines et secrètes de la Mafia, mais ensuite, par extension, ce fut aussi cette loi du silence, coupable, dans des milieux constitués comme celui des affaires, des partis politiques et en ce moment, de certaines fédérations sportives. Le mot fut par ailleurs repris dans des titres de roman ou de films, en lui donnant paradoxalement une grande visibilité. C’est par exemple le nom d’un roman de Mario Puzo et puis, de 1996 à 1999, Omertà fut aussi le titre d’une série télévisée québécoise de trente-huit épisodes d’une durée de quarante-cinq minutes chacun, créée par Luc Dionne.
Ce fut un vrai succès dans la francophonie, on ajoutera enfin un film portant ce nom en 2012, et pour finir un jeu vidéo de même nom, mettant en scène des gangsters, autant d’éléments qui font entrer en force le mot dans la langue française. On aimerait voir et le principe et le mot disparaître, car il s’agit bien ici non pas de la discrétion, mais du silence sur des faits scandaleux, dont on se rend complice.
D’où des formules comme la conspiration du silence. Et puis là, en repensant à la Mafia, les auteurs de mots croisés on fait très fort et je ne peux pas faire autrement que de citer une de leur définition
Omerta définie affreusement comme : « Donne le choix entre l’or ou le plomb ». Arrière le plomb… C’est finalement le silence qui est de plomb !
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