Les organoïdes, un outil pour remplacer l'expérimentation animale ou pour se rapprocher de l'Homme ?
Depuis quelques années, la recherche bio-médicale utilise des modèles d'organoïdes, des objets en 3D in vitro, qui ressemblent à des mini-organes. Mais sont-ils véritablement de bons modèles, et peut-on vraiment les utiliser sans aucune limite éthique ?
Dans le cadre de l'étude des pathologies et du développement de nouveaux médicaments, la recherche a besoin de modèles. Puisqu'une expérimentation sur l'Homme n'est pas envisageable, l'utilisation de modèles animaux était jusque-là largement plébiscitée, mais avec de nombreuses limites, aussi bien éthiques que fonctionnelles. Comment se rapprocher de l’humain, comment limiter l’expérimentation animale ?
Qu'est-ce que c'est qu’un organoïde ?
Comment on l’obtient ? Historique de la découverte.
Quels sont les avantages de l’utilisation des organoïdes ?
C’est un système complexe. On travaille en 3 dimensions. On peut partir de cellules humaines.
Quels sont les limites du modèle et comment le dépasser ?
Les organoïdes ne sont pas des organes "complets". Il manque les vaisseaux sanguins, le système immunitaire, etc. C’est pourquoi on a imaginé d’implanter des organoïdes sur une micro-puce électronique. Des dispositifs micro-fluidiques permettent de "perfuser" les mini-organes via des canaux microscopiques et de mesurer leur activité en temps réel.
Ces techniques de microfluidique permettent d’améliorer le modèle :
- Laboratoires sur puce (Lab-on-chip) et organes sur puce (Organ-on-Chip).
- On peut faire des co-cultures qui permettent de se rapprocher des conditions physiologiques.
Utilisation comme modèle pathologique
Différents modèles de pathologies neurologiques (sclérose en plaques ou glioblastome) sont en cours de développement.
Et quelle est la place de l'éthique dans tout ça ?
Il reste des questions auxquelles il faudra répondre :est ce que l’organoïde est vivant ? Est-ce qu’il peut avoir un ressenti ? À quel moment faut-il s’arrêter ?
Dans l'avenir, des méthodes de culture plus évoluées mêlant multi-organes-sur-puces, bio-impressions, robotisation et intelligence artificielle pourraient permettre d'obtenir des systèmes de plus en plus proches de l'organisme humain.
Les invitées :
Caroline SPENLÉ, Maîtresse de Conférences à l’Université de Strasbourg.
Céline BRAÏNI, Chercheuse à l’Institut du médicament de Strasbourg et à INOVARION®
Violaine LEROY, illustratrice
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