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Les femmes du Kerala

RCF,  - Modifié le 8 janvier 2019
Véronique Margron revient sur la chaîne humaine de femmes en Inde pour défendre leurs droits.
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Qu’est-ce qui fait 620 km ? Non ce n’est pas une partie du mur de Donald Trump. Ce pourrait être la distance à pied entre Paris et Colmar.

Mais là, il s’agit de cette immense chaîne humaine dans la capitale du Kerala, Thiruvananthapuram. Le 1er janvier, ces femmes protestaient le poing en avant, en sari, en jeans ou même en foulard islamique ; elles étaient de 3 à 5 millions serrées le long des routes du Kerala. Un "mur de femmes" de 620 kilomètres de long pour défendre leurs droits dans une société indienne toujours confrontée à ses vieux démons patriarcaux.
 
Rappelons le contexte : en Inde le saignement menstruel reste un immense tabou et un perpétuel objet de honte et de superstitions misogynes. Depuis la nuit des temps, les femmes ont interdiction de pénétrer dans un temple lorsqu’elles ont leurs règles. Pour être certain qu’aucune femme « impure » n’entrerait malgré tout, l’accès de toutes celles âgées de 10 à 50 ans est interdit par les autorités religieuses du temple Sabarimala, où des millions d’hommes se rendent pourtant, eux, chaque année en pèlerinage.

En septembre dernier, au nom de l’égalité homme-femme, après une bataille juridique de plus de 20 ans, la Cour suprême déclare cette interdiction illégale. Depuis, c’est la guerre entre fidèles ultraorthodoxes et partisans d’un hindouisme respectueux des droits civiques.
 
Après une première tentative en octobre qui s’était soldée par un échec, Le 24 décembre, deux militantes Bindu Ammini et Kanaka Durga sont elles aussi refoulées. Au lendemain du « mur des femmes », au point du jour, par un stratagème, la police parvient à les emmener jusqu’à une entrée secondaire du temple, où à l’abri des regards elles ont pu prier quelques instants.

Mais cette manœuvre déchaîne les fidèles traditionalistes et le temple décide de procéder à un « rituel de purification » ! Heureusement pour d’autres indiens et pour certains médias l’intrusion de ces deux femmes est perçue comme un espoir et rappelle ce jour de décembre 1955 où Rosa Parks, une Noire américaine, refusa de céder son siège à un homme blanc dans un bus de Montgomery, en Alabama.
Le jeune pasteur Martin Luther King, alors âgé de 26 ans, lance une campagne de protestation non violente et un boycott contre la compagnie de bus de Montgomery, il durera 381 jours. Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus en les déclarant anticonstitutionnelles.
 
Alors oui ces millions de femmes qui se dressent contre l’opprobre et font corps, sont la fierté de l’humanité et nous tirent en avant. Elles sont notre courage.

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