La période de confinement est-elle une chance pour la biodiversité ? S'il est trop tôt pour tirer des conclusion, on sait déjà que le silence et la baisse d'activités créent des conditions favorables à la reproduction de certaines espèces.
Finis le bruit des moteurs et le brouhaha permanent provoqués par l’activité humaine. Un silence propice à la reproduction des animaux, comme l'explique Magali Charmet de l'Agence française pour la biodiversité (AFB) : "Le calme ambiant de la ville va favoriser le repérage de nouveaux partenaires et va favoriser la reproduction des animaux, en particulier les oiseaux."
Autre effet du confinement : la floraison dans les espaces verts. "On tond moins les espaces verts, vous allez avoir le développement d'une flore, et notamment des plantes qui vont pouvoir fleurir : et donc ça va attirer plus d'insectes et donc plus d'oiseaux en ville."
Depuis quelques semaines, les gardes du Parc national des Calanques, dans les Bouches-du-Rhône, "on observe fréquemment des oiseaux marins", comme les "puffins cendrés" ou les "fous de bassans" mais aussi quelques grands dauphins et... des rorquals communs. Les patrouilles littorales les ont repérés, "nageant paisiblement" dans les eaux du Parc national.
"Les mammifères marins sont des animaux dont le principal sens est l'ouïe, rappelle Mathieu Imbert, en l'absence de trafic maritime on peut tout à fait supposer que les animaux sont beaucoup plus tranquilles et que tous les cycles vitaux, que ce soit la chasse, le repos, la reproduction, sont beaucoup mieux assurés en ce temps de confinement." Depuis le début du confinement seuls les pêcheurs professionnels sont autorisés à naviguer, sans tous ces bateaux de loisirs, la mer est plus propice à la vie.
La période de confinement est-elle une chance pour la biodiversité ? Pour l'ornithologue Laurent Couzi, les conditions de nidification étant meilleures, "on peut imaginer que la saison de reproduction se passant beaucoup mieux, il y a beaucoup plus de jeunes qui naissent et qui parviennent à s'envoler que sur une année standard, mais ça on ne le verra que l'année prochaine."
Proposé par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le Muséum national d'Histoire naturelle, le dispositif "Confinés mais aux aguets" rencontre un franc succès. Le principe est simple : prendre 10 minutes chaque jour pour compter les oiseaux. Les données enregistrées permettront aux chercheurs d'en savoir plus sur l'évolution de "l'état de santé des oiseaux très communs", tels que "merle noir, plusieurs espèces de mésanges - chabonnière et bleue, des rousse queue, le rouge-gorge, ou encore l'accenteur..."
Un défi qui s'adresse au grand public et qui peut se faire depuis son balcon ou son jardin. Lancé le 17 mars, il a permis d'enregistrer (au 1er avril), 151.310 données de 8.500 participants ; pas moins de 140.000 nouveaux comptes ont été créés sur la plateforme Oiseaux des jardins.
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