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L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: "Po lès vîyès djins..."

RCF Namur,  - Modifié le 15 juin 2020
Emission spéciale RCF Sud BelgiqueL'abbé BERNARD VAN VYNCKT: "Po lès vîyès djins..."
Au lendemain de la Fête des Pères, l'Abbé van Vynckt, toujours en wallon, pense à son "vî pa" de 92 ans et à tous nos aînés pour qui la vie continue à être dure...

Le mot est suivi d'une superbe mise en musique par Théo Mertens d'un poème en wallon d'André Hénin.

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â–º Traduction en français:

Aujourd'hui, dans ce message, je voudrais vous parler des personnes âgées. En écrivant ce billet, je pense à mon vieux papa qui a 92 ans. Oui, ces personnes ont été les plus méprisées, ces derniers mois. On a commencé par leur dire qu'elles étaient les plus faibles. Et lors de la crise, on a demandé à tous de rester chez eux ou on les a enfermées dans leur maison de repos, sur quelques mètres carrés, pendant des semaines.

Le 11 mai, le président français Macron a osé dire que, si certains pourraient reprendre quelques libertés, mais les mêmes droits pour les plus de septante ans ne seraient pas possible. Pas question pour eux de déjà sortir de chez eux. Il y avait plus ou moins les mêmes règles chez nous. Mais en France, on en a parlé beaucoup. Et ce qu'on a pu écrire sur le sujet !

Une vielle religieuse de 93 ans a écrit au président : "Quand je suis venu dans cette maison, on m'a promis que je pourrais être libre et circuler comme je le voudrais. J'ai eu le "Corona", mais je suis bien maintenant. J'ai toute ma tête et je fais fort attention. Pourquoi faites-vous des différences entre les personnes ? Nous n'avons rien à dire. Bien moins que les virologues qui ne voient que la maladie et ne pensent pas aux personnes. Il faut arrêter de décider ce qui est bon pour les autres, à la place de demander aux personnes leur avis". Il me semble que tout cela est bien vrai !
Quand j'ai écrit ce billet, nous étions le 1er juin. Un de mes amis médecins me disait hier : "Il n'est pas encore possible pour un malade, ici à l'hôpital, de recevoir un membre de sa famille. Vous ne pouvez savoir combien ces personnes sont désespérées. Pour bien les soigner, bien sûr, il faut de bons médecins, de bons médicaments... Mais un petit bonjour d'un membre de la famille, cela fait beaucoup de bien aussi."

Un autre exemple. Renfermé plus de 60 jours dans une petite chambre de sa maison de repos, un vieux monsieur a décidé qu'il n'avait plus rien à voir avec ce monde. Il s'est laissé aller "sur sa dernière pente". Ainsi, il a décidé de ne plus prendre ses médicaments et, trois jours après, il était mort. Combien y a -t-il de vielles personnes qui sont mortes ainsi perdant tout espoir ?

Oui, je le sais bien, lutter contre le virus n'a pas été simple. Et il nous a fallu tous suivre les règles et ne pas faire de bêtises, certes !

Mais, mes amis, une société qui relèguent ainsi les plus vieux d'entre nous sur le bord du chemin est une société qui perd la tête. Pire, ce qui s'est passé est une faute ! Et il ne faut pas craindre de crier bien fort qu'une affaire pareille n'est plus possible.

Excusez-moi si j'ai été moins plaisant cette fois ! Mais cela me fait tellement mal de voir comment on a été dur avec des milliers de vieilles personnes. Et certaines étaient de bons amis.

Pour leur rendre hommage, je me suis souvenu d'une belle poésie d'André Henin : Prîyère au culot. C'est l'histoire d'une vielle femme qui est au bout de sa vie et qui raconte à Dieu ses misères. Théo Mertens a mis ce poème en musique. En l'écoutant, j'ai de suite pensé à tous ceux et celles qui pourraient se retrouver dans ces beaux mots du poète, qu'était le doyen Henin.

 

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