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RCF L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Li walon au djoû d'audjoûrdu
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L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Li walon au djoû d'audjoûrdu

RCF Namur,  -  Modifié le 15 juin 2020
Emission spéciale RCF Sud Belgique L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Li walon au djoû d'audjoûrdu
​Ce lundi, Bernard van Vynckt, Doyen de Marche, nous livre une véritable déclaration d'amour à notre si belle langue qu'est le wallon!

Le texte est suivi par un très beau texte du célèbre Julos Beaucarne!

Voici la traduction en français ci-dessous  :)

â–º Je vous avais promis un mot sur le wallon aujourd'hui, parce que depuis le mois de mars, et les messages de tous les lundis, vous avez été 80.000 à regarder ces billets sur Facebook. Je ne parle pas, bien sûr, de tous ceux qui sont allés voir ou écouter sur internet.

Si vous ne le savez pas, je suis encore un peu amateur de football. 80.000, cela signifie rassembler deux fois le stade Roi Baudoin, lorsqu'il y a un match de l'équipe nationale de Belgique. Je vous entends déjà : "Vantard, va !" Pourtant, c'est bien vrai. Alors, pourquoi le wallon est-il autant écouté ? Car sur facebook, les personnes plus âgées n'y vont pas. Alors, pourquoi ?

D'abord parce que le wallon est un langage, comme le disait Julos Beaucarne, "venu à pied du fond des âges". C'est le langage de nos parents et de nos ancêtres. Une langue que beaucoup ont encore entendu parlé par leurs parents et grands-parents. Ce sont nos racines. Et, quelque part, on ne se défait pas facilement de ce que l'on est depuis longtemps.

Je crois aussi, comme André Henin, que c'est une langue que l'on parle avec plaisir parce qu'elle apporte du bonheur. Comme aimait le dire le doyen, reprenant Joseph PIRSON : "Avec le wallon, nous avons tous les mots pour dire tout ce que l'on a à dire, et on le dit encore avec beaucoup de plaisir". C'est bien juste. Même quand il est sérieux, il n'a pas peur, le wallon, d'aller chercher une formule qui fera sourire. Et cela ne veut pas dire que l'on se moque des gens. Bien sûr que non ! C'est notre manière de parler, bâti ainsi. Un langage qui chante les joies et les peines, les difficultés et les projets... qui chante tout ce qui fait la vie des gens de chez nous.

Bien sûr les scientifiques trouvent qu'il va mourir. Moi, je crois que ce n'est pas tout à fait pour maintenant, parce qu'il y a encore des élèves inscrits à l'école de wallon de Namur. Parce qu'un peu partout des tables de conversation ont été mises sur pied, et que beaucoup d'amis se retrouvent pour le parler et pour l'écrire ; pour le chanter aussi. Parce qu'il y a encore bien des troupes de théâtre pour jouer des pièces en cette langue. Non, notre vieux langage n'est pas encore mort !

Mais pour le faire survivre, et pour bien le parler et l'écrire, il me semble qu'il faudra toujours des personnes intéressées afin de l'apprendre. Des personnes qui prendront du plaisir à découvrir sa grammaire ou bien ses bons auteurs et qui se rassembleront avec des professeurs pour que la langue ne soit pas défigurée.

J'ai toujours beaucoup aimé cette poésie de Joseph PIRSON

Avec le wallon, je le sais fort bien
Il n'y pas moyen de faire le tour de la terre
Mais c'est pareil avec le flamand
Pourtant on l'apprend à l'école

Pour voyager sur les bateaux
Pour rouler sa bosse partout dans le monde
Le français convient beaucoup mieux
Je suis d'accord, je ne suis pas contre !

Est-ce une raison pour ne plus se servir
du doux langage de notre grand-mère ?
Une relique qui vaut bien plus
qu'un vieux chaudron, qu'une vieille cafetière.

Ne faisons pas comme le prétentieux
Qu'à peine parti de son village
"Pète le français, parce que c'est mieux"
Et renie son tout premier langage.

Quand il le parle bien, ce n'est qu'un demi mal
Mais d'habitude il le massacre
Et comme il lui manque des mots
Il faut qu'il en emprunte à la Wallonie (au wallon)

Hier, j'ai encore entendu ceci :
"Auguste ne rote pas dans les flattes
Et va sèrer l'auje do pachis !"
Quand j'entends çà, je suis malade

Parce que le français, je l'aime trop bien
Et ne supporte pas qu'on l'écrase.
Et dans le jargon de nos ancêtres
On sent souvent le wallon qui surgit !

Il y a assez de mots dans notre patois
Pour pouvoir dire tout ce que l'on a à dire.
Et si on se mêle de péter le français
Il faut être sûr d'avoir les mot pour le dire !

Savez-vous pourquoi les lapons,
Les anglais, les russes, les arabes
N'ont jamais parlé notre wallon ?
C'est parce qu'il n'en sont pas capables !

Nous pouvons en rire, bien sûr ! Pourtant n'est-ce pas vrai c-tout ce qu'il nous raconte ? Alors apprenons-le, notre wallon, chantons-le, jouons-le, pour semer du plaisir et du bonheur partout.

 

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© Pixabay - Image d'illustration
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Emission spéciale RCF Sud Belgique

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