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RCF L'ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Li monde à l'au r'viêrs"
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L'ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Li monde à l'au r'viêrs"

RCF Namur,  -  Modifié le 1 février 2021
Emission spéciale RCF Sud Belgique L'ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Li monde à l'au r'viêrs"
Un billet pour dénoncer ce qui fonctionne mal en notre temps et qui laisse bien des personnes au bord du chemin, exclus.

Le monde à l'envers
 
          Mes amis,
 
   Aujourd'hui, je voudrais vous raconter ce qui m'est arrivé en rendant service à deux vieilles personnes.
   L'homme a plus de 90 ans et il m'a demandé de trouver réponse à un problème avec sa banque. J'arrive à cet établissement, sur la place de Marche. Dans le sasse d'entrée, la seule pièce d'ailleurs ouverte, je suis tout étonné de voir que des personnes avaient tagué leur mécontentement sur les vitres et les appareils bancaires : "Votre banque ne sait pas recevoir ses clients !" ; "Bande de voleurs !" et autres messages semblables.
   Je sonne. Personne ne vient ouvrir. Une femme, avec moi là présente, me dit :
    -  Monsieur, il vous faut téléphoner, vous savez !
   Rentré chez moi, j'essaie d'avoir la banque et je tombe sur une très gentille dame à... Bruxelles. Je lui expose le problème
    -  Ah ! Pour çà, il faut prendre rendez-vous. Ce sera à l'agence de
       Rochefort, mardi prochain.
    -  Pourquoi ne reçoit-on pas à Marche ?
    -  Parce que, maintenant à Marche, on ne reçoit plus les clients !
   Mon sang n'a fait qu'un tour. Gentiment, je lui répond :
    -  Vous n'y êtes pour rien, savez-vous ! Je connais la logique. Ce sont vos grands patrons, tout là-haut, qui en ont décidé ainsi, bien sûr. Mais ne pas avoir le moyen de rencontrer quelqu'un à sa banque - d'autant plus que je connais bien le gérant - et dans la deuxième ville du Luxembourg... il y a quelque chose qui ne va pas ! Comment doivent faire alors les personnes  qui n'ont pas d'internet ou qui sont trop vieilles pour venir jusqu'à la banque ? Je ne suis plus étonnés maintenant que les clients soient furieux et qu'ils écrivent ce qu'il pensent sur les fenêtres de votre banque !
   Et dire que cet homme a beaucoup d'argent placé là. Ces banques ne demandent pas mieux que de nous voir arriver avec notre argent. Mais dans la manière de bien recevoir ses clients, nous comprenons rapidement que nous ne comptons vraiment pas pour eux. C'est le monde à l'envers.  
 
   Un autre exemple. Une vielle dame de plus de 80 ans me demande de l'aider. Elle a des problèmes avec la télédistribution. Après un quart les images vont dans tous les sens et il ne lui est plus possible de suivre une émission jusqu'à la fin. Cela fait plus de deux mois que nous  sommes d'abord intervenus par internet et, par la suite, nous avons écrit une lettre au siège central. Mais rien n'a changé. Je me rends alors, une deuxième fois, à la boutique de Marche. Là, sur un rien de temps, tout est solutionné !
   -  Mais, monsieur, cette dame paie beaucoup trop cher tous les mois. Je vais vous changer cela, tout de suite ! Pour le téléphone, la télévision et internet, elle paiera bien 10 euros de moins !"
   -   Et pour moi, alors ? Et pour mon vieux papa  ?
-  Pour vous, ce sera 15 euros par mois en moins ! Et pour votre papa, qui n'a que le téléphone et la télévision, son avantage sera d'environ cinq euros !
-  Je vous remercie de tout cœur !
  
   Sortant de la boutique, j'ai pensé à ce qui venait de m'arriver. Voyez-vous, pour attirer de nouveaux clients, ces grandes maisons, comme Proximus, Voo, Orange, font payer moitié moins cher, la première année, que les clients habituels. Si je n'étais pas passé par là, la vielle dame, moi et papa, nous aurions continuer à payer au prix fort notre redevance mensuelle, parce que nous ignorions ce qui avait changé. Ce ne sont pas toutes les promotions qu'ils nous envoient - et que presque personne ne lit - qui changera quelque chose à l'affaire. Ils le savent bien. Mais, par rapport à un ancien client, donner à un nouveau de payer près de la moitié moins, il y a quelque chose qui n'est pas juste ! C'est bien avec leurs clients fidèles qu'ils ont fait fortune. Comme le dit un beau dicton wallon : "Ce n'est pas toujours celui qui sème, qui fera la récolte !" Il y en a qui tirent les marrons du feu. Une fois encore, c'est le monde à l'envers !
 
   Je terminerai par une petite histoire pour rire un peu. Elle fait beaucoup plus de bien que toutes ces nouvelles. Mon ami André, connu comme l'aumônier des Molons - après avoir entendu l'émission sur l'adoration, dans "Tranche de Wallon", m'a raconté ceci. Il vous faut savoir que la messe d'adoration était, ce soir-là, programmée en début de soirée et que certains venaient à confesse avant l'eucharistie, comme le voulait la tradition.
   Après le grand diner, où l'on n'avait pas lésiné sur les bouteilles, un des prêtres invités va à l'église pour recevoir les paroissiens. Arrive une dame, une tchaffiaute, comme on dit en wallon, qui parle bien pendant un quart d'heure. Et après que le curé lui ait donné quelques prières à réciter, elle lui répond : "Parler moi encore un peu, va,  monsieur le curé , votre haleine sent tellement bon !" 
   Comme quoi, il n'y a pas que des misères sur la terre !

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© Pixabay - Image d'illustration
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Emission spéciale RCF Sud Belgique

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