La mission des prêtres dans les zones rurales

La messe quotidienne dans la petite église du centre bourg du village de campagne, ça fait bien longtemps que c’est fini. Par endroit le clocher qui était autrefois un repère à travers les champs n'a pas sonné depuis des années.  Aujourd’hui, dans les diocèses ruraux, les prêtres gèrent des paroisses étalées sur plusieurs dizaines de communes. Un défi pastoral pour Monseigneur Jacques Habert, évêque de Séés le responsable du groupe de travail "Les églises, un nouvel enjeu pastoral" à la Conférence des évêques de France.

 
En ville où à la campagne, les missions des pêtres restent les mêmes : annoncer l’évangile, célébrer les sacrements, la messe en particulier, accompagner les fidèles dans leurs questionnements spirituels. Mais pour cela il faut apprendre à connaitre les fidèles. Le pape François dit d’ailleurs des prêtres qu’ils doivent « sentir l’odeur de leurs brebis ». Le père Loic Jaouannet, 35 ans, curé de Châtillon-sur-Indre dans le diocèse de Bourges, explique être très attentif aux souffrances des agriculteurs de sa paroisse confrontés à de véritables révolutions professionnelles.

 
Dans ce contexte, le père Loic Jaouannet dit que le prêtre doit écouter et accompagner. Il se déplace donc beaucoup aussi pour garder un lien avec les jeunes qui sont de moins en moins nombreux à la catéchèse ou aux activités de l’aumônerie. Autre réalité, celle du Père Yves Delavoix 50 ans, curé de Bar-sur-Seine dans le diocèse de Troyes une région où l'on produit du Champagne. Ses paroissiens sont pour beaucoup des vignerons. À ce titre, les fêtes populaires chrétiennes sont des temps forts de la vie pastorale. La Saint-Vincent, par exemple, reprend de l’ampleur avec une vraie dimension spirituelle.

Une présence chrétienne, là où vivent les gens voilà le principal enjeu d’évangélisation des campagnes françaises. Aujourd'hui, les diocèses ruraux s’interrogent sur la manière d’aller à la rencontre des personnes parfois isolées qui vivent sur ces territoires et qui n’ont jamais entendu parler ni de l’Eglise ni de Jésus. Depuis 20 ans, il y a de vraies réflexions sur l’évangélisation dans les villes, mais les paroisses de campagnes commencent tout juste à changer de mentalité selon le père Alexis de Brebisson, 45 ans, curé des paroisses du Val d’Orne dans le diocèse de Séez.

Pour les aider dans leur mission les curés de campagne peuvent compter sur les laïcs, en particulier sur les jeunes du mouvement WEMPS, week-end mission prière service. Ils ont été lancés en 2017 pour aider les paroisses à aller à la rencontre des gens de leurs territoires sur le modèle des missions d’évangélisation d’autrefois comme celles de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort au XVIIIème siècle par exemple. Dauphine Piganeau, la présidente explique le rôle de ce mouvement.

Tous ces témoins qui se sentent, aujourd'hui,  encouragés par l’encyclique du Pape François Laudato si.