La rougeole sévit dans le monde et la France n’est pas épargnée. Le nombre de cas ne cesse d'augmenter. Entre 2017 et 2018, sur seulement un an, 2.269 cas de rougeole en plus ont été recensés. Depuis le 1er janvier 2019, 244 personnes ont déjà été contaminées. Et 30% d’entre elles ont dû être hospitalisées. Qu’est ce qui explique cette recrudescence ? Les explications du docteur Anne Sophie Ronnaux Baron, médecin responsable du pôle régional de veille sanitaire à l’ARS Auvergne Rhône Alpes.
Ce qui est en cause c’est la vaccination. Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la rougeole est obligatoire chez les nourrissons. Ils doivent recevoir une dose du vaccin combiné ROR à l'âge de 12 mois et une seconde dose entre 16 et 18 mois. Mais ce sont les personnes nées dans les années 80 qui sont les plus concernées par la rougeole. Elles sont plus vulnérables. Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon nous explique pourquoi.
Pour rappel, voici les principaux symptômes de la rougeole : la fièvre, la toux, le nez qui coule, des yeux rouges et, quelques jours après des boutons rouges qui apparaissent sur le visage et sur tout le corps. Mais comme le disait le Jérôme Salomon, la maladie peut aussi entraîner des complications sur les sujets fragiles, des troubles respiratoires et neurologiques qui peuvent être fatals.
L’enjeu c’est donc la vaccination. Elle est aujourd’hui insuffisante et d’ailleurs la quasi-totalité des cas sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés. Lorsque l’on regarde les principaux foyers d’épidémie en France, Mayotte La Réunion, La Haute-Garonne et la Savoie, il s’agit à chaque fois de personnes qui n’ont pas été vaccinés où qui ont été mal vaccinés.
Direction Val-Thorens en Savoie. Dans la station de ski, une cinquantaine de personnes ont déclaré la maladie depuis le 1er janvier dont quatre bébés en crèche. Chaque jour, le centre médical détecte un ou deux nouveaux cas de la maladie. Il s’agit principalement des saisonniers qui sont touchés. Le docteur Anne Sophie Ronnaux Baron suit la situation de près pour l’agence régionale de santé.
L’Agence régionale de santé suit donc de près les principaux foyers d'épidémie et travaille en étroite collaboration avec les médecins sur le terrain. Le docteur Alexis Raboteau est médecin de montagne à Val Thorens. Il précise comment il gère la situation actuelle.
Si la rougeole se développe en France, c’est malheureusement le cas aussi dans de nombreux autres pays. Vous avez sans doute entendu parler de cette famille française accusée d'avoir réintroduit la rougeole au Costa Rica. Cet exemple montre que la maladie se propage très vite et que la recrudescence de la rougeole ne concerne pas que la France.
L’OMS a d’ailleurs lancé un cri d’alarme il y a quelques jours, chiffres à l’appui. Près de 229.000 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en 2018, contre environ 170.000 en 2017. L’UNICEF partage cette inquiétude. Une centaine de pays sont cernés par cette recrudescence de cas de rougeole selon l’agence des Nations Unies pour l’enfance. L'Ukraine, les Philippines et le Brésil ont connu la plus forte augmentation annuelle de cas. En France, dixième pays au classement de l'Unicef, l'augmentation entre 2017 et 2018 a été de 2.269 cas. Ann Avril directrice générale adjointe de l’UNICEF France revient sur la situation et les actions mises en oeuvre.
Et sur les 98 pays qui ont signalé un plus grand nombre de cas de rougeole l’an dernier par rapport à 2017, 10 comptabilisent plus de 74% de cas supplémentaires enregistrés. Selon l’OMS, la rougeole a causé l’an dernier la mort d'environ 136.000 personnes dans le monde.
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