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La cravate

RCF,  -  Modifié le 3 mars 2020
​La cravate, un mot sur lequel s’interroge un auditeur, voilà le thème de notre chronique. C’est un ornement que je porte souvent, le mot mérite un voyage dans l’histoire de notre langue.
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La première attestation du mot « une cravate », date de 1649, mais au masculin on en atteste avant, en 1648. Il y eut en effet le cravate avant la cravate. Voilà qui surprend, mais le cravate n’était ni plus ni moins qu’un soldat croate à l’origine.

Et en 1678, on eut aussi le cheval croate, dit le cravate "Les cavaliers croates" ont en fait constitué un régiment de mercenaires dès le règne de Louis XIII, d’où la régiment du Royal-cravate en 1666. En fait, la forme du mot cravate est une adaptation du slave hrvat, trois lettres qui se suivent – un cluster disent les linguistes qui ferait mieux de dire une grappe de consonnes –  et ce mot impossible à prononcer pour nous est devenu « cravate » et « croate ». Mais bon je préfère porter une cravate qu’une Croate », c’est forcément moins lourd !

Cela ne nous explique pas encore d’où vient la parure vestimentaire. Eh bien on le devine aisément, les cavaliers « cravates » ou « croates » portaient au cou comme signe distinctif une bande de tissu. Ce fut perçu comme assez chic au XVIIe d’arborer cette décoration vestimentaire.

Mais qu’en dit par exemple l’abbé Furetière dans son Dictionnaire en 1690 : « Cravatte – avec deux t à l’époque – est une espèce de collet que portent tous les hommes, quand ils sont en habit de campagne ou en justaucorps, qui se noue autour du cou, et qui pend fort bas dessous le menton ».

Bien, aujourd’hui la cravate est plutôt une tenue de ville ou de cérémonie. Et Furetière d’ajouter un exemple un peu triste : « Une cravatte de mousseline pour le deuil. » Ou mieux : « Une cravate de taffetas » Mais la mode touche aussi déjà les femmes, la cravate pouvant être, dixit Furetière, une espèce de tour de cou que les femmes portent autour de leur robe, ou « qui fait le tour de leur sein et de leurs épaules » ajoute-t-il crument.

Assez vite, ce fut le ruban porté autour du cou et auquel s’attachent les grades supérieurs de certains ordres honorifique. Et voilà la cravate de commandeur de la légion d’honneur. D’où la définition de mots croisés pour la cravate : « l’espoir de l’officier ». C’est tout de même mieux qu’une autre définition : l’étrangleuse!
 

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