« J’ai vu des femmes et des hommes pleurer », les salariés face à la fermeture de Marelli
La fermeture de l’usine Marelli à Argentan menace 167 emplois industriels. L'entreprise a présenté un plan de sauvegarde de l'emploi à ses salariés le 4 octobre. Les travailleurs redoutent la fermeture du site depuis décembre dernier. Ils se sont mis en grève entre mercredi et vendredi pour montrer leur colère.

Quelques grévistes traînent dans la cour de l’usine. Ils sont comme déphasés. Mathieu, la trentaine, nous esquive. « Ça fait chier la fermeture, grince-t-il. Ça va être dur de trouver du taff (sic) sur Argentan. »
L’entreprise Marelli a présenté un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) aux représentants du personnel mercredi 4 octobre. La première étape qui entraîne très probablement la fermeture de l’usine. Les salariés de Marelli ont déjà été en grève pendant 22 jours en janvier dernier après avoir découvert un plan visant à délocaliser le site en Slovaquie. La direction avait alors pris l’engagement de garantir une activité sur le site jusqu’au 31 janvier 2024.
On fait ce qu'on nous a demandé. Du jour au lendemain, on se retrouve à la porte.
L’annonce de fermeture a plongé les travailleurs, cadres comme ouvriers, dans une grande colère. Guillaume Placé à 40 ans et « à la haine ». Cet agent de production travaille de nuit depuis 16 ans à Marelli. Père de 5 enfants, il ne retrouvera certainement pas tout de suite un travail aussi bien payé. « On a fait tous les efforts demandés : travailler le week-end, les heures supps(sic), on fait ce qu'on nous a demandé. Du jour au lendemain, on se retrouve à la porte. J'aime beaucoup mon travail. Argentan il n’y a plus rien. Et difficile de trouver un salaire aussi conséquent. »
Argentan se transforme en une ville-dortoir
Karim Touati a 60 ans et gagne 2 000 € par mois. Il est monteur sur ligne depuis 25 ans à Argentan. Lui non plus sait qu'il ne retrouvera pas du travail à la hauteur dans la région. « Je suis démoralisé. Au moment de l'annonce, j'ai vu des hommes et des femmes pleurer. »
Peu de personnes acceptent de parler au micro. Un cadre nous explique qu'à 60 ans, il espère retrouver du travail vers Caen. L'emploi industriel disparaît petit à petit de la région depuis 30 ans. Une expression est revenue plusieurs fois : Argentan se transforme en une ville-dortoir.
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