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Inclusion bancaire

RCF,  -  Modifié le 1 février 2018
Véronique Fayet aborde ce matin la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. Elle pointe un sujet dont on parle peu : l'inclusion bancaire.
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Le gouvernement a lancé une concertation pour définir une stratégie de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. Des partenaires très divers sont associés : associations, entreprises, élus, medecins… Je préside un groupe qui travaille sur la prévention des ruptures qui conduisent à la pauvreté. Nous avons abordé la semaine dernière la question de l’inclusion bancaire – il existe même un observatoire de l’inclusion bancaire !

L’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), très compétente sur ces questions, a mené une étude sur les frais bancaires supportés par 400 personnes reçues dans les permanences d’accueil : pour 12% d’entre elles, plus de 750 € de frais d’incidents bancaires par an, jusqu’à 3 000 € ; pour 14% d’entre elles, cela représente 5% du budget, cela peut monter à 12%. Ces chiffres confirment ceux du Secours catholique : en moyenne , une famille monoparentale avec 2 enfants et un budget de 1100e/mois a 130e de frais bancaires /mois .

Ces frais d’incidents bancaires entraînent renoncements et privations, notamment sur l’alimentation, l’hygiène ou la santé ; ils provoquent un sentiment d’injustice et de colère. Ils ont un impact sur la vie familiale. Une dame nous disait "je ne vois plus ma fille car je n’ai plus de sous pour le train".

Plusieurs solutions peuvent être envisagées. Plafonner strictement les frais liés aux incidents de paiement ; demander aux établissements bancaires de mieux servir les clients fragiles (une loi de 2013 oblige les banques à proposer une offre spécifique adaptée à cette clientèle ; cette loi n’est pas appliquée) ; développer les « points Conseil budget «  …fruit du précédent plan de lutte contre la pauvreté (environ 50 de ces "Points Conseil budget" expérimentés avec succès : lieu neutre , ni bancaire, ni social où les personnes peuvent reprendre confiance et se faire aider). Enfin, il est important de dialoguer avec les banques. Dialoguer pour co construire avec les banques volontaires, avec les personnes concernées et les associations qui les soutiennent des produits bancaires nouveaux et adaptés. Et faire jouer aussi une saine émulation entre banques qui aiment soigner leur image, en rendant publique les données de l’Observatoire de l’inclusion bancaire.
 

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