Gérard Collomb présente la nouvelle police de sécurité du quotidien
Modifier les méthodes de travail de la police
C'est jeudi après-midi, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole militaire de Paris, que le ministre de l’Intérieur va officiellement donner le coup d’envoi de la PSQ, la police de sécurité du quotidien, une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Après la consultation des représentants des 250 000 policiers et des élus, Gérard Collomb va présenter cette nouvelle unité.
Parti du constat que le lien entre la population et la police s'est brisé au fil du temps, le chef de l’Etat a décidé de modifier les méthodes de travail en réduisant l'administratif pour remettre la police sur la voie publique, au plus près du citoyen. Au sein des forces de l'ordre, on oscille entre consentement et doutes, notamment sur la question des tâches.
Une quinzaine de villes-pilotes
Policiers et gendarmes craignent que les annonces ministérielles se limitent à labelliser "PSQ" des mesures déjà actées comme la forfaitisation de la consommation de cannabis ou la création d'un délit d'outrage sexiste punissant le harcèlement de rue. Voire l'utilisation par les forces de l'ordre de tablettes numériques et de caméras mobiles enregistrant leurs intervention.
Cette police doit être expérimentée dans une quinzaine de villes pilotes de toutes tailles que le ministre doit énoncer ce jeudi. Des dizaines de communes se sont portées candidates, avec bien souvent l'espoir de glaner des effectifs supplémentaires au regard des 10 000 créations de postes annoncées sur le quinquennat.
Parmi elles, Frontignan près de Sète dans l'Hérault. Cette commune balnéaire de front de mer, possède à ce jour 21 policiers municipaux pour un peu plus de 22 000 habitants. Le Maire, Pierre Bouldoire, a envoyé il y a quelques semaines une lettre de candidature.
Les moyens financiers en question
Sur le plan politique, avant même d'en connaître son contenu exact, l'opposition de droite est déjà très critique. Elle estime que cette PSQ est en fait une police de proximité bis, comme celle mise en place sous le gouvernement Jospin et supprimée par Nicolas Sarkozy, y voyant le symbole de l'échec de la politique sécuritaire de la gauche.
Mais au-delà des critiques de principe, l’inquiétude des acteurs concernés porte plutôt sur l’absence, pour le moment, d’un volet budgétaire spécifique. Cela signifierait donc que cette police s’appuiera sur des moyens existants. Le ministre de l’Intérieur devrait préciser la manière dont il souhaite articuler les partenariats avec les élus, la justice, les associations, les services sociaux, mais plus encore avec les polices municipales et les sociétés de sécurité privées.
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