Domicile

 - Modifié le 15 avril 2020
​« Rester à son domicile », c’est une formule récurrente au moment du confinement, ce qui nous pousse à nous intéresser au mot « domicile » un mot à radiographier.
podcast image par défaut

On part d’une racine indo-européenne, avant le latin et le grec donc, qui était dem, dem voulant dire en gros « construire », d’où le latin domus, la maison, et « domicilium », la maison où on habite. Mais aussi d’autres mots auxquels on ne pense pas forcément, le « dôme » d’un bâtiment par exemple ou encore le mot « domestique ». Le « domicile » fait son entrée en langue française en 1326, avec le sens actuel. Et en vérité, par rapport à la maison qui a quelque chose d’affectif, le « domicile » est selon la formule même de Furetière, en 1690, un « terme de pratique », ce qui voulait dire un terme juridique. Et voilà ce qu’il explique : domicile « se dit de la maison où quelqu’un habite ou de celle qu’il a choisie » et la loi « veut qu’en tous les contrats … on fasse une élection de domicile, c’est-à-dire qu’on marque un lieu où on se puisse adresser en exécution de l’acte ». Et de préciser que « le domicile s’établit par une demeure d’an & jour. » Enfin, vient un commentaire qui laisse rêveur, à propos des personnes ayant un domicile, dites « domicilée ». « On ne doit pas décréter si légèrement, écrit-il, contre un homme domicilié que contre un vagabond & un homme sans aveu ». Rappelons qu’un aveu était au Moyen Âge un écrit liant le vassal à son seigneur, et être sans aveu, c’était n’être protégé par personne, d’où l’expression d’homme sans aveu. À y réfléchir proche de « sans logis, sans abri » repris au XIXe par l’expression « sans domicile » puis au XXe « sans domicile fixe ».

De fait, Buffon disait que les renards étaient des animaux « domicilié », car ils avaient une tanière fixe où se replier. Bon, en ce moment on peut aussi envier les tortues : elles sont confinées dans leur maison, mais elles peuvent se déplacer ! Ce sont les championnes du confinement. Toutes catégories confondues. 

Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.