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De la liberté menacée

RCF,  - Modifié le 30 octobre 2019
Jeudi dernier 24 octobre, devait avoir lieu à l’université Montaigne une conférence de la philosophe Sylviane Agacinski sur « l’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique »
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Sous la pression de groupuscules étudiants d’extrême gauche et LGBT, elle a été annulée par les organisateurs au motif que la « sécurité » ne pouvait être assurée. Sylviane Agacinski, femme de gauche, épouse de l’ancien premier ministre Lionel Jospin, récemment auteure dans la collection Tract chez Gallimard d’un libelle précieux, intitulé L’Homme désincarné, mettant en garde contre les dérives législatives sociétales, est donc interdite de parole.

Une poignée d’agitateurs étudiants peut donc empêcher une philosophe de parler dans une université. Dans quel pays vivons-nous ? Nous ne cessons de proclamer l’importance de la liberté et en plein campus elle est bafouée. Qu’est-ce que cela nous dit de notre société ? Je ne brandirai pas les arguments de fascisme que ces mêmes étudiants aiment à renvoyer à ceux qu’ils détestent. Je ne m’abaisserai pas à ces raccourcis douteux. Mais je voudrais creuser avec vous.

Comme une minorité extrêmement agissante arrive à faire voter des lois sociétales que l’opinion indifférente accepte parce qu’elle pense que « c’est le progrès », une minorité activiste au nom de ce qu’elle décrète être un progrès se permet d’interdire une prise de parole jugée réactionnaire. Ces progressistes en réalité n’ont comme horizon que l’extension indéfinie des droits de chacun à obtenir ce qu’il juge devoir obtenir. Cette conception infantile de la politique finit par l’interdiction de toute position qui s’opposerait à leurs revendications.

Comme l’a bien montré l’avocat François Sureau dans son bref tract dans la même collection, Sans la liberté, la revendication infinie de droits subjectifs n’a rien à voir avec le goût de la liberté. Au contraire, aimer la liberté c’est d’abord aimer et garantir celle d’autrui, indépendamment de mes propres intérêts.

Ce que cette consternante affaire nous dit c’est que notre démocratie est malade. Malade de l’inflation de la revendication de nos propres droits individuels. Mais aussi de l’oubli de la liberté, sans cesse revendiquée, de plus en plus bafouée.

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