Criquet
Quand on évoque le criquet à un enfant qui a vu le dessin animé de Walt Disney, Pinocchio, il a forcément pour référence Jiminy Cricket apparu en costume en 1940, avec un parapluie et incarnant la bonne conscience de Pinocchio, une image donc rassurante. Hélas le criquet peut aussi être effrayant, dans un nuage destructeur. Mais repérons d’abord d’où vient le mot.
On va commencer par le mot générique courant, le « criquet ». un mot qui apparaît en français dès la première moitié du XIIe siècle dans le Psautier de Cambridge, en tant qu’espèce de sauterelle. Il s’agit d’une onomatopée, krikk, d’origine germanique. Et en fait les autres sens du mot dérivent de son aspect qu’il s’agisse de la clé à criquet, une sorte de clé à écrou, appelée ainsi en raison de sa forme longue, en l’occurrence par analogie avec l’aspect longiforme et maigre du criquet.
C’est aussi l’origine du nom du petit cheval chétif qu’on appelle criquet, d’usage rare il est vrai. Enfin on le dit d’une personne de petite taille et maigre, c’est le cas de Jiminy Cricket… Alors maintenant on va partir du côté des entomologistes, les spécialistes des insectes qui classent les criquets dans la catégorie dite caeliferes, un sous-ordre d’insectes phytophage, c’est-à-dire qui mange des plantes, faisant partie des orthoptères, c’est-à-dire aux ailes, ptère en grec, pliées en longueur de manière droite, ortho en grec.
Alors s’agissant de caelifères, il y a ceux qui sont grégaires, les criquets vivant en communauté, et ceux qui qui ne le sont pas. Parmi les grégaires, on cite les criquets appelés les locustes, ou sauterelles langouste, les plus nuisible des criquets. Et c’est sans doute Alphonse Daudet qui dans les Lettres de mon moulin en a fait la pire description, « Comme les premiers grains d’une giboulée, quelques-unes se détachèrent, distinctes, rousseatres ; ensuite toute la nuée creva et cette grêle d’insectes tomba drue et bruyante. À perte de vue les champs étaient couverts de criquets, de criquets énormes, gros comme le doigt. Alors le massacre commença ». Vision d’un film d’horreur en fait !
Et avec Gide, dans son Voyage au Congo : « Sitôt que le soleil est couché, le concert des criquets commence ». Tout de même, comme les cigales, les criquets peuvent aussi nous faire rêver !
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