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"Couleurs de l'incendie", de Pierre Lemaître

RCF,  - Modifié le 2 mars 2018
​Christophe Henning nous présente « Couleurs de l’incendie » le livre de Pierre Lemaître, publié chez Albin Michel.

Couleurs de l’incendie, c’est la suite de « Au revoir, là-haut », prix Goncourt 2013, roman extraordinaire, loufoque, historique, qui foisonnait déjà de personnages, et notamment de deux poilus de la Grande Guerre qui faisaient fortune en vendant des monuments aux morts. Si vous n’aviez pas lu ce livre vendu à plus d’un million d’exemplaires, vous avez peut-être vu cet automne le film épique et éponyme qu’en a tiré Albert Dupontel, attirant quelques deux millions de spectateurs. Bref : que vous vous souveniez du premier livre ou pas, vous vous régalerez avec Couleurs de l’incendie, deuxième opus d’une trilogie qui dépeint la première moitié du XXe siècle : après 14-18, rendez-vous donc avec la crise de 1929, la montée du nazisme et autres joyeusetés que nous réservait l’histoire, mais attention : avec Pierre Lemaître, loin d’une étude sociale de l’époque, les personnages forment une vraie galerie de portraits.
 
Il faut dire que c’est un livre épais… plus de 500 pages, mais on ne perd jamais le fil qui se déroule un peu comme les feuilletons d’antan, comme les séries télé d’aujourd’hui,
avec une scène extraordinaire pour ouvrir l’histoire, lors de l’enterrement en grandes pompes de Marcel Péricourt, banquier de son état. Bien sûr, vous l’avez compris : la banque, l’argent, et aussi la politique, l’amour tout est réuni pour des intrigues rocambolesques… La veuve éplorée n’y connaît rien en matière boursière, son fiston épris d’une diva, genre Castafiore, un ancien banquier qui se lance dans l’industrie aéronautique, le politicien véreux qui préside la commission contre la fraude fiscale, sans oublier quelques monte en l’air et autres margoulins pour fracturer des coffres fort, voler des plans et préparer des mauvais coups. Quand je vous disais qu’on se laisse prendre : les rebondissements s’enchaînent et on ne lâche pas le livre…
 
Ce qui est surprenant, c’est que le Goncourt 2017, attribué à Eric Vuillard pour « L’ordre du jour » chez Actes Sud est l’exact contraire : il évoque les mêmes thèmes  - mais sous la forme de l’histoire vraie, d’un récit glaçant. Les deux Goncourt sont d’accord : « C’était un signe de l’époque : elle était devenue terriblement brutale ». Quant au style tout les oppose : alors que « L’ordre du jour » est écrit au scalpel, l’écriture de Pierre Lemaître est jubilatoire, pétillante, ébouriffante. Il fait froid, profitez-en pour rester bien au chaud avec un bon livre. C’est drôle, c’est trépidant, c’est réjouissant : c’est un bon roman.
 
 

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