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Coronavirus: s'attendre à l'inattendu
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Coronavirus: s'attendre à l'inattendu

RCF,  -  Modifié le 22 avril 2020
"Attends-toi à l'inattendu" en citant Edgar Morin, Véronique Margron nous invite à retrouver le chemin de solidarité au coeur de cette crise, pour retrouver l'espérance.

Je ne sais si vous avez pu lire ce beau papier dans le journal Le Monde de samedi dernier, d’Edgar Morin, philosophe et sociologue, presque centenaire et l’esprit toujours vif.
 « Attends-toi à l’inattendu » nous dit-il. Attends-toi à l’inattendu alors que nous faisons « face à un festival d’incertitudes : L’origine du virus, les mutations que subit ou pourra subir le virus au cours de sa propagation, quand l’épidémie régressera et si le virus demeurera endémique ; les conséquences psychiques, familiales, conjugales du confinement ; les suites politiques, économiques, nationales et planétaires, de tout ce drame. Enfin, « nous ne savons pas si nous devons en attendre du pire, du meilleur, un mélange des deux : nous allons vers de nouvelles incertitudes. » Face à ce défi sans précédent, notre mode de pensée est trop souvent réducteur, cherchant des réponses simplistes à des questions inédites, complexes. Comment ne pas voir que nous sommes tous reliés, qu’en notre vie, notre pays, ce monde, tout se tient. Alors même que nos connaissances, très pointues mais parcellaires, peinent à travailler ensemble.

Du creux du chagrin pour ceux que nous avons perdus, souvent sans pouvoir les accompagner ni nous consoler, s’il est un enjeu c’est bien de cesser de penser comme avant. Dans cette immense épreuve collective, stimuler notre imagination, y compris saugrenue, dans la recherche de nouvelles voies. Ne pas chercher à revenir à un monde perdu, ni se fourvoyer dans un salut providentiel ou la dénonciation stérile d’un coupable imaginaire, bouc émissaire, aurait dit René Girard. Et se méfier de tous ceux qui prétendent savoir ce qu’il faut faire. Mais affronter l’inconnu, ensemble. L’espérance de l’ancien résistant Edgar Morin, la nôtre, la mienne, c’est qu’en ce monde incertain et tragique, notre interdépendance puisse être désormais vécue comme une solidarité et une interrogation sur ce qui compte vraiment pour chacun de nous ; ce qui nous fait vivre, donne du goût aux jours. Les croyants que nous essayons d’être ont là, avec beaucoup d’autres, toute leur place, témoins et acteurs d’une communauté de destins.
 

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