"Monsieur, vous n’avez pas beaucoup parlé de la guérison. Est-ce que vous priez pour la guérison des personnes handicapées ?" Élisa qui m’a posé cette question, il y a quelques mois avait un ton un peu triste. 17 ans, elle était dans une classe de Terminales d’un lycée où je venais de donner une conférence sur le thème "Handicap et bonheur sont-ils compatibles ?"
Que répondre en si peu de temps à une question si complexe, et que je devinais bien chargée d’une histoire personnelle dont j’ignore tout ? Jésus a guéri beaucoup de personnes malades ou handicapées pendant sa vie publique, à tel point qu’elles venaient à lui de partout. Il les guérissait, manifestant par-là, s’il en est besoin, que le handicap en lui-même n’est pas aimable, mais qu’il aimait profondément les personnes handicapées. Et il suffit de se rendre à Lourdes pour constater que Jésus continue de guérir.
En même temps, Jésus n’a pas guéri toutes les personnes handicapées de son temps, loin de là. De même, aujourd’hui, à Lourdes ou ailleurs, les guérisons physiques sont des exceptions. Manifestement, Jésus guérit qui il veut, et ses raisons nous échappent. La guérison est un don, pas un dû.
Mais Jésus n’est pas un guérisseur. Il est le sauveur ! Ces guérisons ne sont que le signe d’un don plus grand encore que Dieu nous fait à tous: le Salut ! Car c’est autre chose que la santé que Jésus nous propose : ce n’est rien moins que Sa Vie : "Je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance ». Ce Salut, cet Amour qui sauve, il est pour Elisa, pour vous, pour moi, pour chacun de nous, de nos proches malades. Dieu nous rejoint dans nos réalités humaines, aussi pauvres et éprouvées soient-elles, parmi elles, le handicap, la maladie. Et il les prend sur lui, jusqu’à en mourir sur la Croix, par Amour pour nous. En Jésus, mort et ressuscité, le scandale de la Croix devient surabondance d’Amour. C’est pour cela que cette semaine particulièrement, nous pouvons lui confier nos croix, qu’elles soient des handicaps, des maladies, des épreuves, et le coronavirus en est une, ô combien ! Il les prend sur la sienne, pour qu’en Lui, nous goutions cette plénitude de vie pour laquelle nous sommes tous faits, aujourd’hui, et pour l’éternité. Oui, pour l’éternité !
C’est ce grand mystère que nous allons contempler en cette semaine Sainte, et dans ce mystère infini, nous pouvons tout demander à Dieu. Tout ! Même la guérison !
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