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COP15 : les impacts de l’effondrement de la biodiversité déjà bien visibles, en particulier dans les pays du sud
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COP15 : les impacts de l’effondrement de la biodiversité déjà bien visibles, en particulier dans les pays du sud

Un article rédigé par Pierre-Hugues Dubois - RCF, le 19 décembre 2022  -  Modifié le 21 décembre 2022
L'Invité de la Matinale Tatiana Giraud : "Le projet d'accord de la COP15 n'est pas assez ambitieux"

La COP15 sur la biodiversité s'est achevée le 19 décembre à Montréal sur un accord historique. Une nouvelle conférence internationale aux enjeux importants, car la sauvegarde de la biodiversité est le parent pauvre des politiques publiques sur l'écologie, alors même que la diversité des espèces vivant sur notre planète est menacée d'une extinction de masse.

Pour Tatiana Giraud, le projet d'accord de la COP15 n'est pas assez ambitieux Pour Tatiana Giraud, le projet d'accord de la COP15 n'est pas assez ambitieux

Si les effets du réchauffement climatique sont déjà bien visibles, ceux liés à l'extinction de la biodiversité semblent pour l'heure moins évidents. Pourtant, ils sont déjà observables. "70 % des insectes ont disparu en 30 ans", souligne Tatiana Giraud, biologiste de l'évolution et directrice de recherche au CNRS. 

 

 

→ À LIRE : Les abeilles en danger d'extinction : quelles conséquences pour l'être humain si elles disparaissaient ?

 

 

Des impacts déjà concrets

 

Un constat qu'il est aisé de confirmer : "Ceux qui conduisaient dans les années 70 se rappellent peut-être que leur pare-brise était couvert d'insectes après un long voyage, ça n'est plus du tout le cas actuellement." Les impacts de cette disparition sur notre environnement sont directs. "Ça a plein d'impact en chaîne, explique Tatiana Giraud, par exemple, la pollinisation : deux tiers de nos cultures ont besoin de ces insectes pour pouvoir produire des graines."

 

 

La biodiversité nous rend énormément de services 

 

 

La scientifique prend un autre exemple, celui des inondations spectaculaires qui se multiplient autour du globe. "On pense que c'est lié directement, et seulement au climat, mais c'est aussi parce qu'on a arraché tous les arbres qui avant retenaient l'eau avec leurs racines."

 

 

 

Justice climatique et biodiversité

 

En novembre, lors de la COP21, les pays dits "du Sud" ont réclamé une justice climatique aux pays les plus développés, et responsables de la majeure partie des émission de gaz à effet de serre. À Montréal, certaines parties prenantes à cette COP15 ont également plaidé en faveur d'un meilleur équilibre. Pour Tatiana Giraud, cela est justifié. "Il y a des points de tension assez particuliers à la biodiversité, par exemple, le partage des ressources génétiques."

 

La scientifique souligne que, jusqu'à présent, les pays développés faisaient leurs recherches sans redistribuer les bénéfices. "Ainsi, quand des acteurs trouvent en Amazonie une nouvelle molécule pour un nouveau médicament, ils retirent tous les bénéfices de la mise sur le marché de ce médicament ; maintenant les pays du Sud demandent un partage de ces ressources génétiques, et que si quelque chose a été découvert sur leur sol ils en tirent aussi bénéfices."

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale

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