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Contre le cléricalisme, la grande bataille du pape François

Contre le cléricalisme, la grande bataille du pape François

RCF, le 15 mars 2018 - Modifié le 23 avril 2025
Le Temps de le direContre le cléricalisme, la grande bataille du pape François

Le pape François a donné l'image d'un homme spontané et chaleureux. Mais il était déterminé à réformer l'Église contre le cléricalisme et pour une conversion pastorale. Quitte à susciter contre lui des "détestations".

Le pape François dans la basilique Saint-Pierre, le 01/10/2024 ©Vatican mediaLe pape François dans la basilique Saint-Pierre, le 01/10/2024 ©Vatican media

Élu le 13 mars 2013, le pape François a rapidement suscité une opposition "tenace" au sein de l'Église catholique. Elle s'est cristallisée dès octobre 2014 avec la première phase du synode sur la famille. Sa critique d'une l'Église catholique autoréférentielle et du cléricalisme, on la trouvait pourtant dans le discours qu'il avait prononcé avant le conclave de 2013 qui l'a élu à la tête du Vatican.

Une grande popularité mais aussi des "détestations"

En 2018, après cinq ans de pontificat, 78% des Français avaient une bonne opinion du pape François selon un sondage BVA-Le Figaro. Même si en France, cette popularité était alors en baisse, son "leadership mondial" restait "puissant". "C'est quand même aujourd'hui l'un des personnages les plus visités par tous les responsables de la terre", commentait Michel Cool sur RCF en 2018.

Un leadership mondial mais un "destin marqué par des épreuves" et aussi par des "détestations". Selon Bernadette Sauvaget,  auteure du livre "Le monde selon François" (éd. Cerf, 2014). La journaliste de Libération évoque ainsi les relations difficiles que ce jésuite a eues avec la Compagnie de Jésus. Le pape François savait se montrer spontané et chaleureux, certes, mais il avait la réputation d'un homme exigeant et déterminé à réformer l’Église catholique.

Plus la réforme est importante, plus elle touche à des comportements... plus vous heurtez des conservatismes

Le pape François attendait des membres de l'Église une conversion spirituelle

"Il ne faut pas oublier le pape François est un grand politique et un réel stratège", rappelait Bernadette Sauvaget. Et comme le soulignait Michel Cool, "souvenons-nous de la situation de l'Église il y a cinq ans".

Les chantiers que le pape a menés sont nombreux et importants. On pouvait d'ailleurs les prévoir en lisant son discours du 23 mars 2013, prononcé avant le conclave qui l'a élu pape. Un texte émaillé des termes qu'on allait entendre tout au long de son pontificat. De sa critique de l'Église "autoréférentielle", à des expressions comme "une Église en sortie", "une attention aux périphéries", etc.

Les réformes initiées par le pape étaient d'abord un encouragement à "une conversion spirituelle : sinon on ne peut pas comprendre ce qui est en jeu", estimait la directrice de KTO. Ce que le pape François demandait à ses collaborateurs c'était "de se débarrasser de la mondanité, du désir de plaire, d'exercer du pouvoir ou d'en avoir pour soi..." 

 

 

Une opposition "tenace" et "coriace"

Face au pape François, les opposants se sont élevés très rapidement après son élection. Pour Bernadette Sauvaget, "elle s'est cristallisée au moment du synode sur la famille". Peu de temps après ce synode d'octobre 2014, il y a eu en décembre le fameux "discours des 15 maladies" où, en guise de vœux pour Noël, le pape François a énuméré les "maladies curiales".

Un type de discours qui a fait dire à Bernadette Sauvaget, osant une formule "un peu provocatrice", que François était "un pape anticlérical". C'est que "la grande bataille" du pape François, expliquait-elle, c'était "de se battre contre le cléricalisme, contre cette superstructure qui se protège et se reproduit elle-même".

Et si l'opposition a été "tenace" et "coriace", comme le dit Michel Cool, celle-ci était à la mesure de "l'ampleur de la réforme" initiée. "Plus la réforme est importante, plus elle touche à des comportements, des changements profondément culturels dans l'Église, à des manières de se comporter, plus vous heurtez des conservatismes." L'auteur de "Tango à Rome - Mon plaidoyer pour le pape François" (éd. Salvator, 2015) rappelle d'ailleurs que les critiques adressés au pape François sont "sensiblement les mêmes que celles adressées à Paul VI" (pape de 1963 à 1978).

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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