Le Collège des Bernardins. Un lieu, une intuition, une mission. Une institution désormais, qui fête aujourd’hui ses dix ans. "On est dans le quartier latin, dans ce quartier historique, entre la Sorbonne et Notre-Dame. Un lieu d’intelligence, de rencontre, de spiritualité, marqué par cette époque extraordinaire qu’est le Moyen-Âge, et qui après un temps de vicissitudes se retrouve aujourd’hui à nouveau en pleine vitalité dans le monde moderne" décrit son directeur, Hubert du Mesnil.
Un lieu destiné autrefois à faire étudier les moines, mais en les sortant de leur monastère, en les installant pleinement dans la ville. Le Collège des Bernardins ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans l’intuition du cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris. "Il arpentait les rues du quartier latin. Il passait régulièrement devant ce bâtiment qui était en ruines. Les pompiers qui l’occupaient l’avaient déserté depuis longtemps. Lustiger connaît l’histoire de ce bâtiment, et il a cette intuition de vouloir faire revivre ce bâtiment, mais en l’appliquant dans le monde moderne, en faire un lieu de réflexion, de travail, d’approfondissement de la vie et de la foi, et un lieu d’accueil" ajoute-t-il.
Aujourd’hui, la mission du Collège des Bernardins est déclinée en trois axes : la formation, la recherche et la création artistique. "L’idée c’est de combiner ces trois activités et de les faire interagir entre elles. La formation, pour que les chrétiens doivent se fortifier intérieurement avant cette confrontation avec le monde. La recherche : nous prenons toutes les grandes questions de la société et nous proposons à toute personne de bonne volonté un travail intellectuel d’approfondissement, de recherche, par le dialogue. Et puis l’art, qui est un élément fondamental de la culture" précise le directeur des Bernardins.
Une activité particulière qui a fait du Collège des Bernardins un haut lieu de réflexion, et de rencontre. Pendant dix ans, de nombreuses personnalités se sont succédé au Collège des Bernardins. On peut par exemple citer le pape Benoît XVI, le Dalai Lama, Emmanuel Macron. "Trois personnalités différentes qui sont venus pour des raisons très particulières : le pape avec son discours au monde de la culture, le Dalai Lama qui voulait exprimer un message d’appel à la tolérance et à la paix dans le monde, et Emmanuel Macron, pour revitaliser le dialogue entre l’État et les religions" lance Hubert du Mesnil.
Ce dernier insiste sur la force du lieu. "C’est très important pour nous. On ne ferait pas la même chose si on était dans une salle de réunion à Paris. Le lieu nous élève" explique-t-il. Il revient également sur l’importance de l’accueil. "Nous accueillons des personnes de toute sensibilité, et nous leur témoignons le respect que nous avons pour elles, et pour leurs idées" ajoute-t-il. "Nous rentrons en contact avec ces personnes pour diffuser dans la société, des messages, des propositions et des réflexions" lance-t-il.
Hubert du Mesnil conclue en expliquant que si l’Église souhaite dialoguer avec le monde et la société civile, l’inverse n’est pas pour autant vrai. "Le problème des gens que nous voyons n’est pas de rentrer en dialogue avec l’Église, c’est parfois même de fuir ce dialogue. Quand nous nous présentons dans ces rencontres, nous ne nous présentons pas comme l’Église, mais comme des personnes animées elles–mêmes animées par des convictions, des réflexions. Mais les questions portées par la société sont tellement grandes, que la porte s’ouvre immédiatement" conclut le directeur des Bernardins.
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