Choléra: l'OMS lance une grande campagne de vaccination en Afrique
La plus importante campagne de vaccination contre le choléra jamais lancée est menée dans cinq pays d’Afrique. Plus de deux millions de personnes vont être vaccinées d’ici mi-juin.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) compte ainsi faire baisser le nombre de morts de 90% d’ici 2030.
Est-ce qu’il y avait urgence à lancer cette grande campagne de vaccination ?
"Le choléra est une maladie épidémique. Sans traitement adéquat, elle tue. Il faut prendre en charge les malades, les traiter correctement et appliquer toutes les mesures d’hygiène qui s’imposent. Sans traitement, la maladie est mortelle dans les cinq à six heures qui suivent l’apparition des premiers signes" explique le docteur Mamoudou Harouna Djingarey, chargé des risques infectieux au bureau régional de l’OMS à Brazzaville.
Vous avez choisi de cibler cinq pays pour cette campagne de vaccination : la Zambie, l’Ouganda, le Malawi, le Soudan du Sud et le Nigeria. Comment allez-vous vacciner quasiment deux millions de personnes d’ici mi-juin ?
"Nous avons un important partenariat qui s’est créé, le Global Task Force for Cholera Control, la coalition mondiale pour le contrôle des épidémies de choléra. L’OMS, l’Unicef, et les autres partenaires appuient les pays pour faire les vaccinations. C’est un vaccin oral. Nous espérons appuyer les pays, former les gens, pour que dans l’ensemble de ces pays nous puissions vacciner les deux millions prévus" ajoute le médecin.
Votre objectif à terme c’est de réduire de 90% le nombre de décès liés au choléra d’ici à 2030. C’est possible grâce à cette vaccination ?
"Pas avec la vaccination seule. La vaccination est un outil. Elle permet de contrôler l’épidémie. Les facteurs de risque sont toujours là et il faut que l’on puisse amener l’hygiène et l’assainissement nécessaire, l’approvisionnement nécessaire en eau potable, et apporter un peu d’appui dans les camps de réfugiés pour que ces populations déplacées puissent être logées et alimentées convenablement. Il faudrait également que les partenaires qui appuient les gouvernements des pays concernés puissent se donner la main afin que tous ensemble, on puisse améliorer les conditions de vie, d’hygiène et d’assainissement dans ces zones" conclut le docteur Mamoudou Harouna Djingarey.
RCF vit grâce à vos dons
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !