Canicule: comment rafraîchir les centres-villes
Depuis le début de la semaine le thermomètre a trouvé son rythme de croisière, 38, 39, 40, et même jusqu’à 45 degrés dans le sud. Des températures très élevées, une atmosphère étouffante particulièrement pénibles pour les habitants des centres-villes. Et si les citadins souffrent plus de la chaleur que les ruraux c’est tout simplement parce que des îlots de chaleur se forment au sein des agglomérations. Mais qu’est ce qu’un îlot de chaleur? Les explications d’ Erwan Cordeau, chargé de mission climat, air et énergie à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France.
Selon Météo France, quand le mercure atteint des niveaux extrêmes, comme c’est le cas cette semaine, la différence de température "peut atteindre près de 10 °C en Ile-de-France". Alors comment expliquer ces écarts de température ? Erwan Cordeau nous explique ce phénomène. Pour cela il prend l’exemple d’une rue canyon, c’est à dire une rue étroite, mal ventilée, entourée d’immeubles en plein centre-ville.
Autant de facteurs qui rendent les villes plus sensibles aux vagues de chaleur. Si jusqu’à présent les villes ont été construites sur d’autres critères que celui du réchauffement climatique, les solutions existent et elles sont de plus en plus prises en compte pour réduire à la fois la forte minéralisation des matériaux, le manque de végétation ou l’absence d’eau.
Direction Montpellier où depuis 2016 la mairie octroie à ses habitants un permis de végétaliser. Il s’agit d’une autorisation pour fleurir l’espace public à côté de son logement. Les comité de quartier ont saisi cette occasion pour fleurir façades et trottoirs. Illustration dans le quartier Saint-Roch Ecusson avec Jean Marie Quiesse, président du comité de quartier.
Autre alternative, toujours végétale. La création de forêts urbaines est dans les cartons dans plusieurs grandes villes. A Paris, l’aménagement pourrait débuter dès l’an prochain sur quatre sites. Du côté de l’Hôtel de Ville, aux abords de l’Opéra Garnier, de la gare de Lyon mais aussi sur les berges de Seine rive droite. Autre projet ambitieux à Lyon : une forêt de cinq hectares et demi pourrait voir le jour à l'extrême-sud de la Presqu’île, dans le quartier Confluence. Cela représente près de huit stades de foot de verdure. Bertrand Vignal, architecte-paysagiste de l'agence BASE à Lyon nous en dit plus sur l’intérêt de ce projet..
Des poumons verts indispensables au coeur des villes. Autre solution, peindre les toits en blanc. Vous avez en tête les maisons grecques recouvertes d'une peinture blanche à la chaux. Peinture qui renvoie une partie des UV l'été pour maintenir la fraîcheur des intérieurs.
Et bien du côté de Brest, pourtant moins concernée par les températures caniculaires, l’entreprise Cool Roof, ( toît froid) a mis au point un revêtement de toiture qui permet d’abaisser de 6 degrés la température à l’intérieur du bâtiment. Le concept a d’abord été expérimenté sur une grande surface et il a fait ses preuves. Antoine Horellou, le directeur général de cette entreprise nous en dit plus sur ce procédé.
A noter enfin que la ville de Paris rénove des cours d'école pour les adapter au réchauffement climatique : fontaines, arbres en pleine terre, revêtements spéciaux. Certaines écoles pourraient même être ouvertes à l'avenir aux personnes âgées et fragiles pendant les canicules.
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