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Bioéthique, ne pas se résigner

RCF,  - Modifié le 30 juin 2020
Chaque lundi Philippe de La Chapelle propose son éditorial.
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La bioéthique est revenue sur le devant de la scène la semaine dernière, avec la remise du rapport du Comité Consultatif National d’Ethique, le CCNE. Les propositions ont suscité de nombreux commentaires et analyses.

« La France a un eugénisme d’état avec la trisomie 21, à un point qu’aucun autre pays libéral ne fait…  Notre société est handiphobe ». Ce diagnostic glaçant a été posé par le Professeur Israël Nisand, devant la mission d’information parlementaire sur la bioéthique le 20 septembre dernier. Le célèbre gynécologue semble le déplorer d’autant plus que, dit-il « les personnes trisomiques sont attachantes, affectueuses, … ». Et l’homme de regretter le manque d’accueil à leur endroit dans notre pays.

Le problème, dit-il, c’est que « les femmes veulent un enfant en bonne santé ». Elles ne veulent pas d’enfant handicapé !  Le Professeur Nisand s’appuie alors sur cette demande pour estimer que « à l’eugénisme, les médecins sont contraints ». On imagine que c’est cette même contrainte qui le conduit alors à vouloir développer largement les politiques de détection ante natal et ante conceptionnel, dans notre pays pourtant déjà champion du monde en la matière. Fort des découvertes scientifiques qui permettent toujours plus, il se fait lui-même partisan de cet eugénisme qu’il a semblé un moment déplorer.

Une ambivalence totalement assumée, Stéphanie. Mais cette ambivalence a paradoxalement le mérite de la clarté : elle parle de notre capacité collective en matière bioéthique à aller là où nous ne voulons pas aller. Les médecins sont contraints certes, mais pas par les femmes, dont le désir d’un enfant en bonne santé est bien légitime !

Ces idéologies qui nous mènent depuis un moment, Stéphanie : individualisme, libertarisme, consumérisme, scientisme, … Hélas, elles sous-tendent manifestement l’ensemble des propositions du récent rapport du CCNE.

Pierre Le Coz, ancien vice-président de cette instance, regrette dans Lacroix.com que le CCNE, au lieu d’ouvrir un espace à l’esprit critique, ne serve qu’à être le porte-voix de ces idéologies dominantes. « A quoi sert le CCNE s’il suit l’air du temps ? » questionne-il. Il conclut par cette citation d’un philosophe : « Je perçois le devoir de ne pas nous résigner ».

Les évêques de France, sur ce même sujet de bioéthique, invitent eux aussi à résister à la fascination de la technique en cultivant -écrivent-ils- l’attention au mystère de la personne et à sa transcendance. Vous savez, Stéphanie, les personnes trisomiques sont beaucoup plus qu’attachantes ou affectueuses, comme le souligne à juste titre le Professeur Nisand.  Elles ont un don particulier pour nous faire entrer dans le mystère de la personne. Les rencontrer, devenir leur ami, c’est déjà une façon de ne pas se résigner !

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