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RCF Barrage effondré au Brésil: l'évêque de Cayenne pointe la responsabilité des entreprises
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Barrage effondré au Brésil: l'évêque de Cayenne pointe la responsabilité des entreprises

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 31 janvier 2019
​Vendredi dernier, un barrage minier s’est effondré au Brésil. Cette rupture a libéré un fleuve de boue contenant des rejets miniers. Plus de 300 personnes sont portées disparues.
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Victimes et pollution. Vendredi dernier, un barrage s’est effondré dans un État du Sud-Est du Brésil, libérant ainsi un fleuve de boue toxique, contenant des rejets miniers. Une catastrophe qui a causé la mort de plusieurs personnes. Actuellement, plus de 300 autres sont toujours portées disparues. Ce n’est pas la première fois qu’un barrage de la sorte cède au Brésil. Un événement similaire avait eu lieu en 2015.
 

"Une soi-disant civilisation qui ne respecte ni les personnes ni la terre"

"J’ai une immense compassion pour les victimes et leurs familles. Ces drames sont de plus en plus difficiles à supporter car l’on sait de plus en plus que cela est dû à des déficits humains. Ce ne sont pas des choses naturelles, ce sont le résultat d’entreprises qui font tout avec le minimum de coût pour le maximum de profits. La responsabilité humaine est grande, tout comme le sentiment d’injustice. Je comprends et la détresse et la révolte. C’est inacceptable" réagit Mgr Lafont, évêque de Cayenne.

Un tel drame "rend d’autant plus importante la rencontre en vue du synode pour l’Amazonie qui doit se tenir dans moins de dix mois à Rome autour du Saint-Père. Tout est lié, comme le dit le pape dans son encyclique Laudato Si’. Ce sont les peuples autochtones qui sont les premières victimes de cette soi-disant civilisation que nous apportons, qui ne respecte ni les personnes, ni la terre. Nous nous battons pour qu’une autre civilisation voie le jour, où l’être humain serait mis en premier. Comme le disent les Amérindiens, nous appartenons à la terre, beaucoup plus qu’elle ne nous appartient".
 

Pour Mgr Lafont, les peuples autochtones ont une sagesse énorme

Pour Mgr Lafont, les peuples autochtones souhaitent aujourd’hui qu’on les écoute. "Trop souvent on vient vers eux avec nos propres avis sur ce qu’ils vivent, sur ce qu’ils souhaitent, sans prendre suffisamment de temps pour leur demander comment ils envisagent les choses. Ce besoin d’écoute, c’est le respect de leur culture, de leur tradition. Ils ne disent pas non à la modernité, mais ils ne veulent pas d’une modernité qui fasse table rase à leur culture, à leurs traditions. C’est tout cela qu’il faut apprendre à écouter" lance encore Mgr Lafont.

"Les peuples ont une sagesse énorme. Nous tenons les uns par les autres. Nous ne pouvons pas nous construire seuls, nous défendre seuls. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble. C’est ce qu’un certain type de société de consommation détruit, pas seulement chez eux, mais chez nous aussi. Et ils n’ont aucune envie de se lancer dans une société de consommation qui détruit les hommes pour elle-même au lieu de se mettre au service des hommes" conclut l’évêque de Cayenne.
 

Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne:

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