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Asthme

RCF,  -  Modifié le 5 mai 2020
Asthme, une difficulté respiratoire qui peut avoir des complications, mais aussi un mot qui a une longue histoire.
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D’emblée voilà un mot qu’on ne souhaite à personne, qu’il s’agisse d’une part de l’enfant qui doit l’orthographier a s t h m e, en ne prononçant pas le t, et avec quatre consonnes qui se suivent, ce qui est rare.  Ou d’autre part qu’il s’agisse des enfants et des adultes, avec cette difficulté à respirer, et ces crises très désagréables, parfois angoissantes. Un mot difficile donc.

Au départ, il y a sans doute, le grec « anemos », désignant l’air, à l’origine d’un autre mot grec, « asthma », pour désigner un essoufflement, une respiration difficile, mot repris tel quel en latin avec le même sens. Lorsque le mot passe en français, en 1265, tout d’abord orthographié a s m e, phonétiquement en somme, il signifie en fait l’angoisse, mais l’angoisse était synonyme d’oppression ressentie au niveau de la poitrine,. C’est au XIVe siècle que l’asthme devient une affection respiratoire. On lit ceci par exemple « Et vaut le poivre contre [l’] asme froid, c’est-à-dire à ceux qui ont courte haleine ». En 1580 resurgit en français le mot latin, asthma, vite transformé en asthme, mais hélas pour nos élèves, avec ce t h, qui surgit pour ne plus jamais s’envoler, histoire de nous essouffler un peu plus. Pendant longtemps, jusqu’à l’édition de 1878 du Dictionnaire de l’Académie, on a hésité à prononcer azme ou asme, l’Académie rappelant que le groupe de lettres th reste muet. C’est donc un mot avec une longue histoire… « Obstruction du poumon qui produit une difficile respiration sans fièvre », écrit Richelet en 1680. Et Furetière dix ans plus tard d’ajouter que cette « courte haleine » est « comme celle de ceux qui ont couru trop vite ». C’est l’occasion de signaler que ce mot avait un sens courant au XVe siècle en fauconnerie, on le disait d’un faucon ayant des difficultés respiratoires : « de la chaleur lui vient l’asma » disait-on.

Eh oui, Marcel Proust que presque tous nos dictionnaires de langue citent. On a même dit que son style, avec ses longues phrases essoufflantes était dû à son asthme. Bon, je préfère finalement Maupassant qui évoque chez Stravinski, l’asthme haletant du basson. Bon, c’est sûr avec ma guitare électrique, j’ai dû mal à imiter l’asthme haletant du basson. Finalement le seul asthme sympathique que je connais c’est celui de la musique !
 
 
 
 
 
 
 

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