Geoffroy Roux de Bézieux a remporté mardi 3 juillet dernier l’élection du Medef avec plus de 55% des voix. Il succède donc à Pierre Gattaz. Pour les personnes extérieures à l’organisation patronale, il n’est pourtant pas si facile de relever les différences de programme avec son malheureux rival. "L’approche se fait aussi sur la personnalité, sur la capacité à négocier. Il vient du secteur du numérique, très important aujourd’hui. Il va amener une vision plus large, plus entrainante" explique Anne-Sophie Panseri, chef d’entreprise, présidente du réseau "Femmes Chefs d’Entreprise".
Sur tous les portraits qui circulent de Geoffroy Roux de Bézieux dans la presse, un défaut semble transparaître : le fait qu’il soit moins porté sur le social. "Il ne faut pas incarner un homme par rapport à une action. Il y a une équipe autour de lui. Il y a des gens avec des compétences. Il faut lui laisser le temps de mettre en place son équipe et on pourra juger dans les mois qui suivent" ajoute cette patronne.
Depuis un moment, le Medef semble traverser une crise existentielle. Des tribunes ont été publiées, ainsi que des articles dans la presse économique, ont fait état de ce malaise. Un constat que veut nuancer Anne-Sophie Panseri. "Je ne sais pas si on peut parler de crise existentielle. La société est en pleine effervescence. Elle veut créer son nouveau modèle. Le Medef est aussi dans cette logique-là. Une élection apporte par ailleurs pas mal de bouleversements en interne, mais cela reste très constructif et favorable pour réinventer finalement un Medef que l’on appelle tous de nos vœux : fort, impliqué, porteur d’idées, et pas toujours en réaction comme on a pu le voir ces dernières années" lance la chef d’entreprise.
Un nouveau Medef, donc, pour relever les défis qui attendent les patrons dans les dix prochaines années. Des défis énormes pour Anne-Sophie Panseri. "L’économie va beaucoup plus vite, le numérique et tous les enjeux de la nouvelle économique viennent confronter parfois les anciennes entreprises. Il faut que l’on remette en cause nos modèles et qu’on aille vite sur les changements de business model. Tout est à faire mais le monde va plus vite, et il ne faut pas perdre de temps" analyse-t-elle également.
On parle de plus en plus de responsabilité sociale des entreprises. Pour Anne-Sophie Panseri, le but du Medef dans ce cadre-là est "de partager les valeurs et les besoins des entreprises, d’être à l’écoute, d’être un accompagnant et de pouvoir faire valoir dans les négociations le point de vue le plus large possible des entrepreneurs tout en portant un visage différent auprès d’un gouvernement qui va plutôt vite. Il faut que nous soyons aussi à l’écoute et force de proposition".
Anne-Sophie Panseri est à la tête d’un réseau de femmes chefs d’entreprises. Un réseau qui compte aujourd’hui près de 2.000 membres. "L’association existe depuis 1945. Le mouvement embarque l’entrepreneuriat féminin depuis longtemps avec deux axes majeurs. Le premier est d’accompagner la croissance des entreprises par les femmes. Le deuxième, c’est la prise de mandat, avec les enjeux de gouvernance. On les prend au travers de la CPME et du Medef. On accompagne les femmes vers une juste représentation dans l’économie" explique-t-elle.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !