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RCF ABBÉ BERNARD VAN VYNCKT: "Li pèneûse Samwin.ne"
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ABBÉ BERNARD VAN VYNCKT: "Li pèneûse Samwin.ne"

RCF Namur,  -  Modifié le 14 mai 2020
Pour la 3e fois durant ce confinement, l'Abbé Van Vynckt nous fait un petit mot en wallon.

â–º Traduction en français, ci-dessous:

• La Semaine Sainte •

Depuis hier, dimanche, nous sommes entrés dans la Semaine sainte, qu'en wallon on appelle "Pèneûse" (triste, désagréable). Non pas parce que d'habitude, ces jours-là, il fait froid, gris, et qu'il tombe des grêlons. C'est le temps des biquets d'avril, paraît ! Non pour çà, mais parce qu'elle nous raconte ce qui est arrivé à Jésus, qui a donné sa vie, jusqu'à en mourir sur la croix. Une semaine qui raconte aussi ce qui arrive à chacun de nous, un jour ou l'autre, avec ses partages gratuits, comme le jeudi ; avec tout ce qui nous fait mal et nous fait souffrir, comme le vendredi.  

Oui, les chrétiens se souviennent de ce qui s'est passé pour Jésus et jour après jour, ils avancent avec Lui, jusqu'au matin de Pâques. Tout en ouvrant leur cœur et en portant dans leurs prières, bien des personne qui vivent la même réalité. 

Le jeudi, on nous raconte que notre Maître s'est mis à table avec ses apôtres, pour déjà fêter la Pâque, comme on le faisait en ce temps-là. C'était un grand jour de fête pour les Juifs. Ils se souvenaient de leur liberté retrouvée, eux qui avaient été méprisés des décennies durant, en Egypte. Une fête avec une pratique qui existait déjà avant Lui. Mais, Jésus lui donne un nouveau sens. Il partage le pain, tout en disant : "Ceci est mon corps, que je donne pour vous !" Et prenant le vin, il le partage aussi, tout en disant : "Ceci est mon sang, qui sera donné pour vous et pour tous." 

Avant cela, il s'était mis à genoux devant ses apôtres et il leur avait lavé les pieds. Cela pour leur faire comprendre "qu'il n'y a de plus grand bonheur et amour que de donner sa vie pour quelqu'un qu'on aime." Nous ne pouvons rien comprendre à ces mots-là, sans regarder ce qui va se passer après : Jésus arrêté, torturé, et cloué sur la croix. Il allait ainsi jusqu'au bout de ce qu'il avait dit et fait sa vie durant : rencontrer les pauvres, les malheureux, les défendre devant les puissants. Il ne les a jamais laissés tomber. 

Le vendredi, j'aime le voir comme un jour où nous sommes solidaires de tous ceux et celles qui vient leur vendredi saint. Vous voyez ce que je veux dire ! Jour de communion avec les malades, les malades du coronavirus et tous les autres, avec les quémandeurs et les blessés de toute les sortes. 

Le samedi, c'est le jour d'après. Le jour où il fait calme, sans bruit. Pour beaucoup, c'est un jour de désespoir, comme pour les disciples d'Emmaüs. Le jour où l'on ressent au fond de soi-même tout le malheur qui nous tombe sur les épaules. Un ami m'a raconté un jour : "Il y a beaucoup de personnes qui vivent leur samedi saint - sous-entendu le vide de l'absence - tout en marchant sur le chemin sans voir clair, sans croire au printemps possible. Nous les portons aussi dans notre solidarité, le samedi. 

Bien sûr, le dimanche nous fêtons Pâques : la grande fête, pour les chrétiens. La fête qui parle de vie nouvelle, d'un nouveau printemps. Et nous chantons "Alléluia ! Jésus est vivant !". Et je partage cette foi aussi. Mais, je suis souvent comme André Henin, qui aimait dire : "Il n'y a de plus beau dimanche qu'il n'y eut de vendredi !", nous faisant comprendre que bien sûr, il faut faire la fête - et si possible avec sa famille - mais que l'on ne peut oublier tous ceux qui continues de vivre leur vendredi de malheur. Alors et alors seulement, il ne peut y avoir de plus beau dimanche qu'il n'y eut de vendredi. Ou comme le disait si bien Yves Duteil : "Quand on traverse le pire, on n'est jamais à l'abri du meilleur. Il faut parfois butiner le mal pour en faire le meilleur miel de la terre."

Bonne semaine sainte à tous ! Et jusqu'à la prochaine fois !

 
 
 

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