A la découverte des secrets des mots
La langue française est une langue d'autant plus vivante qu'elle est irriguée par des influences multiples. C'est l'une de ses conditions d'existence et de pérennité.
Jean Pruvost donne l'exemple délicieux du mot "bendo". le "ban", dans l'indo-européen ou le germanique, c'est le pouvoir et l'autorité. L'abandon, c'est être "donné au ban", un sentiment de solitude devant le pouvoir. Passé en angleterre, "abandonné" devient "abandoned". Ensuite, aux Etats-Unis, on a les maisons abandonnées, où l'on joue du rap, qui sont squattées... et cela revient en France avec le "bendo", le quartier !
Masculin et féminin
La langue française ne dispose pas clairement du genre neutre. Rien n'est tranché rapidement en cas d'hésitation. Il arrive également qu'en changeant de genre, les mots changent de sens : "une ombre" devient "un ombre" pour désigner le poisson.
François Ier lisait des "épigrammes", petits poèmes qu'on lui envoyait. Un jour, il s'enthousiasme pour l'une d'entre elles, s'exclamant "oh, la belle épigramme"! S'ensuit une confusion de la part de son courtisan à ses côtés, qui prend la déclaration pour la pièce de viande sur le plat... d'où, ensuite, l'épigramme, poitrine d'agneau que l'on peut acheter chez son boucher.
Ces mots qui meurent
Avec le temps, nombreux sont les mots qui finissent par disparaître. Les expressions, également : "faire de l'alchimie avec ses dents" signifiait avoir faim, "autant qu'en couvrirait l'aile d'une mouche" : ce n'est rien. Ces mots qui passent ont du charme...
Mais il ne faut pas négliger de s'adapter aux usages, ce que fait le dictionnaire de l'Académie Française. Tenir compte des mots en circulation, c'est s'attacher à une langue vivante !
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