250 km/h en hélicoptère, ou comment le CHU d'Angers transporte ses blessés ?
Le CHU d'Angers vient de réceptionner son hélicoptère dernier cri. Un appareil destiné aux interventions d'urgence. Il pourra couvrir près de trois départements des Pays de la Loire. A bord, les rôles sont bien définis. Explications.
Pas de « Supercopter » à l’horizon mais, quand même, trois tout nouveaux hélicoptères derniers cris pour les établissements de santé de la région. C’est en effet une remise à niveau complète que vient d’effectuer l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire. Le centre hospitalier de La Roche-sur-Yon et le CHU d’Angers ont déjà récupéré leurs appareils (à Angers, le nouvel hélicoptère est entré en service samedi 9 avril). Celui de Nantes devrait bientôt suivre.
Des interventions d'urgence en hélicoptère qui sont loin d’être exceptionnelles. En 2021, les HéliSMUR de la région en ont réalisé mille-deux-cent pour un total cumulé de mille-huit-cent heures de vols. Dans un communiqué, l’ARS évoque clairement son objectif de « permettre à chaque ligérien d’avoir accès en moins de 30 minutes aux soins d’urgences ».
« On atteint les 250 km/h à l’aller comme au retour ! » F. Templier
Plus grand, plus rapide, ce nouvel hélicoptère va faciliter le travail des médecins et la prise en charge des blessés puisque l’équipage va pouvoir s’étoffer. Trois soignants pourront y prendre place contre deux avec l’ancien appareil. L’accès au patient y sera aussi plus aisé. Le transport en hélicoptère : un avantage de taille par rapport aux ambulances classiques.
« Déjà, on est beaucoup plus rapide, explique François Templier, médecin urgentiste au SAMU 49, on atteint les 250 km/h. »
« Cette vitesse, on va l’avoir à l’aller, pour se rendre sur les lieux de l’intervention, mais aussi pour le retour, puisqu’on reste dans les mêmes conditions de confort. Si on compare avec le terrestre, là, lors de l’évacuation, on doit souvent rouler plus lentement pour ne pas trop contraindre les conditions du patient. » conclut celui qui est aussi référent HéliSMUR.
Un équipage mobilisable en quelques minutes seulement et qui peut, preuve de sa rapidité, rejoindre Cholet, en vingt minutes chrono. A l’intérieur de l’appareil, rien n’est laissé au hasard, chacun doit assumer un rôle bien précis. Un fonctionnement que nous détaille David Hocdé, chef de base et pilote de l’HéliSMUR 49.
« Avec l’assistant de vol, à l’avant, on s’occupe de tout ce qui est aéronautique : le décollage depuis le point de départ jusqu’à l’atterrissage sur le lieu de prise en charge du patient. Ensuite, l’équipe médicale s’occupe du blessé, et nous, on est là pour les aider sur le plan de la logistique. On a pas de compétence médicale donc on ne peut pas interférer à ce niveau-là. Mais bien sûr, on répond à leurs demandes si éventuellement c’est compatible avec la prise charge de l’hélicoptère. »
D’avril à septembre, l’hélicoptère sera en fonctionnement 24h/24. Son champ d’action couvre principalement l’Anjou, mais aussi les départements de la Sarthe et de la Mayenne.
Côté financier, le CHU n’est pas le propriétaire de l’hélicoptère puisque l’établissement hospitalier loue l’appareil à une société spécialisée dans le transport sanitaire héliporté. Coût total de la location : près de quatre-vingt-dix-huit mille euros par mois, sans compter les heures de vol.
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