
Un regard chrétien sur le monde
Un regard chrétien sur le monde que portent les chroniqueurs bénévoles de RCF Lorraine, laïcs et/ou engagés en Église.
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5 décembre 2025« J’étais étranger et vous m’avez accueilli » (Evangile St Matthieu 25)
Une chronique de Philippe Guerquin, ancien président du Secours Catholique 54.
"Le Secours Catholique vient de publier son 30ème rapport annuel. Parmi les données recueillies auprès des 1.120.000 personnes accompagnées en 2024 par l’association, ce rapport fait état de la part croissante des étrangers dans les accueils, mais aussi d’une forte évolution de leurs profils et donc de leurs besoins.
Il est d’abord observé que cette augmentation significative est sans corrélation avec la part des étrangers dans la population présente en France, qui, elle, évolue peu. En outre, les personnes venant du Maghreb étaient, il y a 30 ans, majoritaires, alors qu’en 2024 elles ont presque disparu, puisque ce sont les européens hors UE, qui représentent maintenant la majeure partie des étrangers accueillis. Les autres sont originaires de pays frappés par les conflits, les régimes autoritaires ou, tout simplement l’impossibilité d’y vivre.
Tous les étrangers venant au Secours Catholique présentent néanmoins une caractéristique commune. Du fait de leurs conditions d’entrée, de séjour et donc de vie, tous sont dans une très grande précarité. Il y a 30 ans en effet, le Secours Catholique accueillait plutôt des hommes seuls en demande de vêtements, alors qu’aujourd’hui viennent dans les accueils des familles avec enfants, en demande d’aide administrative face au durcissement de l’accès aux préfectures. Les 2/3 sont sans aucune ressource, alors que beaucoup, possédant des promesses d’embauche, pourraient travailler, s’ils y étaient autorisés, contribuant ainsi au financement de nos systèmes de protection sociale.
Il s’agit là d’un enseignement clair : La pauvreté n’est pas une fatalité mais résulte de choix politiques purement idéologiques et aussi inhumains qu’absurdes du point de vue économique. Et ceci est la conséquence de 3 évolutions majeures.
Biberonnée aux mensonges éhontés et aux discours haineux véhiculés par des médias ou des partis politiques d’extrême droite, la population française réclame sans cesse un durcissement des politiques publiques d’accueil et de droits des étrangers. Cela se traduit par un rythme effréné de réformes successives rendant de plus en plus difficile et aléatoire l’accès au droit de demeurer en France.
A cela s’ajoute un allongement anormal des délais d’instruction des demandes en préfecture, amplifié encore par les nombreux dysfonctionnements des sites dématérialisés où elles doivent être déposées. Par exemple, et c’est devenu très grave, bon nombre de demandes de renouvellement de titres ne sont pas étudiées dans les délais prescrits, de sorte que des étrangers perdent alors leurs droits et même leur travail, basculant ainsi brutalement dans une précarité absolue à l’échéance de leurs titres.
Dans une décision du 19 mars 2025, la Défenseure des Droits note ainsi que les réclamations relatives aux droits des étrangers ont augmenté de près de 400 % en 4 ans et que 75 % d’entre elles ont trait aux difficultés rencontrées avec les préfectures.
Enfin, nous assistons à un affaiblissement considérable des capacité d’accompagnement des organismes sociaux, laissant comme seul recours aux étrangers l’accès aux associations citoyennes, basées sur le bénévolat et financées par des dons privés, comme c’est le cas du Secours Catholique.
Alors, ne cédons pas à l’instrumentalisation et au foisonnement d’idées fausses. C’est bien la dignité de chaque personne étrangère qui est ainsi bafouée. Et la société qui croit ainsi se protéger alors que la natalité y est en berne, a en fait tout à perdre à laisser ainsi dans un dénuement absolu des familles bien intégrées, ne demandant qu’à travailler."Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
4 décembre 2025Laïcité oui, mais laquelle ?
Chronique de François Longeron, pasteur itinérant de l'Église évangélique.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
2 décembre 2025"Rire, c'est être proche de Dieu"
Le Fou de Dieu au bout du monde, paru chez Actes Sud début septembre, quelques jours avant la présence de son auteur, Javier Cercas, au Livre sur la place, est une merveille d'intelligence, un polar métaphysique a? l'enjeu colossal : la vie éternelle...Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
26 novembre 2025Il faut choisir entre un climat et la rentabilité du capital
La 30e Conférence sur le changement climatique vient se terminer. Les protocoles de la COP30 ne mentionnent pas une seule fois l’effet des énergies fossiles sur la température moyenne de la planète. Comme dans la plupart des 29 conférences précédentes, aucune décision n’a été prise qui pourrait éventuellement réduire la rentabilité du capital investi dans les bourses mondiales. Les datacenters existants et prévus pour l’Intelligence artificielle consomment tellement d’électricité que ces investisseurs ne peuvent pas renoncer aux énergies fossiles.
Il y a un an déjà, les grosses banques américaines ont quitté l’alliance qui promettait d’investir dans les technologies permettant de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Cette alliance avait été créée après la COP26 de Glasgow en 2021.
Sans donner d’explications convaincantes, les grandes banques américaines comme Citigroup, Bank of America, Morgan Stanley, Goldman Sachs et JP Morgan ont quitté cette Alliance pour la neutralité carbone. Suite au retrait de ces grandes banques, les autres membres de l’alliance ont aussi abandonné l’objectif de la neutralité carbone.
Rappelons que les banques et les gestionnaires d’actifs ont pour fonction, entre autres, de placer l'argent des épargnants, par exemple l’argent déposé sur des comptes bancaires ou des assurances-vie. L’argent des épargnants ne représente certes qu’environ 20 % des investissements des banques, puisque les banques peuvent créer elles-mêmes les autres 80 % du montant des investissements. Cette création monétaire est un des privilèges des banques. Quand le crédit est remboursé, cet argent créé ex nihilo est à nouveau détruit.
La raison invoquée par les banques "démissionnaires" est que les épargnants exigent des rendements plus élevés pour leur épargne. Elles ne mentionnent évidemment pas que les actionnaires des banques exigent aussi des rendements plus élevés pour les 80 % de l’argent créé ex nihilo. Mais nous pouvons tout de même constater que les humains les plus riches demandent des rendements élevés pour leur épargne, même quand ils voient les nombreuses catastrophes climatiques de ces dernières années, telles les destructions massives suite aux feux de forêt en Californie. Suite à ces feux, des milliers de propriétaires de maison ne trouvent plus de compagnies d’assurances, mais cela ne semble rien changer sur les exigences de rentabilité du capital.
Depuis plusieurs années, les gouverneurs des états républicains menaçaient de ne plus recourir aux services des banques qui ont des objectifs climatiques, précisément au motif que cela fait baisser le rendement du capital. C’est une autre raison pour laquelle les banques se sont retirées de l’alliance pour la neutralité carbone. Aux États-Unis, les fonctionnaires d’état et les employés du secteur privé mettent de l’épargne dans les fonds de pension qui exigent également des rendements élevés au bénéfice des retraités.
Finalement, les résultats des Conférences sur le Climat reflètent simplement la soumission inconditionnelle qu’exige le dieu argent à tous ceux qui sont à son service. Toute notre civilisation industrielle est basée sur la multiplication de l’argent et la rentabilité du capital. Pour parler de cette exigence du capital, Jésus utilise le nom d’une cruelle divinité phénicienne, Mammon. Pour Jésus, on ne peut pas servir Dieu et Mammon, il faut choisir. La planète subira la destruction tant que les civilisations industrielles sont au service de Mammon, cette divinité cruelle. Puisque l’Europe est beaucoup trop dépendante des importations de pétrole et de gaz, elle favorise de plus en plus une économie décarbonée. Mais ces réglementations qui favorisent la décarbonation de l’économie diminuent la compétitivité de notre industrie. La taxe carbone à la frontière doit donc mieux protéger notre économie contre la concurrence des pays qui maltraitent la planète, le climat et les humains.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
25 novembre 2025Collectivités ou communautés ?
Quelque soit l'organisation, elle doit nous impliquer individuellement.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
21 novembre 2025Lutter contre la pauvreté est une priorité absolue !
Pour la trentième année consécutive, le Secours Catholique publie ces jours-ci son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France. Ce rapport est le fruit des données recueillies auprès de 1.120.000 personnes accompagnées en 2024 par les quelques 2500 équipes que compte l’association en France.
Mais que d’évolutions en 30 ans ! En 1994 en effet, la lutte contre l’exclusion était déclarée « grande cause nationale ». 30 ans plus tard, c’est dans une quasi-indifférence générale que l’INSEE révèle que plus de 15 % de la population, soit une personne sur 6, vit en situation de pauvreté. L’année dernière, ce sont même 650.000 personnes supplémentaires qui ont basculé dans la pauvreté.
Relayée et même promue dans certains médias, l’idée mortifère se répand pourtant dans la population que chacun ne devrait sa place dans la société qu’à son mérite propre. Dès lors, pour beaucoup, les pauvres seraient eux-mêmes responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent. Responsables, mais aussi coupables : coupables de coûter cher à la société, coupables de n’avoir pas d’emploi, coupables de ne pas savoir gérer leur argent, coupables de mal éduquer leurs enfants, coupables de ne pas être de chez nous…
La réalité dont témoigne le rapport du Secours Catholique est pourtant tout autre. Année après année, il démontre que la pauvreté n’est pas un choix et moins encore une fatalité. Les politiques publiques en matière d’emploi, de logement, de santé ou d’accompagnement social influencent directement la situation des plus vulnérables. Quand la solidarité s’affirme, la pauvreté recule, quand elle s’éloigne, la pauvreté progresse. Ce rapport comporte donc une triple invitation : invitation à comprendre la réalité de ce que vivent les personnes accompagnées, invitation à combattre les idées reçues, invitation à agir ensemble.
Car la réalité est d’abord la suivante : En 2024, le niveau de vie médian des 1.120.000 personnes accueillies est de 565 euros par mois. Comment dès lors s’alimenter, se loger, se chauffer, se déplacer ? Et pourtant, le plus souvent, ces personnes ne viennent pas d’abord au Secours Catholique pour quémander une aide, mais pour être écoutées et accompagnées dans la durée, pour trouver une autonomie à laquelle elles aspirent.
Le visage de la pauvreté que rencontrent les bénévoles du Secours Catholique est d’abord celui des femmes et des enfants. Bon nombre de mères isolées ne peuvent trouver d’emploi ou travaillent en contrats précaires, souvent selon des horaires hachés dans une même journée. Dans les familles accueillies, 72 % des enfants vivent dans un ménage en en extrême pauvreté. Comment alors parler d’égalité des chances ?
Et si les personnes au chômage sont aujourd’hui moins nombreuses, le Secours Catholique rencontre davantage de personnes durablement éloignées de l’emploi, souvent du fait de problèmes de santé ou de handicap. Bon nombre enfin se trouvent perdus dans la complexité croissante des démarches administratives et la dématérialisation des procédures, n’ayant souvent comme interlocuteurs que des robots.
Pourtant, les bénévoles du Secours Catholique témoignent de ces belles rencontres qu’ils font au quotidien avec ces personnes, ces familles qui ne demandent qu’à trouver une place dans cette société qui au mieux les ignore, au pire les exclut.
Or,la santé d’une société se mesure au sort qu’elle réserve aux plus vulnérables. Dès lors, il n’appartient qu’à nous-mêmes de choisir dans quelle société nous voulons vivre.
Une chronique de Philippe Guerquin, membre actif du Secours Catholique de Meurthe-et-Moselle.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
19 novembre 2025Voies parallèles
A partir d'un tableau de Catherine Tartanac, une réflexion sur l'absence de rencontre et de partage, d'attention à l'autre, des occasions manquées qui peuvent faire échouer bien des projets.
Une chronique de Didier Guise.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
18 novembre 2025"Il faut choisir entre le Christ et le tueur"
Mercredi 22 octobre est sorti La Messe n’est pas dite, d’Éric Zemmour. Autant le dire tout de suite : il s’agit de l’instrumentalisation du christianisme par les discours politiques d’extrême droite...Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
13 novembre 2025Un grand succés pour le film "Sacré Coeur"
Toujours à l'affiche de nombreux cinémas en France, "Sacré Coeur" cummule déjà 400.000 entrées après 7 semaines d'exploitation, signe que les hommes ont soif de spiritualité, besoin qu'on parle à leur coeur à travers des histoires vraies, lumineuses et porteuses d'éspérance.
Chronique de Régine Delaunay.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
7 novembre 2025Quand l'Afrique aiguise les appétits des grandes puissances....
Dans son numéro du 16 octobre, l’hebdomadaire « La Vie » consacre un article au territoire de Manono, lequel se trouve dans la province du Tanganika, au sud-est de la République Démocratique du Congo. Rien ne prédestinait pourtant celui-ci à être l’objet d’une telle médiatisation. Mais c’est à cet endroit que vient d’être découvert un gisement phénoménal de lithium, dont on sait qu’il est devenu essentiel dans la fabrication des batteries de véhicules électriques.
Dans le passé, Manono fut une prestigieuse capitale minière, exploitée dès les années 1920 par les colons belges pour son important gisement d’étain. Mais, à partir de 1960, les cours de l'étain s'effondrent et l'exploitation de la mine est peu à peu abandonnée.
Aujourd'hui, il ne reste rien de cette prospérité ancienne. 78% de la population doit survivre avec moins de 2 dollars par jour. Il n'y a plus ni électricité, ni eau potable. La malnutrition, les épidémies de choléra et de rougeole font des ravages. Des enfants meurent ainsi par centaines.
En 2016 pourtant, la population locale reprit espoir lorsque fut découverte à Manono la plus importante réserve de lithium au monde. Mais l'entreprise créée entre l’état congolais et la compagnie minière australienne ayant découvert le gisement n'a toujours pas démarré, du fait de l'arrivée à Manono de la plus importante compagnie minière chinoise, à qui le gouvernement congolais a concédé un droit d'exploitation. Et ce n'est pas tout ! Le gisement intéresse aussi les Etats-Unis. Une société nord-américaine annonce ainsi être prête à investir un milliard de dollars pour développer à Manono l'exploitation du lithium.
Ce sursaut d'intérêt de la part des grandes puissances interpelle une bonne partie de la population locale, qui se met dès lors à rêver de développement économique et de revenus décents, alors que la compagnie chinoise, "Manono Lithium" commence la construction d'un gigantesque complexe industriel. Pourtant ces prémices n'incitent pas à l'optimisme.
D'abord, alors que le code minier l'impose, aucun cahier des charges n'a été déposé, de sorte que les engagements devant être pris par chacune des parties n' ont pas été publiés. La question de l'impact environnemental n'a pas été davantage abordée, alors que ce mode d’exploitation est extrêmement polluant.
Enfin, les salaires que verse Manono Lithium pour la construction de ses usines restent particulièrement bas. La corruption est partout et les pénuries d'eau ou d'électricité sont toujours aussi fortes. La population, ayant abandonné les champs, commence même à souffrir de pénurie alimentaire.
Il devient certes urgent de promouvoir des énergies décarbonées. La construction de véhicules électriques fait donc sans doute partie des solutions d'avenir. Mais ce cycle ne sera réellement vertueux que s'il l'est pour toute la chaîne de production.
Pour l’heure, alors que la transition énergétique mondiale dépend beaucoup du lithium congolais, la population de Manono attend toujours, quant à elle, sa propre transition vers des conditions de vie dignes et justes.
Philippe Guerquin, engagé au Secours Catholique de Meurthe-et-Moselle.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
6 novembre 2025Vous avez dit Palestine ?
Chronique de François Longeron, pasteur itinérant de l'Église évangélique.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
5 novembre 2025Génocides et crimes contre l'humanité
En 2024, dix instructions judiciaires ont été ouvertes contre des entreprises françaises, pour des violations des droits humains commises, pas seulement par leurs filiales et sous-traitants ? Qui en fait état ?Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
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