L'Église dont je rêve · RCF Alsace

La grande théologienne et philosophe Marie-Jo Thiel nous invite à réfléchir à l'Église d'après et se met à l'écoute d'acteurs engagés aux parcours divers qui bâtissent dès aujourd'hui l'Église de demain. Le vendredi à 11h15 et le dimanche à 9h.

L'Église dont je rêve · RCF Alsace
La grande théologienne et philosophe Marie-Jo Thiel nous invite à réfléchir à l'Église d'après et se met à l'écoute d'acteurs engagés aux parcours divers qui bâtissent dès aujourd'hui l'Église de demain. Le vendredi à 11h15 et le dimanche à 9h.
Une Église qui se met au service de la Parole

L’Église dont rêve l’invité, c’est une Église qui se met délibérément au service de la Parole qui ouvre à chacun l’horizon d’une vocation unique et singulière. La crise des abus est à cet égard une trahison de ce service de la Parole libératrice de l’Évangile. Des hommes d’Église ont détourné la Parole pour asservir : c’est une trahison de l’Évangile qui mène à la liberté comme le dit Ga 5, 13 : « C’est à la liberté que vous avez été appelés ». Charles Péguy l’exprime à sa manière : « Quand on a goûté ce que c’est que l’agenouillement d’un homme libre, on n’a que faire des prostrations d’esclaves ». Or trop de chrétiens n’ont droit qu’à une prédication indigente, ou sont privés du trésor de la Parole ; les groupes de partage d’Évangile sont rares… Pourtant, « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (s. Jérôme). L’Église doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit, « se faire conversation » (Paul VI).
Prêtre, l’auteur a lancé bien des initiatives : des parcours bibliques, une école de la prédication incluant des femmes, la démarche synodale, la pratique de l’accompagnement…
Voir aussi :
https://sainte-marie-mulhouse.fr/2023/01/09/marcher-ensemble-cest-leglise-dont-je-reve/
https://sainte-marie-mulhouse.fr/2023/01/09/leglise-que-jespere/
https://centreportehaute.org/
À la suite de Jésus, une Église humble et servante

L’être humain a besoin de figures exemplaires pour se construire. Les croyants cherchent des témoins qui leur parlent de Jésus et le « mettent en pratique ». Parmi ces témoins, l’invitée retient surtout Vincent de Paul (1581-1660) et Louise de Marillac (1591-1660) qui ont ensemble fondé les Filles de la Charité et qui pourraient encore aider l’Église à affronter la crise actuelle comme ils l’ont fait en leur temps. Pandémies, guerres, désordres moraux, questionnements internes à nos églises, tout cela ne doit pas nous accabler mais nous conduire à de réels discernements et à porter une présence chrétienne au cœur du monde d'aujourd'hui : porter l'Évangile en actes à l’humanité blessée comme le préconisait Vincent de Paul... Sr Denis rêve d’une Église synodale en position d'écoute et de solidarité, « hôpital de campagne » (pape François), plus simple, plus fraternelle et plus spirituelle.
Pour découvrir l’invitée : Denise Baumann : Ce que vous faites au plus petit, Éditions du Signe, 2019.
Une Église de liens et de solidarité

L’Église ne renonce-t-elle pas en partie à la solidarité quand elle restreint sa communication à des concepts spirituels qui peuvent apparaître détachés de la réalité ? L’invité a l’impression que la dimension spirituelle n’est plus le but mais un refuge. Or le lien passe par la transmission de valeurs avant la transmission d’un dogme ou de réponses toutes faites. Le disciple du Christ doit d’abord vivre de sa foi et ainsi montrer l’exemple en prenant soin de l’autre. L’invité s’en explique à partir de son terrain professionnel où il rencontre des auteurs de violences sexuelles. Et là, la mise en œuvre de son rêve consiste aussi à accepter la faillibilité et la relativité. Le traitement ne peut pas être une simple exclusion mais passe par l’acception de la réalité.
CRAVS Alsace : https://www.chru-strasbourg.fr/service/centre-ressource-pour-laide-a-la-prise-en-charge-des-auteurs-de-violences-sexuelle-cravs/"
Une Église d’hommes et de femmes passionnément vivants aujourd’hui et dans ce monde

Dans le monde de la maladie, du handicap, dans les quartiers difficiles, la morosité peut submerger. Tout comme la décroissance de la pratique religieuse. Et pourtant la Parole de Dieu peut aider à aller à l’essentiel, à se regarder avec bienveillance, à rester optimiste malgré tout, avec nos limites et nos charismes ! Si l’Église, c’est nous tous, toi, moi, chacun et chacune, construisons-la avec l’Espérance ! Mais cela signifie aussi : être à l’écoute de la différence, être des personnes debout, se parer le cœur à l’instar de cette jeune fille handicapée mentale qui a mis sa plus belle robe pour enregistrer une émission radio…
Polychrome · RCF Alsace : https://www.rcf.fr/culture-et-societe/polychrome-rcf-alsace?episode=275084"
Une Église audible
L’invité rêve d’une Église qui, conformément au message de l’évangile, aurait le souci de s’adresser aux gens. Et donc qui se donnerait les moyens d’être entendue, allant à la rencontre des gens et adaptant la manière dont elle s’exprime. Qui, parmi les catho pratiquants, n’a jamais assisté à une messe sans rien comprendre, au sens propre, de ce qui se raconte? Sono défaillante, officiant marmonnant dans sa barbe, chorale qui chante mal et faux, etc. De quoi est-ce le symptôme ? Se faire entendre, ne devrait-il pas être le premier souci des prêtres, des paroissiens et des équipes pastorales ?
https://www.bfmtv.com/alsace/replay-emissions/bonsoir-l-alsace/
Une Église qui aime Dieu et le prochain

Ce rêve note l’invitée, peut sembler paradoxal ! Tout le monde ne connaît-il pas cette sentence de Jésus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (version Mt 22,34). Or on a l’impression parfois, notamment dans les médias, que toute la morale de l’Église et des chrétiens se résume aux 6e et 9e commandements, c'est-à-dire à la sexualité, aux questions de genre, aux divorcés remariés, etc. Des situations de vie qui posent question, certes, mais peuvent être guettées ici comme ailleurs par le pharisianisme qui est un réel danger pour l’Église d’aujourd’hui. Aimer l’autre, c’est accueillir l’altérité, articuler l’identité et la différence. Or trop souvent, on juge et condamne : les migrants, les femmes, une orientation sexuelle… Il y a comme une perte de l’élan originaire des disciples à la suite du Christ. La synodalité est une belle ressource à condition de ne pas rester un vœu pieux. Tout comme la formation théologique qui est le « levain » permettant aux chrétiens d’être effectivement « levain dans la pâte ». Et nous avons besoin de laïcs formés.
Une Église qui place les plus vulnérables au cœur de ses actions

L’Église dont rêve l’invité, c’est une Église qui accueille et accompagne les personnes en situation de handicap et les personnes les plus vulnérables, en accord avec le message évangélique d’un Dieu attentif aux plus vulnérables et aux déshérités. Cet accueil et cet accompagnement ont pour objectif l’insertion ou la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap, dans une perspective d’inclusion et d’établissement de liens sociaux, ainsi que Jean-Marie Danion le pratique comme président de Route Nouvelle Alsace qui est une association de réinsertion sociale et professionnelle de personnes en situation de handicap psychique. Les besoins sont immenses, très divers et loin d’être satisfaits, d’autant que les associations sont très inégalement réparties sur le territoire. L’un des enjeux majeurs est la lutte contre la stigmatisation et les discriminations dont sont victimes ces personnes. Pour ce faire, l’invité propose de susciter le bénévolat, de faire évoluer les mentalités, de prendre soin y compris des accompagnateurs grâce à un management respectueux et bienveillant, de permettre à chacun de prendre conscience de ses propres vulnérabilités et de ses limites car c’est la reconnaissance de ses vulnérabilités qui permet d’accueillir l’autre avec bienveillance, compassion, sollicitude, mais aussi indulgence.
Route Nouvelle Alsace : http://www.r-n-a.org/page_strhome_rna/index.php
Une Église inclusive et tolérante

L’Église dont rêve l’invitée, c’est une église inclusive, tolérante, vraiment ouverte à tous et qui saurait, en toute humilité et intelligence, se remettre en question, en particulier quant aux postures de l’Église sur les questions de contraception, de PMA, d’orientation sexuelle et d’identité sexuelle… Car, note Odile Bagot, en suivant la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger, c’est précisément sur ces questions de sexualité que s’est faite, dans les années soixante, la prise d’autonomie puis l’éloignement des couples par rapport aux recommandations de l’Église en matière de morale sexuelle.
Les difficultés et les défis sont nombreux. Sur les questions autour de la sexualité, suggère l’invitée, il ne faut pas appuyer sa réflexion uniquement sur des experts appartenant à l’Institution, mais également tenir compte des dernières données scientifiques sur l’évolution des comportements, se rendre compte du gouffre qu’il y a entre les recommandations de l’Église et les choix que font les fidèles, avec deux risques : la culpabilité ou l’éloignement !
Odile Bagot a écrit de nombreux ouvrages de vulgarisation des questions de femmes et de couples, en particulier sous l’avatar de Mam Gynéco : Ménopause, pas de panique ! ou : Vagin et Cie on vous dit tout ! ou encore : Mon guide de survie gynéco, etc.
Une Église source ! Source de paix, de justice et de dialogue.

Invité : Bernard Guillot, Co-directeur RCF Alsace, homme de médias depuis toujours, engagé dans le témoignage chrétien au-delà des particularismes ecclésiaux.
De plus en plus souvent quand, dans un musée ou ailleurs, le guide explique un tableau ou une sculpture relevant d’un thème biblique, les visiteurs admirent l’harmonie d’ensemble, les techniques mises en œuvre, mais sont incapables de faire le lien avec le thème dans les Écritures. Dans la société, les prises de parole et de position des Églises ne sont plus attendues. Les scandales récents décrédibilisent. Comment répondre à cela ? L’invité propose de se tenir au milieu des hommes et femmes d’aujourd’hui, d’oser l’inventivité (« try and learn » !), le format « Église ouverte », de faire confiance, d’ouvrir le dialogue sur le principe de la synodalité et de s’appuyer sur le sacerdoce universel (une des bases de la Réforme).
https://www.facebook.com/RCFAlsace/
Une Église ouverte, en dialogue avec le monde et sachant communiquer

"Invitée : Christine Nonnenmacher, journaliste, rédactrice en chef de L’Ami Hebdo, engagée en paroisse, présidente du conseil de fabrique.
Dans les crises contemporaines, y compris en Église, les journalistes sont souvent en première ligne. On leur confie bien des éléments d’information, mais la quantité de « Off » n’est-elle pas parfois disproportionnée ? Alors que le travail des journalistes a été essentiel dans la révélation des agressions sexuelles et abus dans l’Église et la société, l’invitée rappelle aussi les difficultés concrètes : la culture du secret, la non-transparence, l’infantilisation des fidèles, la non-compréhension des codes de communication qui conduit à des critiques du style : « ils écrivent n’importe quoi et ne comprennent rien à l’Église », etc. L’institution a aujourd’hui tout à gagner en professionnalisant davantage sa communication et en formant son personnel car on ne s’improvise pas communicant…
L’Ami Hebdo : https://www.ami-hebdo.com/"
Une Église de la profondeur, fraternelle, humble et au service des hommes et de

"Invité : François Vignon, modérateur de la Communauté du Puits de Jacob, marié, médecin spécialiste retraité.
Dans les années 1960-70, dans la suite de la redécouverte de la figure de l’Esprit-Saint, sont nées de nombreuses « communautés nouvelles » semblant indiquer une nouvelle Pentecôte pour l’Église (Ac 2,42sq.). Et puis quelques années plus tard, voilà que l’on découvre que nombre de « fondateurs » ont abusé de jeunes recrues pleines du désir de Dieu. L’invité analyse cet effondrement et esquisse des pistes pour avancer : la vie fraternelle et des vrais lieux institutionnalisés de parole et de partage, une ouverture aux périphéries, une vraie synodalité, un discernement au cœur de l’action comme le préconise l’enracinement ignacien du Puits-de-Jacob… croire que Jésus n’abandonne pas son peuple, ce qui implique aussi de poser un vrai acte de foi.
Communauté du Puits de Jacob : https://puitsdejacob.org/"
Une Église qui se reconnaît vraiment Corps du Christ et agit en tant que telle

Invité : Bernard Xibaut, chancelier de l’archevêché de Strasbourg.
L’Eucharistie fait l’Église et l’Église fait l’Eucharistie, la formule bien connue d’Henri de Lubac interroge sur la place de l’assemblée dans la liturgie et dans le cadre de la crise actuelle, sur le rôle que joue sa non-reconnaissance comme Corps du Christ. La disposition des chaises, l’apport des offrandes durant la messe, la communion non seulement au Corps mais également au Sang du Christ sont particulièrement évocateurs car le prêtre ne peut rien célébrer sans les fidèles ! Il s’agit ainsi de repenser sérieusement à la manière dont TOUS les fidèles peuvent être pleinement parties prenantes de la célébration.
Une Église qui se vit et s'exprime dans le quotidien, en toute simplicité

Invité : François Muller, guide de tourisme, diacre à la paroisse de la cathédrale de Strasbourg
L’Église est en crise et les causes sont multiples ; mais quelle place y joue la neutralité exacerbée de ses membres ? L’invité évoque différentes expériences, en particulier celle de guide de la cathédrale : par ex. faire ou non le signe de croix avec de l'eau bénite en entrant dans la cathédrale devant tous les visiteurs. « On est chrétien, souligne-t-il, mais surtout on ne le dit pas, on le vit caché ». Autrefois, gestes, prières communes, objets religieux divers pouvaient scander une vie relationnelle avec Dieu, visible publiquement. Ne serait-il pas précieux de travailler à redécouvrir les signes de la foi chrétienne ? En tant que diacre chargé spécifiquement du tourisme à la cathédrale, l’invité conçoit que beaucoup d’attitudes et de petits gestes peuvent éveiller l’attention.
Une Église dont le centre de référence n’est plus la paroisse mais le monde lui même

Invité : Michel Wackenheim, prêtre diocésain, archiprêtre émérite de la Cathédrale de Strasbourg
L’Église est une institution dont le centre de référence est la paroisse et où le rôle du prêtre est incontournable, acteur essentiel n’impliquant pas ou très peu les laïcs relégués dans la passivité. Or l’important n’est pas que l’institution perdure mais que l’Évangile continue d’être annoncé. L’invité rêve ainsi d’une Église dont le centre de gravité se déplace et soit non plus la paroisse mais le monde lui-même ; une Église où se vivent différentes facettes de l’humanité : spirituelle, culturelle, humanitaire… Invitation à imaginer une pluralité d’espaces innovants et ouverts à tout être humain, quel qu’il soit, avec la certitude que Dieu l’accompagne : « Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur. Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer. » (Sophonie 3, 12-13)
Une Église qui soit une maison sûre pour tous !

Invitée : Anne Danion, professeure émérite de pédopsychiatrie au CHU de Strasbourg, engagée en divers lieux de réflexion et de prévention de la pédocriminalité dans l’Église.
Le scandale des abus sexuels mais aussi de pouvoir n’est pas spécifique à l’Église mais y est d’autant plus scandaleux que les messages du Christ, en particulier de protection, d’attention, d’amour au sens de respect de l’autre, sont ainsi bafoués, parfois même en tordant le sens théologique de ses paroles. Abuser c’est utiliser l’autre comme un objet au service de ses propres pulsions et désirs, c’est nier l’identité et la dignité propre de l’autre et finalement de soi-même. C’est tout le contraire du message chrétien et de l’engagement des pasteurs. L’Église ne doit pas être seule dans ce cheminement. Elle doit mieux former ses prêtres. L’invitée de l’émission est elle-même engagée dans la formation psycho-affective des séminaristes, les aidant à prendre mieux conscience de leurs motivations, des fragilités qui sont inhérentes à toute vie humaine, mais plus encore quand il faut s’engager dans le célibat. Il importe que chacun comprenne qu’il peut demander et recevoir une aide spécifique.
Une Église qui ose se réformer et entrer dans une vraie démarche de rénovation

Invitée : Élodie Verdun-Sommerhalter, mariée, maman d’un enfant de 4 ans, laïque en mission ecclésiale (ou coopératrice de la pastorale comme on dit en Alsace), responsable de formations.
« Réforme » est un terme chargé d’histoire qui peut parfois faire peur... « En tant qu’institution humaine et terrestre », l’Église perpétuellement a besoin d’une réforme permanente qui est « signe de la vivacité de l’Église en chemin, en pèlerinage » ; « La réforme n’est pas une fin en soi, mais un processus de croissance et surtout de conversion. » (François, Vœux 2016 à la curie romaine). Sa rénovation comme pour un bâtiment, ne peut juste être un ravalement extérieur qui ne sert à rien quand les dysfonctionnements sont plus profonds. Mais cela prend du temps et il faut consentir à certains deuils, oser des décentrements, des conversions pastorales, et surtout mettre en pratique les changements, ne pas en rester à des diagnostics sans lendemain. Et l’invitée de l’émission de proposer un processus en trois « S » : Sobriété (simplification, équilibre), Subsidiarité (coresponsabilité) et Synodalité (penser en baptisés, tous égaux).
Une Église de communautés vivant dans la joie de l’Évangile

Invité : Luc Humbert, 63 ans, coopérateur de la pastorale pendant 40 ans.
L’auteur rêve d’une Église rassemblant de petites communautés où il fait bon être ensemble, où l’on vit dans la joie de l’Évangile, des communautés où chaque membre porte une part de la mission d’annonce et de témoignage.
Souvent la paroisse est réduite à sa fonction liturgique, avec des pasteurs administrateurs qui n’ont plus le temps (ou ne se prennent plus le temps) de la rencontre gratuite autour de la vie des personnes. La seule célébration de l’Eucharistie, telle qu’elle est vécue aujourd’hui, ne suffit plus pour faire communauté. Il faut promouvoir de petites équipes qui se retrouvent autour de l’Évangile et qui essayent de voir comment faire le lien entre la Parole de Dieu et la vie. Concrètement, cela signifie donc de ne pas craindre d’appeler à des rôles paroissiaux (lecture, chorale, enfants de chœur, etc.), caritatifs et festifs…
L’expérience de ce coopérateur de la pastorale pendant 40 ans montre que cela est non seulement possible, mais aussi stimulant pour tous.
Une Église mettant les plus pauvres dans son cœur

Invité : Laurent Braun Coordinateur Jeunesse & Solidarité Internationale – Caritas-alsace.org
L’Église dont rêve l’auteur est une Église accueillante pour les plus pauvres, une Église qui met les personnes en difficultés, les précaires, les exclus dans son cœur et au centre de son cheminement, une Église où les plus fragiles découvrent que nous avons besoin d’eux.
Un rêve qui répond au manque de reconnaissance et de considération des plus pauvres dans les communautés chrétiennes voire leur absence, mais aussi à une tendance courante à déléguer le service de la charité à des associations et services spécialisés alors qu’elle est de la responsabilité de tous dans les communautés chrétiennes.
En pratique, ne s’agit pas d’abord de « faire pour » les plus précaires, mais de « faire AVEC » eux pour transformer et la société et l’Église. Et la Caritas a ici un savoir-faire pour favoriser la parole des plus pauvres et les intégrer davantage dans les communautés. Sollicitons-la !
https://www.caritas-alsace.org/
https://www.facebook.com/CaritasAlsaceReseauSecoursCatholique
Une Église toutes portes ouvertes !

Invitée : Laetitia Forgeot d’Arc, journaliste
L’invitée rêve d’une Église qui formule et met en action les mots mêmes du Christ, énoncés à longueur d’Évangile : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Beaucoup ne poussent plus aujourd’hui la porte des églises. Les uns parce qu’ils l’ont quittée, qu’ils ont parfois été blessés par elle…, les autres parce qu’ils en sont « empêchés » d’une manière ou d’autre : en raison de leur handicap, ou de leur situation sociale ou économique précaire, d’un passé carcéral, d’un vécu de rupture avec l'Église après un divorce, un abus, une condamnation moralisante quant à leur mode de vie.
Or le Christ vient rendre leur dignité à toutes ces personnes. Nul n’est exclu, et les chrétiens doivent se faire créatifs à leur égard pour mieux les accueillir, les accompagner. L’exhortation apostolique du pape François, Querida Amazonia, articule ainsi trois rêves – culturel, écologique et ecclésial –fondés sur une observation très fine de la réalité. Concrètement, ce regard attentif pourrait aussi être le nôtre : mieux observer, analyser pour mieux comprendre et finalement mieux agir ! Avec plus de transparence, de collégialité et de solidarité.
Une Église accueillante et fraternelle recherchant le dialogue

Invité : Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg
Comment, quand on occupe une fonction épiscopale, ne pas rêver d’une Église qui accueille, qui écoute, qui favorise la rencontre personnelle et communautaire avec Jésus-Christ ? D’une Église fraternelle où chacun est invité à prendre sa place, à partager ses talents, à donner et à recevoir ? D’une Église en projet qui recherche un dialogue fécond avec ce monde que Dieu aime et sauve, une Église qui incarne quelque chose de la tendresse de Dieu offerte à chacun ?
Si, sur le terrain, les obstacles ne manquent pas : individualisme ambiant, mentalité consumériste, difficulté à sortir des habitudes bien ancrées, cléricalisme, soif de pouvoir…, il y a aussi des ressources à mobiliser : croire que l’Esprit continue d’œuvrer en nous, revenir aux fondamentaux de la foi, s’engager dans le processus synodal, croire en l’importance des petites choses au niveau local, former et promouvoir la charité concrète.