La chronique du bicentenaire du diocèse de Moulins

Mgr Gonon est nommé évêque de Moulins le 31 août 1926, après le retrait de Mgr Penon. D’emblée, le clergé remarque la piété, l’austérité et la rigueur du prélat. La pastorale s’inscrit, pour une part, dans la continuité. Les missions paroissiales ont repris et les messes pour les morts de la guerre permettent un timide retour des hommes à l’église. L’évêque encourage fortement la Ligue patriotique des Françaises. En revanche, l’école catholique bat de l’aile. Elle a été profondément affaiblie par les mesures anticléricales des années 1880 et du début du XXe siècle.
Après 1937, l’évêque dénonce dans La Semaine religieuse, l’hitlérisme comme négation du Christ et, malgré la défaite de 1940, demeure persuadé de la sainteté de la cause de cette lutte. Il n’hésite pas à réaffirmer ses convictions anti-hitlérienne dans ses prédications à la cathédrale, devant des officiers allemands. L’invasion de 1940 provoque une désorganisation de la pastorale du fait que le diocèse est coupé en deux par la ligne de démarcation. Mgr Gonon, affaibli et démoralisé par la présence des Allemands à Moulins, meurt d’une pneumonie au retour d’un sermon prêché à Paray-le-Monial le 21 avril 1942.

Nous allons aborder aujourd’hui la question de son mobilier. Si Mgr de Dreux-Brézé avait voulu la voir ressembler à St-Pierre de Rome, sinon dans son architecture, du moins dans son aménagement intérieure, il n’en est plus ainsi aujourd’hui et le visiteur, au premier coup d’œil, n’aperçoit peut-être pas la différence entre la cathédrale et une église ordinaire.
Ecoutez les précisions du Père Daniel Moulinet, historien du diocèse, au micro de Jérémi COULON

Edifice religieux principal du diocèse, la cathédrale de Moulins a subit plusieurs transformations au cours des siècles. D'abord collégiale, puis cathédrale, elle est le témoin de passé et du présent religieux. L'historien du diocèse de Moulins, le Père Daniel Moulinet, nous la fait découvrir, au micro de Jérémi COULON.

Pour l’église St-Louis, Napoléon III choisit comme architecte Jean Lefaure, architecte de l’État auprès de la Compagnie fermière, qui vient d’édifier les chalets de l’empereur et de l’impératrice. La première pierre est posée le 21 septembre 1862 et les travaux s’achèvent par la bénédiction de l’église, le 2 juillet 1865. Un édifice au multiple facettes, à découvrir dans cette chronique.

Antoine Sévat, issu d’une pauvre famille de bûcherons d’Isle-et-Bardais.
Prêtre le 24 mai 1904, il est envoyé à Alexandrie, puis En 1908, il part à Madagascar pour épauler Mgr Crouzet, vicaire apostolique de Fort-Dauphin. En 1928, il est nommé coadjuteur du vicaire apostolique de Fort-Dauphin. Il devient vicaire apostolique le 8 janvier 1933 et reste à ce poste jusqu’à sa retraite, en octobre 1952.
Il souscrit à la lettre collective du 24 septembre 1946 appelant à l’émergence d’une véritable Église malgache, impliquée dans l’action sociale mais détachée de la politique. L’invitation aux chrétiens à améliorer les conditions de vie de leurs compatriotes est reprise dans la lettre collective du 18 juillet 1948 qu’il signe également.
Certes, les difficultés n’ont pas manqué tout au long de cet apostolat mais c’est un bel itinéraire de foi, de fidélité et d’attachement à ses frères que nous livre Mgr Sévat.

Mgr Pascal Roland est nommé évêque de Moulins le 27 janvier 2003.
En juin 2005, il met en place de nouveaux groupements paroissiaux. Mais l’étape suivante est franchie entre 2007 et 2009 par la création de 18 paroisses restructurées qui reçoivent des dénominations nouvelles.
Après deux années d’études et trois de réalisation, la Maison diocésaine St-Paul est inaugurée les 26-27 septembre 2009. Elle veut répondre à plusieurs visées : être un lieu de rencontre abritant l’ensemble des services et mouvements du diocèse et offrant une grande salle de réunion modulable, permettre la prière avec la chapelle et le parc, procurer des outils de formation avec une bibliothèque, et permettre à l’évêque d’y habiter.

L’épiscopat de Mgr Quelen dure une vingtaine d’années. Nous sommes dans la période post-conciliaire et la crise de l’Église est nettement manifeste. Il met en place, en milieu rural, de petites communautés de religieuses, souvent retraitées, pour assurer une présence spirituelle et aider les laïcs dans l’animation paroissiale. Il encourage, au niveau local, la création de conseils de pastorale et un essai de redynamisation de la vie paroissiale. Sous son impulsion, un effort marqué se fait vers l’appel au diaconat permanent. Le premier diacre est ordonné en 1979 et, à la fin de l’épiscopat de Mgr Quelen, les diacres sont une vingtaine. En revanche, le nombre des prêtres passe, entre 1975 et 1999, de 220 à 120 et leur âge moyen de 56 à 66 ans.

Né à d’Ambierle (Loire), le 14 janvier 1840, Xavier Bouquet des Chaux suit ses études secondaires au collège St-Vincent de Montdidier (Somme), puis au collège catholique de Roanne. Il devient clerc de notaire et fait son stage à Busset

En 1860, Xavier s’engage parmi les volontaires qui veulent aider le pape à défendre ses États face aux Piémontais et à Garibaldi. Ces volontaires, venus de différents pays d’Europe, reçoivent le nom de “zouaves pontificaux” car leur premier chef, le général de Lamoricière, les a dotés du même uniforme que les troupes qu’il commandait en Algérie.

Au début des hostilités, l’évêque de Moulins, Mgr Gonon, est en poste depuis 1926. Il est convaincu de la nocivité du régime nazi, qu’il assimile à de la barbarie et qu’il a dénoncé dans ses lettres pastorales des années qui ont précédé la guerre. Il est très hostile aux Allemands et ses sermons, à la cathédrale, s’en ressentent. Il subira de ce fait plusieurs vexations de la part des autorités occupantes.
Le régime du maréchal Pétain est bien accueilli par le clergé dont une partie est composée d’anciens combattants. Ils ressentent aussi comme étant proches des valeurs chrétiennes le fameux slogan : « Travail, famille, patrie. » Ils apprécient que le maréchal se rende à des cérémonies religieuses lors de ses visites dans les villes de la zone non-occupée. Le clergé français, en effet, avait cultivé une sourde hostilité contre la IIIe République, qui s’était illustrée par les lois anti-congréganistes et par la Séparation.

Sa nomination intervient très vite après la mort de Mgr de Dreux-Brézé, sur intervention de Mgr Melin, vicaire capitulaire, auprès du nonce. Il tient en effet de source sûre que le maire de Moulins et le député vont intervenir pour demander au gouvernement la suppression du siège épiscopal de Moulins. Aussi, quand le député s’apprête à effectuer la démarche, il est pris de court car le ministre des Cultes lui annonce que le poste est déjà pourvu. Tant Rome que le nouvel évêque ont réagi très vite, ce qui montre bien que le dossier de Mgr Dubourg était déjà pratiquement bouclé.

Mgr Laurent Percerou devient évêque de Moulins en 2013. Il le restera jusqu'en 20xx.
Son épiscopat est marqué par une large place qu'il laisse aux laïcs, dans les domaines de la communication, de l'accueil ou encore de l'économie. Il fait des jeunes l'une de ses priorités, en les rencontrant au cours des "Bishoptour". Il rédige de nombreux documents qui visent à donner des perspectives au diocèse: "Espérer, rencontrer, servir", "amis dans le Seigneur", "appelés pour la missions"....

La première Guerre mondiale, intervenant moins de dix ans après la Séparation, va marquer un tournant dans les relations Église-État qui étaient demeurées très tendues après 1905. Dès le début de la guerre, le gouvernement appelle à « l’Union sacrée », mettant entre parenthèses la laïcisation des écoles toujours en cours. Le clergé entre de plain-pied dans cet état d’esprit, dans la ligne de la devise de la Semaine religieuse de Moulins : Dieu et patrie.

Jeannette Neury, jeune ouvrière moulinoise, fondatrice de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine à Moulins, décédée à 26 ans, est une belle figure représentative de ces jeunes militantes toutes dévouées à l’annonce de l’Évangile. Née à Moulins, le 1er avril 1919, elle fait partie de la première équipe de JOCF de Moulins, qui voit le jour le 11 mai 1937. Elle en devient rapidement responsable, puis de la fédération de l’Allier. Pendant la guerre, grâce à une cousine jaciste, elle peut réaliser des colis pour des pauvres de Moulins.

Avec le chanoine Charles Perrot, c’est une figure tout à fait contemporaine que nous évoquons, à la fois savant et pédagogue.
Ses centres d’intérêt l’orientent vers le culte synagogal, le repas eucharistique chrétien, l’approche de la figure du Christ par les premiers chrétiens et enfin la figure de Marie bien insérée dans son contexte historique. Son ouvrage le plus célèbre : Jésus et l’histoire (1979) a fait l’objet de rééditions et de nombreuses traductions.
Découvrons ce sacré personnage, au micro de Jérémi Coulon, et du Père Daniel Moulinet.

Avec Adolphe Baudon, nous rencontrons une grande figure parmi ceux qu’on appelait, au XIXe siècle, “les hommes d’œuvre”. Cet homme de la haute bourgeoisie a fait le choix de ne pas vivre de ses rentes, dans une oisiveté dorée, mais de se dévouer à son prochain. Il l’a fait en étant le 3e président national de la Société de St-Vincent-de-Paul de 1848 à 1886 et c’est à lui que cette société qui, au XIXe siècle, a été pratiquement la matrice de toutes les œuvres catholiques, a dû son premier développement à l’étranger.

Mgr Philippe Barbarin succède à Mgr Quelin comme évêque de Moulins en 1998. Jeune évêque, il donne une nouvelle image de l’Église, d’autant qu’il pratique des activités sportives (jogging au bord de l’Allier) et qu’il jouit d’une grande facilité de contact. Son passage à Moulins sera marqué par l'organisation du synode diocésain de l'an 2000, mais aussi par la publication de nombreuses lettres pastorales, et de méditations.
Découvrons cet évêque au parcours atypique, dans la chronique du bidentenaire, réalisée par Jérémi Coulon, et le Père Daniel Moulinet, historien du diocèse.

Le diocèse de Moulins offre au visiteur un grand nombre d’églises romanes, mais tout autant d’églises rurales édifiées au XIXe siècle. Celles-ci n’ont pas la même notoriété, et il arrive que l’une ou l’autre soit un peu remise en question quand son état nécessite de gros travaux. Ce patrimoine méconnu mérite pourtant qu’on s’y arrête.

Issu d’une famille de petits fermiers provençaux, il est ordonné prêtre le 8 juin 1873, on souligne sa bonté, son talent oratoire, son dévouement à l’Église et aux pauvres. Le clergé retient surtout son souci pastoral, empreint d’une grande humanité.
À Moulins, recueillant l’héritage ultramontain et intransigeant de Mgr de Dreux-Brézé, il encourage les congrès d’œuvres et les conférences aux femmes du peuple ainsi que l’implantation des patronages dans tout le diocèse. Au printemps 1925, Mgr Penon lance la souscription pour la construction du grand séminaire à Champfeu. C’est son successeur qui aura le bonheur de l’inaugurer.

Parmi les prêtres érudits du début du XXe siècle, aux côtés d’Hubert Bourdot, spécialiste internationalement connu des champignons ou du chanoine Joseph Clément, historien d’art, secrétaire puis président de la Société d’Émulation du Bourbonnais, il y a le chanoine Moret, historien tout autant que pasteur, inlassable déchiffreur d’archives tout autant que soucieux des ouvriers mineurs et des laboureurs.
Proche des petits et des humbles, mais donnant aussi toute sa place à l’activité intellectuelle. souhaitait fournir à ses confrères des éléments leur permettant de mieux connaître et aimer leur terrain d’apostolat.