Faire découvrir, redécouvrir, aimer la poésie.
Maya Angelou
Vendredi 9 mai
Maya Angelou (1928-2014 ) romancière, poétesse et militante pour la cause noire est une voix
familière du peuple américain. La puissance de vie et le choix du dépassement que l’on
retrouve dans tous ses poèmes rendent son œuvre singulière.
Voici « Quand de grands arbres tombent ».
Maya Angelou
Mercredi 7 mai
Maya Angelou (1928-2014 ) romancière et poétesse fut aussi militante pour la cause noire aux
Etats Unis. Avec son poème « Nos Grands-mères » elle se fait passeuse de mémoire afin
d’encourager la jeune génération à poursuivre le combat.
Maya Angelou
Mardi 6 mai
Maya Angelou (1928-2014 ) romancière, poétesse et militante pour la cause noire est une voix
familière du peuple américain. Ses poèmes témoignent de son don unique pour exprimer la
fierté et de la douleur d’être noire, pour dire cette lutte sans merci qui mène à la liberté. Voici
« Je sais pourquoi l’oiseau en cage chante » puis « Egalité ».
Maya Angelou
Semaine du 5 au 9 mai 2025
Lectrice Danielle Vaginay
Lundi 5 mai
Maya Angelou (1928-2014 ) romancière, poétesse et militante pour la cause noire est une voix
familière du peuple américain. Ses poèmes témoignent de son don unique pour exprimer la
fierté et de la douleur d’être noire. « Pourtant je m’élève », son poème le plus connu est une
ode à la résilience, l’affirmation d’une puissance intérieure qui permet de s’élever quelles que
soient les épreuves.
Vendredi 25 avril 2025
Jean CAYROL a vécu de 1911 à 2005.Il écrivit de la poésie toute sa vie.Il fut bibliothécaire,romancier éditeur,cinéaste.C’est le prix Renaudot pour son roman « Je vivrai l’amour des autres »qui le fit connaître.Résistant,il fut déporté à Mathausen et libéré en 1945.
Écoutons Jean CAYROL nous parler du temps, du temps qui a filé mais aussi d’amour, de son amour.
Jeudi 24 avril 2025
Jean CAYROL a vécu de 1911 à 2005.Il écrivit de la poésie toute sa vie.Il fut bibliothécaire,romancier éditeur,cinéaste.C’est le prix Renaudot pour son roman « Je vivrai l’amour des autres »qui le fit connaître.Résistant,il fut déporté à Mathausen et libéré en 1945.
Les trop courts extraits lus aujourd’hui sont tirés du recueil « Larmes publiques ».Il s’agit d’un texte intitulé « Chant funèbre à la mémoire du R P Jacques » ,un compagnon de déportation qui ,comme le dit Jean CAYROL, « fit sourire le Christ dans le camp de Gusen ».Un beau texte pour son ami mort d’épuisement le 2 juin 1945.
Mercredi 23 avril 2025
Jean CAYROL a vécu de 1911 à 2005.Il écrivit de la poésie toute sa vie.Il fut bibliothécaire,romancier éditeur,cinéaste.C’est le prix Renaudot pour son roman « Je vivrai l’amour des autres »qui le fit connaître.Résistant,il fut déporté à Mathausen et libéré en 1945.
Voici quelques textes écrits pendant sa déportation et juste après
Mardi 22 avril 2025
Jean CAYROL a vécu de 1911 à 2005.Il écrivit de la poésie toute sa vie. Il fut bibliothécaire, romancier éditeur, cinéaste.C’est le prix Renaudot pour son roman « Je vivrai l’amour des autres »qui le fit connaître. Résistant, il fut déporté à Mathausen et libéré en 1945.
Écoutons aujourd’hui quelques poèmes écrits avant la guerre.
Emile VERHAREN, poète né en 1855, meurt tragiquement sous les roues d'un train, poussé
accidentellement, en 1916.
Son amour pour sa femme, Marthe MASSIN s'exprime dans trois recueils dont celui intitulé
recueil les heures du soir écrit en 1911 dans lequel j'ai choisi de vous lire:
Quand le ciel étoilé couvre notre demeure, suivi de «c'était en juin dans le jardin , extrait
du recueil «les heures d'après-midi, écrit en 1905
Quand le ciel étoilé couvre notre demeure
Nous nous taisons durant des heures
Devant son feu intense et doux
Pour nous sentir, plus fervemment, émus de nous.
Les grands astres d'argent tracent là-haut leur route ;
Sous les flammes et les lueurs
La nuit étend ses profondeurs
Et le calme est si grand que l'océan l'écoute !
Mais qu'importe que se taise même la mer,
Si dans l'espace immense et clair
Plein d'invisible violence
Nos cœurs battent si fort qu'ils font tout le silence !
C'était en Juin dans le jardin: recueil les heures d'après-midi
C'était en juin, dans le jardin,
C'était notre heure et notre jour ;
Et nos yeux regardaient, avec un tel amour,
Les choses,
Qu'il nous semblait que doucement s'ouvraient
Et nous voyaient et nous aimaient
Les roses.
Le ciel était plus pur qu'il ne le fut jamais :
Les insectes et les oiseaux
Volaient dans l'or et dans la joie
D'un air frêle comme la soie ;
Et nos baisers étalent si beaux
Qu'ils exaltaient et la lumière et les oiseaux.
On eût dit un bonheur qui tout à coup s'azure
Et veut le ciel entier pour resplendir ;
Toute la vie entrait, par de douces brisures,
Dans notre être, pour le grandir.
Et ce n'étaient que cris invocatoires,
Et fous élans et prières et vœux,
Et le besoin, soudain, de recréer des dieux,
Afin de croire.
Emile VERHAREN, poète belge des 19ème et 20ème siècles,
épouse en 1891 Marthe Massin, peintre connue pour ses aquarelles, dont il avait fait la
connaissance deux ans plus tôt, et s’installe à Bruxelles. Son amour pour elle s'exprime dans
trois recueils de poèmes d'amour:Les Heures claires,Les Heures d'après-midi et Les Heures du
soir dont je vous lirai quelques poésies
VOICI :
Fut-il en nous une seule tendresse
Recueil les heures claires, écrit en 1896
Fut-il en nous une seule tendresse,
Une pensée, une joie, une promesse,
Que nous n'ayons semée au-devant de nos pas ?
Fut-il une prière en secret entendue,
Dont nous n'ayons serré les mains tendues
Avec douceur sur notre sein ?
Fut-il un seul appel, un seul dessein,
Un vœu tranquille ou violent
Dont nous n'ayons accéléré l'élan ?
Et, nous aimant ainsi,
Nos cœurs s'en sont allés, tels des apôtres,
Vers les doux cœurs timides et transis
Des autres,
Ils les ont conviés, par la pensée,
A se sentir aux nôtres fiancés,
A proclamer l'amour avec des ardeurs franches,
Comme un peuple de fleurs aime la même branche,
Qui le suspend et le baigne dans le soleil ;
Et notre âme, comme agrandie, en cet éveil,
S'est mise à célébrer tout ce qui aime,
Magnifiant l'amour pour l'amour même,
Et à chérir, divinement, d'un désir fou,
Le monde entier qui se résume en nous.
Dans la maison où notre amour a voulu naître , poésie extraite du recueil «les heures
d'après-midi écrit en 1905
Dans la maison où notre amour a voulu naître,
Avec les meubles chers peuplant l'ombre et les coins,
Où nous vivons à deux, ayant pour seuls témoins
Les roses qui nous regardent par les fenêtres.
Il est des jours choisis, d'un si doux réconfort,
Et des heures d'été, si belles de silence,
Que j'arrête parfois le temps qui se balance,
Dans l'horloge de chêne, avec son disque d'or.
Alors l'heure, le jour, la nuit est si bien nôtre
Que le bonheur qui nous frôle n'entend plus rien,
Sinon les battements de ton cœur et du mien
Qu'une étreinte soudaine approche l'un de l'autre.
Voici deux poésies d' Emile VERHAREN, issues du recueil»les flamandes», «cuisson du pain
« et «la cuisine» , des poèmes plus légers à déguster sans modération.
Cuisson du pain
Les servantes faisaient le pain pour les dimanches,
Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain,
Le front courbé, le coude en pointe hors des manches,
La sueur les mouillant et coulant au pétrin.
Leurs mains, leurs doigts, leur corps entier fumait de hâte,
Leur gorge remuait dans les corsages pleins.
Leurs deux poings monstrueux pataugeaient dans la pâte
Et la moulaient en ronds comme la chair des seins.
Le bois brûlé se fendillait en braises rouges
Et deux par deux, du bout d'une planche, les gouges
Dans le ventre des fours engouffraient les pains mous.
Et les flammes, par les gueules s'ouvrant passage,
Comme une meute énorme et chaude de chiens roux,
Sautaient en rugissant leur mordre le visage.
La cuisine
Au fond, la crémaillère avait son croc pendu,
Le foyer scintillait comme une rouge flaque,
Et ses flammes, mordant incessamment la plaque,
Y rongeaient un sujet obscène en fer fondu.
Le feu s'éjouissait sous le manteau tendu
Sur lui, comme l'auvent par-dessus la baraque,
Dont les bibelots clairs, de bois, d'étain, de laque,
Crépitaient moins aux yeux que le brasier tordu.
Les rayons s'échappaient comme un jet d'émeraudes,
Et, ci et là, partout, donnaient des chiquenaudes
De clarté vive aux brocs de verre, aux plats d'émail,
A voir sur tout relief tomber une étincelle,
On eût dit - tant le feu s'émiettait par parcelle -
Qu'on vannait du soleil à travers un vitrail.
Emile VERHAREN, poète belge de la mélancolie, a beaucoup écrit sur son pays. Je vous lis «à
la Belgique», extrait du recueil «les ailes rouges de la guerre» écrit en 1916.
A la Belgique
Hélas, depuis les jours des suprêmes combats,
Tes compagnes sont la frayeur et l'infortune ;
Tu n'as plus pour pays que des lambeaux de dunes
Et des plaines en feu sur l'horizon, là-bas.
Anvers et Gand et Liège et Bruxelles et Bruges
Te furent arrachés et gémissent au loin
Sans que tes yeux encor vaillants soient leurs témoins
Ni que tes bras armés encor soient leur refuge.
Tu es celle en grand deuil qui vis avec la mer
Pour en apprendre à résister sous les tempêtes
Et tu songes et tu pleures, mais tu t'entêtes
Dans la terreur et dans l'orgueil de tes revers.
Tu te sens grande immensément, quoique vaincue,
Tu fus loyale et claire et ferme, comme au temps
Où l'honneur sous les cieux s'affirmait éclatant
Où la gloire valait vraiment d'être vécue.
Ton pauvre coin de sol où demeure debout,
Face à l'orage, un roi avec sa foi armée,
Tu le peuples encor de canons et d'armées,
Pour le tenir tragiquement jusques au bout.
Tu te hausses si haut que tu es solitaire
Dans la gloire, dans la beauté, dans la douleur
Et que chacun t'exalte et t'admire en son cœur,
Comme un peuple jamais ne le fut sur la terre.
Qu'importe à cet amour l'angoisse de ton sort
Et qu'Ypres soit désert, et Dixmude, ruine,
Et qu'aussi vide et creux qu'une sombre poitrine,
S'élève au fond du soir l'immense beffroi mort.
A l'heure où cette cendre est encor la Patrie
Nous l'aimons à genoux avec un tel élan
Que de chacun des murs saccagés et branlants,
Nous baiserions la pierre éclatée et meurtrie.
Et si demain l'homme allemand sournois et fou
Achevait de te mordre en son étreinte blême,
Douce Belgique aimée, espère et crois quand même :
Ton pays mis à mort est immortel, en nous.
Émile Verhaeren est un poète symboliste, écrivain et dramaturge belge des XIXe et XXe siècles. Né en
1855, il crée une poésie marquée par ses idées anarchistes, et chante la beauté des villes.
La poésie « L'Escaut « que je vais lire est un hymne à ce fleuve européen de 355km de long qui travers
la France, la Belgique et les Pays Bas.
L'ESCAUT
Tu es doux ou rugueux, paisible ou arrogant,
Escaut des Nords - vagues pâles et verts rivages -
Route du vent et du soleil, cirque sauvage
Où se cabre l'étalon noir des ouragans,
Où l'hiver blanc s'accoude à des glaçons torpides,
Où l'été luit dans l'or des facettes rapides
Que remuaient les bras nerveux de tes courants.
T'ai-je adoré durant ma prime enfance !
Surtout alors qu'on me faisait défense
De manier
Voile ou rames de marinier,
Et de rôder parmi tes barques mal gardées.
Les plus belles idées
Qui réchauffent mon front,
Tu me les as données :
Ce qu'est l'espace immense et l'horizon profond,
Ce qu'est le temps et ses heures bien mesurées,
Au va-et-vient de tes marées,
Je l'ai appris par ta grandeur.
Mes yeux ont pu cueillir les fleurs trémières,
Des plus rouges lumières,
Dans les plaines de ta splendeur.
Tes brouillards roux et farouches furent les tentes
Où s'abrita la douleur haletante
Dont j'ai longtemps, pour ma gloire, souffert ;
Tes flots ont ameuté, de leurs rythmes, mes vers ;
Tu m'as pétri le corps, tu m'as exalté l'âme ;
Tes tempêtes, tes vents, tes courants forts, tes flammes,
Ont traversé comme un crible, ma chair ;
Tu m'as trempé, tel un acier qu'on forge,
Mon être est tien, et quand ma voix
Te nomme, un brusque et violent émoi
M'angoisse et me serre la gorge.
Escaut,
Sauvage et bel Escaut,
Tout l'incendie
De ma jeunesse endurante et brandie,
Tu l'as épanoui :
Aussi,
Le jour que m'abattra le sort,
C'est dans ton sol, c'est sur tes bords,
Qu'on cachera mon corps,
Pour te sentir, même à travers la mort, encor !
Vendredi 11 avril
« Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges » a
écrit le poète libanais Khalil Gibran. Ces premières fleurs qui apparaissent annoncent le
renouveau de toute la nature.
Colette avec sa prose si poétique rappelle ses souvenirs de violettes, puis évoque les premiers
frémissements du printemps que nous attendons avec impatience, dans deux extraits des
Vrilles de la vigne.
Jeudi 10 avril
« Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges » a
écrit le poète libanais Khalil Gibran. Ces premières fleurs qui apparaissent annoncent le
renouveau de toute la nature.
Sabine Sicaud s’émerveille devant « La glycine » et ses nuances de bleu.
Mercredi 9 avril
« Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges » a
écrit le poète libanais Khalil Gibran. Ces premières fleurs qui apparaissent annoncent le
renouveau de toute la nature. Trois fleurs emblématiques du printemps ont été chantées par les
poètes :Francis Ponge « Le mimosa », William WordWorth « Les jonquilles » et Maurice
Carême « Le muguet ».
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !