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Mots et auteurs
Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

Mots et auteurs

Emission présentée par Catherine Boschian-Campaner

De Lorraine et d'ailleurs, Catherine Boschian-Campaner nous raconte l'histoire et les histoires de d'écrivains et d'écrivaines au parcours rocambolesque.

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Episodes

  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Elisabeth Celnart (1796-1865) : "Élégance et peine de mort"

    3 juillet 2024
    Connaissez-vous Elisabeth Celnart ? Il y a peu de chance que oui, et pourtant, c’est une auteure prolifique, qui a œuvré contre la peine de mort au 19 ème siècle.

    Elisabeth Félicie Bayle-Mouillard, épouse Celnart est une auteure engagée, née en 1796 à Moulins et morte à Paris en 1865. Elle a écrit des romans, tel « Betshali ou la dispersion des Juifs » et des manuels pratiques. Mon préféré est « Le Manuel des dames ou L’art de l’élégance sous le rapport de la toilette, des honneurs de la maison, des plaisirs, des occupations agréables ».

    Elisabeth Celnart y concède d’entrée de jeu que les femmes sensées ont raison de mépriser la plupart des manuels qui leur sont destinés, mais, ajoute-t-elle, celui qu’elle a conçu est différent des précédents ; l’auteure
    entend quant à elle restituer « sa poésie à l’élégance ».

    Elisabeth Celnart, qui obtint un prix pour son mémoire sur la peine de mort, achève sa harangue en rappelant un passé historique pesant croulant sous les injustices et les atrocités. Un « fleuve éternel dont les flots sanglants roulent, roulent sans cesse. » « Quelle voix lui criera : tu
    n’iras pas plus loin ! »

    Le mémoire d’Elisabeth Celnart obtint en 1836 une médaille d’argent au concours ouvert par la société de la morale chrétienne à Paris, pour l’abolition de la peine de mort. Il aura fallu attendre encore 145 ans.
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Jean Lhote (1925-2009) : "Ecrivain et écolier-soldat"

    26 juin 2024
    Nous allons parler parler d’un historien et écrivain lorrain qui fut l’un des héros anonymes du débarquement d’Aubagne.

    Si l’on célèbre cette année les quatre-vingts ans du débarquement en Normandie, n'oublions pas de célébrer aussi les quatre-vingts ans du débarquement à Aubagne, le 15 août 1944. Parmi les nombreux soldats qui en firent partie, je voudrais évoquer Jean Lhote, un écrivain et
    historien né à Lunéville en décembre 1925.

    Professeur, historien, auteur de livres d’histoire comme « Aspects de la population de Metz sous le Consulat et l’Empire », « La vie à Metz et en Moselle sous la Révolution et l’Empire » ou « Les divorcés messins sous
    le régime de la loi du 20 septembre 1792 » Jean Lhote a aussi écrit de la fiction et de la poésie.

    Le 15 août 2024, quand nous fêterons l’Assomption, n’oublions pas le souvenir de tous ces soldats encore adolescents dont les circonstances ont fait des héros anonymes.
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Olympe Audouard, femmes de lettres (1832-1890) : "De la plume à l'épée"

    19 juin 2024
    L’auteure Olympe Audouard entretint des relations tendues avec les critiques littéraires masculins. Sa querelle avec le directeur du Figaro déboucha potentiellement sur la mort de l’un des deux protagonistes. Un différend qui piqua au vif l’écrivain Jules Barbey d’Aurevilly.

    Olympe Félicité de Jouval, épouse Audouard, est née à Marseille le 13 mars 1832, elle meurt à Nice le 13 janvier 1890. Son père qui est libre penseur pourvoit à ce que son instruction soit la même que celle des garçons, il lui apprend aussi la chasse.

    En 1850, Olympe épouse Alexis Audouard, un notaire qui est son cousin germain ; les époux s’installent à Marseille. Au bout de cinq ans de mariage et la naissance de deux fils, Olympe obtiendra la séparation de corps et de biens d’avec son mari dont elle gardera le nom. Alexis a en
    effet été infidèle. Si les femmes de son temps tolèrent le libertinage de leur époux cela n’est pas le cas d’Olympe Félicité Audouard.

    Retrouvant sa liberté, même si son divorce n’est prononcé qu’en 1885, elle a la charge de ses fils, dont l’un meurt enfant, en 1862. Elle s’installe à Paris. C’est une femme qui vit en désaccord avec son temps, incapable d’accepter les inégalités admises par la société entre les hommes et les femmes.
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    André Schwarz-Bart (1928-2006) : "Une épée dans le ventre"

    12 juin 2024
    Y-a-t-il des Messins qui ont obtenu le prix Goncourt ? Jusqu’à
    aujourd’hui, il n’y en a qu’un : André Schwarz-Bart.

    Né en 1928, à Metz, André Schwarz-Bart ne se destinait pas à l’écriture.
    Son œuvre littéraire est le fruit du cheminement douloureux d’un homme qui a commencé par travailler comme ouvrier. André, qui est Juif, entre en résistance en 1943. Traumatisé par la déportation de ses parents et de deux de ses frères, il se lance dans la rédaction d’un récit inspiré par son expérience, mais relevant de la fiction, qui agit sur lui comme une catharsis, ce processus de purification défini par Aristote.

    La réalisation de son premier roman lui prend de nombreuses
    années. Il faut que les événements historiques qui ont eu une répercussion sur sa vie infusent et qu’une certaine distance s’établisse afin de passer de la simple notation libératrice à la constitution d’une œuvre littéraire. […]

    Travaillant en tant qu’ouvrier, il poursuit la rédaction de ce qui sera son œuvre maîtresse durant son temps libre. Le titre en est « Le dernier des Justes ». Dans son livre, il dessine la figure du Juste, un par génération. Je rappelle que sont nommés les Justes ceux et celles qui, quelle fut leur religion ou leur condition sociale, ont fourni de l’aide aux persécutés.
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    François-René de Chateaubriand : "De la gastronomie à la littérature"

    5 juin 2024
    Avez-vous déjà mangé un chateaubriand ? Un chateaubriand est une pièce de viande de bœuf très tendre de 3 centimètres […] Mais d’où vient le nom de ce bifteck de roi ? De celui de l’auteur des Mémoire d’Outre-tombe. Donner son nom à un morceau de viande, voilà qui n’était certes pas dans les ambitions de l’écrivain Chateaubriand, mais s’il en est
    ainsi c’est parce que son cuisinier Montmirail lui cuisinait souvent cette partie du bœuf qui était sa préférée.

    François René de Chateaubriand est un écrivain né à Saint-Malo en 1768 et mort à Paris en 1848. Si les Maloins et les adeptes du festival « Étonnants voyageurs » de Saint-Malo ne peuvent ignorer ses talents de romancier et de mémorialiste des  Mémoires d’Outre-tombe, son nom sombre dans l’oubli.

    … C’est pour finir le témoignage de vie d’un croyant. François René de
    Chateaubriand a dépassé ses souhaits en devenant un écrivain de génie avec une œuvre qui le constitue lui-même, au-delà des castes et des codes. Parvenu au terme de son œuvre, il écrit :

    « Représentons-nous, selon la science agrandie, notre chétive planète nageant dans un océan à vagues de soleils, dans cette voie lactée, matière brute de lumière, métal en fusion de mondes que façonnera la main du créateur. […] Ces astres nouveaux pour nous, puisque nous venons de les découvrir, quelles destinées éclaireront-ils ?

    La révélation de ces astres est-elle liée à quelque nouvelle phase de l’humanité ?

    Vous le saurez, races à naître ; je l’ignore et je me retire. »
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Charles Baudelaire : poète du spleen et historien de l’école de Metz

    29 mai 2024
    « Le spleen n’est plus à la mode, c’est pas compliqué d’être heureux », chante Angèle, la jeune et célèbre artiste belge que tout le monde a entendu un jour ou l’autre sur les ondes. Une chanson au rythme mimétique d’un sujet, le spleen, dont on peut attribuer la vogue à Charles Baudelaire. Un poète qui est aussi à l’origine du terme « école de Metz ».

    Né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867,
    Charles Baudelaire demeure un poète transgressif. Son œuvre majeure, le recueil « Les Fleurs du Mal », paraît en 1857 ; il est condamné pour outrage aux bonnes mœurs par la 6ème chambre correctionnelle, puis réédité en 1861 sans les poèmes considérés comme licencieux.

    Parmi ses vers les plus célèbres figurent ceux d’ « Harmonie du soir », qui
    aiguillonnent tous les sens :

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
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    Charles de Fieux, Chevalier de Mouhy (1701-1784) : l’auxiliaire de Voltaire

    22 mai 2024
    Charles de Fieux, ou le Chevalier de Mouhy, est né à Metz le 9 mai 1701, il est mort à Paris en 1784. Oublié aujourd’hui, et pour cause, il a le plus souvent publié ses œuvres sous des pseudonymes.

    Charles de Fieux est le fils d’un colonel des dragons. Il partira de Metz pour vivre à Paris où il se marie avec une femme sans fortune dont il a 5 enfants.

    Officier de cavalerie, Charles quitte assez vite le métier des armes pour vivre de ses écrits mais aussi de son aptitude à recueillir des informations, c’est une sorte d’espion. En 1736, il propose à Voltaire de travailler pour lui. L’écrivain le rémunère dès lors en tant que « correspondant littéraire » pour des informations que Charles de Fieux lui communique, des « petites nouvelles » qu’il lui adresse deux fois par semaine à Cirey. […]Le Chevalier de Mouhy, nom le plus courant
    sous lequel est connu Charles de Fieux écrit des gazettes, qui sont dans son cas des petits exemplaires manuscrits qui rapportent des nouvelles politiques ou littéraires et qui sont tolérés par la censure en dépit de leur audace.

    Outre ses activités de renseignement et sa collaboration avec Voltaire, Charles de Fieux, le chevalier de Mouhy, écrit des romans dont certains parodient des ouvrages en vogue […]il est l’auteur de « Les Mille et une faveurs » , clin d’œil aux « mille et une nuits » de Galland paru au début du 18 ème siècle. […]

    L’œuvre la plus célèbre de Charles de Fieux, Chevalier de Mouhy  est cependant « Lamekis ou les voyages extraordinaires d’un Egyptien dans la terre intérieure. Avec la découverte de l’Ile des Sylphides. » ….
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    Samuel Coleridge (1772-1834) : "Croire à ce qui n'est pas vrai"

    15 mai 2024
    La chronique porte sur le poète anglais Samuel Coleridge, et tout spécialement d’un concept formidable qu’il a élaboré et qui porte sur les mécanismes de la fiction.

    Né en Angleterre en 1772, Samuel Taylor Coleridge est un poète et
    critique britannique qui est le cadet d’une fratrie de 13 enfants. Il
    demeurera marqué par la mort prématurée de son père alors que lui-
    même n’est âgé que de 10 ans. Samuel Coleridge, enfant sensible et
    enthousiaste mais réservé et solitaire, il trouvera dans la lecture un
    profond apaisement.

    Son amitié avec d’autres poètes anglais l’incitera à se consacrer à la
    création poétique. Constamment angoissé, Coleridge cherche refuge
    dans la prise de laudanum et dans l’alcool, et plus tard ? dans l’opium.
    Des addictions qui ne l’empêchent pas de concevoir des articles
    critiques d’une grande finesse ainsi que des poèmes.

    […] S’il a écrit des poèmes remarquables, ce n’est pas d’eux que j’ai
    décidé de vous parler aujourd’hui, mais du concept que Samuel
    Coleridg élabore dans son œuvre maîtresse intitulée « Biographia
    literaria » ; un ouvrage qu’il publie en 1817. Le concept en question
    est « the willing suspension of disbelief » que l’on peut traduire par la
    suspension consentie de l’incrédulité.
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    Colette (1873-1954) : "Le Pur et l'Impur"

    8 mai 2024
    L’auteure Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette, est née le 28 janvier
    1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne ; elle meurt à Monte-carlo le 3 août 1954.

    Sa vie est mouvementée et son œuvre foisonnante. Son nom est associé à ce que l’on nomme la série des Claudine, des romans dont l’héroïne porte ce prénom et que Colette écrit sous l’influence de son premier mari, Henry Gauthier Villars alias Willy. Si Colette écrit sans être totalement libre, elle le fait avec cependant avec talent. Mariée, elle vit à Paris, 55 Quai des Grands Augustins, puis 28 rue Jacob et fréquente les salons littéraires, qui l’amusent. Malheureusement, son mari est infidèle, ce qu’elle relate dans l’ouvrage intitulé « Mes Apprentissages ».
    C’est durant les premières années de son mariage qu’elle écrit les premiers volumes de « Claudine ». […]


    Pour beaucoup, les romans de Colette ont un parfum de soufre. Tel le
    « Blé en herbe », publié en 1923, qui raconte l’initiation sentimentale et sexuelle d’un jeune homme, Phil, et d’une jeune fille, Vinca. […]

    Colette passera de longues années dans l’appartement qu’elle achète et qui donne sur les jardins du Palais royal. Un véritable petit musée où s’accumulent les tableaux et les objets. Elle meurt en 1954 et sera la première femme à laquelle la république accorde des obsèques nationales. Sans cérémonie religieuse, en raison de ses écrits et de la liberté de ses mœurs. Colette n’a pas fini de parler aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui, lisez-la ou relisez-la, sa lecture vous aidera à donner plus de saveur à votre vie.
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    Louise Michel (Vroncourt 1830 - Marseille 1905) : "Rouge et noir"

    1 mai 2024
    L’auteure Louise Michel est née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte,
    commune qui appartenait à la Lorraine jusqu’en 1790, date à laquelle elle rejoint le département de la Haute-Marne. Louise demeure très attachée à son village natal qu’elle décrit en ces termes : « Vroncourt ! C’est au versant de la montagne entre la forêt et la plaine : on y entend hurler les loups mais on n’y voit pas égorger les agneaux. […]Le vent ébranle le vieux clocher de l’église et les vieilles tours du château : il courbe comme une mer les champs de blé mûr ; l’orage fait un bruit
    formidable, et c’est tout ce qu’on entend. Cela est grand et cela est beau » (Mémoires, 1881)


    […] Son ouvrage le plus connu, et celui qui lui tient le plus à cœur est
    « La Commune, histoire et souvenirs », publié en 1889 ; Louise Michel y écrit «  La proclamation de la Commune fut splendide?; ce n’était pas la fête du pouvoir, mais la pompe du sacrifice : on sentait les élus prêts pour la mort. » 

    Ardente féministe elle rend dans « La Commune » un vibrant hommage au courage des femmes : « la femme, cette prétendue faible de cœur, sait plus que l’homme dire « Il le faut ! » Elle se sent déchirée jusqu’aux entrailles mais elle reste impassible. Sans haine, sans colère, sans pitié pour elle-même ni les autres. « Il le faut ! »

    Que le cœur saigne ou non. Ainsi furent les femmes de la Commune. »
    Le 18 mars 1883, Louise Michel, qui passera en cour d’Assise au mois de juin en raison de ses engagements, proclame, salle Favié, à Paris : « Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions ».

    Ce drapeau est devenu celui de l’anarchisme que Louise Michel défendra jusqu’à sa mort qui survient à Marseille le 9 janvier 1905 où elle donne à 74 ans sa dernière conférence libertaire.
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    Louis Aragon (1897-1982) : "Mentir vrai ?"

    24 avril 2024
    L’écrivain Louis Aragon, connaissait la Lorraine pour y avoir séjourné. Ce
    qui l’amène à représenter, dans deux de ses romans, les villes de Commercy et de Nancy.

    Né à Paris en 1897, Louis Aragon n’apprendra sa naissance illégitime qu’à l’âge adulte. Une expérience qui contribue à forger sa conception de la littérature, laquelle donne la primauté à l’invention. A ce titre, le texte qu’il publie à 68 ans, « le Mentir vrai » peut servir de grille pour comprendre l’ensemble de son œuvre. Selon ce texte, même si des éléments biographiques alimentent un récit, la seule vérité est
    celle que crée l’art.

    […] C’est entre la fin de la Première guerre mondiale et le début de
    l’aventure surréaliste que Louis Aragon connaît sa plus grande déception amoureuse. Il s’est en effet amouraché de Denise, la cousine de l’épouse d’André Breton. Denise, née à Sarreguemines en 1896, vit à Strasbourg.

    Louis Aragon entretient avec elle une correspondance nourrie et des relations qui demeureront platoniques. L’année 1923 le trouve en plein trouble amoureux. Il s’y rend à Commercy avec la volonté de se changer les idées. Pourquoi Commercy ? C’est là qu’habite le frère de son père qui est sous-préfet. Aragon s’y est déjà et fait figurer la ville dans l’une de ses œuvres. En effet, la fin du récit Anicet ou le Panorama publié
    en 1921, conduit le personnage de Baptiste Tisaneau, figure d’André Breton, à Commercy, où il joue à la Manille au café du commerce avec Arthur Rimbaud et Lautréamont. Une fiction, on le voit, déjà surréaliste.
    Durant son séjour de 1923 à Commercy, Aragon se rend plusieurs fois à
    Nancy où l’attire la rue du Maure-qui-trompe. « Toute la rue et la rue du Moulin qui s’y branchent vers la place des Dames flambent d’immenses numéros lumineux. Au seuil des maisons peintes, les maquerelles font leurs offres. »

    C’est l’époque où il commence à prendre ses distances avec le mouvement surréaliste et où il va devenir un communiste engagé. En partie pour les beaux yeux d’Elsa Triolet, qui figurent le titre de l’un de ses recueils de poèmes les plus réussis.
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    Honoré de Balzac (1799-1850) : mariage à Metz ?

    17 avril 2024
    Honoré de Balzac né à Tours en 1799 et mort à Paris en 1850, a effectué des séjours dans l’est de la France entre 1843 et 1846, plus précisément à Forbach et à Metz. Ceux-ci étaient en relation avec l’amour qu’il portait à son Evelette, c’est-à- dire, à la comtesse Ewelina Hanska.

    Balzac était, déjà de son vivant, un écrivain très apprécié. Barbey d’Aurevilly, appartenait à ses lecteurs les plus fidèles. Agé de 68 ans, l’auteur des Diaboliques lévoque l’impatience qui ne l’a pas quitté de découvrir ses œuvres. « Le moyen, écrit-il à Léon Bloy, quand on a du Balzac inconnu sous la main, de rester là sans y toucher ! l’esprit a ses démangeaisons autrement cuisantes que celles du corps ! ».

    Balzac passionne par ses récits où il excelle à dépeindre ses contemporains. Son talent réside dans sa capacité à condenser son sujet et à créer des personnages animés d’une vie que l’on croit réelle. Il est également l’auteur de maximes à caractère philosophique et d’un traité sur l’art de porter la cravate. Un grand écart qui révèle sa prise en compte de tous les aspects de l’existence.

    Cet état de choses est illustré par La Comédie humaine, qui regroupe la quasi-totalité de ses œuvres, romans, nouvelles et récits divers. C’est à ce grand ensemble qu’appartiennent Le Père Goriot, Illusions perdues , ou Le Lys dans la vallée. La Peau de chagrin, autre roman inclus dans La Comédie humaine, démontre la capacité d’Honoré de Balzac à concevoir un univers incluant le fantastique. […]
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    Madame de Sévigné (1626-1696) : « Jetez-vous votre langue aux chiens ? »

    10 avril 2024
    Marie de Rabutin-Chantal, plus connue sous le nom de marquise de Sévigné, est née Paris en 1626 et morte à Grignan en 1696. L’actualité cinématographique place la divine épistolière sous les feux de la rampe avec un film qui porte son nom sorti fin 2023 et réalisé par Caroline Brocard. Le rôle titre est joué par Karine Viard.

    Madame de Sévigné qui est devenue une référence mythique en matière de correspondance a bénéficié pour son instruction des meilleurs précepteurs de son temps. En 1644, elle a 18 ans quand elle épouse un aristocrate breton, Henri de Sévigné. Celui-ci est un homme léger, qui pense avant tout à s’amuser.

    En 1651, amoureux d’une autre femme, il se bat en duel pour cette dernière et y perd la vie. A 25 ans, Marie de Sévigné se retrouve veuve avec deux enfants, Françoise Marguerite et Charles. Elle partage sa vie entre Paris, où elle habite à l’hôtel Carnavalet et la Bretagne, aux Rochers, qui est le domaine des Sévigné. […]
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    Charlélie Couture (Né à Nancy en 1956) : l’artiste qui se multiplie

    3 avril 2024
    Bertrand Charles Elie Couture, dit Charlélie Couture est né à Nancy en 1956, et, si on le connaît surtout en tant que chanteur, il est aussi un écrivain.

    Le père de Charlélie Couture est professeur aux Beaux-arts avant de devenir antiquaire à Nancy. C’est donc par atavisme que l’artiste se passionne pour les marchés aux puces où il recherche des montures de lunettes anciennes dont il fait la collection.

    Attaché aux lunettes de sa grand-mère qu’il portera lui-même, il les fait
    dupliquer quand elles rendent l’âme. Avec les années, les lunettes, de soleil, deviennent partie prenante de la personnalité de cet artiste pluriel. Une diversité qu’il revendique et met en œuvre dans chacune des disciplines qu’il pratique et dont il tente la fusion. Le terme qu’il met sur sa manière de concevoir et pratiquer l’art est celui de « multisme ».

    Débutant le piano à cinq ans, Bertrand se met à la peinture à l’adolescence, avant d’écrire des chansons, des articles et des nouvelles, dont certaines constituent le recueil « Le Couloir des brumes ».[…]
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    François Rabelais (1483-1553) : « Pas seulement gargantuesque »

    20 mars 2024
    Les Messins connaissent la rue Rabelais sur laquelle donne le lycée Georges de la Tour. Elle est parallèle à la rue Verlaine, cependant, contrairement au poète, l’écrivain de la Renaissance François Rabelais n’est pas né dans notre ville. Fuyant la France en raison de la censure exercée contre ses écrits, il y a passé plus de quinze mois entre 1545 et 1547. Rabelais y a travaillé en tant que médecin stipendié ou détaché.

    Né dans le Chinonais en 1483, Rabelais est mort à Paris en 1553, à 70 ans. Il a a fait des études de droit avant de devenir Novice dans un couvent et de rejoindre l’ordre des Bénédictins. L’évêque d’Estissac en fait son secrétaire. Désireux de voyager Rabelais quitte l’ordre en 1530 pour devenir prêtre séculier. C’est alors qu’il étudie la médecine à Montpellier, à l’âge de 47 ans. Bachelier, ce qui correspond au premier diplôme de médecin de l’époque, il obtiendra, ceux de licencié et de docteur 7 ans plus tard. A ses débuts dans la discipline, Rabelais est surtout connu pour avoir donné un cours sur les Aphorismes d’Hippocrate, le père de la médecine.

    En parallèle Rabelais se lance dans des travaux d’édition et commence à écrire ses propres œuvres de fiction. Naît la longue histoire intitulée : « Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel roi des Dipsodes fils du grand géant Gargantua ». L’ouvrage est publié en 1532 sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais. […] Rabelais découvre le Graoully. Fasciné par l’ingénieuse machine qui le représente, il voit toute une foule suivre le dragon avec une sorte d’admiration terrifiée. Un cérémonial bien rôdé préside à la déambulation du dragon […]. »
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    Émilie du Chatelet (1706-1749) : « La nature a horreur du vide »

    13 mars 2024
    Émilie du Chatelet est née à Paris le 17 décembre 1706-elle meurt à Lunéville le 9 septembre 1749. Fille d’un baron qui sert d’intermédiaire entre les ambassadeurs et la cour de Louis XIV, c’est une jeune personne instruite et spirituelle qui tient salon conformément à la coutume adoptée au 18e siècle par les femmes qui appartiennent à l’intelligentsia parisienne. Émilie, née Le Tonnelier de Breteuil, reçoit dans son salon les esprits les plus aiguisés de son temps.

    Elle côtoie le duc de Saint Simon, Jean-Jacques Rousseau et Voltaire pour ne citer qu’une partie de ses illustres relations.,Séduite par les langues étrangères, Émilie parle l’anglais et l’italien. Passionnée par la littérature en cela qu’elle développe des passions, elle possède aussi un goût prononcé pour les mathématiques et la philosophie.

    Instruite dans ces deux disciplines, elle traduit les Principes mathématiques de Newton , ouvrage qui paraît donc en français, par ses soins, en 1759. Émilie contribue par là à la connaissance des principes newtoniens en Europe. Auparavant, en 1740, elle a publié, « Les Institutions de physique » puis, en 1744, la « Dissertation sur la nature et la propagande du feu ».

    Sa vie privée est mouvementée. […] Séduit par l’intelligence d’Émilie, Voltaire entame une relation avec la jeune femme en 1734 […] »
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    Victor Hugo (1802-1885) : Indépassable !

    21 février 2024
    Victor Hugo est né à Besançon en 1802, il meurt à Paris en 1885.
    L’écrivain est donc lorrain, bisontin. Lors de son exil à Guernesey il tient à placer à l’entrée de sa résidence de Hauteville House les armoiries des Hugo de Lorraine.

    Victor a deux frères, Abel et Eugène. Tous trois sont les enfants de Sophie et de Léopold Hugo, lequel est général. La famille Hugo se déplace beaucoup. Léopold et Sophie ne cessent d’entrer en conflit. Victor Hugo a sept ans quand il va habiter à Paris avec sa mère et ses deux frères, son père étant en campagne en Espagne.

    La famille s’installe dans le Ve arrondissement dans la maison des Feuillantines. C’est pour lui une période heureuse décrite dans le poème « Aux Feuillantines ». […]

    Victor Hugo en a écrit d’autres, ainsi que des romans, dont Notre Dame de Paris, Les Misérables, et des nouvelles… Doté de facilités d’écriture phénoménales, il réussit à concilier ses activités littéraires avec des fonctions politiques. […]

    Arrivée au terme de ce parcours hugolien, je ne serais pas étonnée si, du plus profond de votre mémoire, vous revenaient ces vers :
    « Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. » »
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    Stanislas de Guaïta (1861-1897), « Arcanes et addictions »

    14 février 2024
    « Table d’émeraude », kabbale, sciences occultes, Tarot et morphine,
    j’énumère ici les caractéristiques de l’univers de Stanislas de
    Guaïta, un écrivain lorrain mis en lumière par le biais de cette chronique.

    Né à Alteville le 6 avril 1861, Stanislas de Guaïta y meurt le 9 décembre
    1897. Comme vous l’avez compris ; le nom de cet écrivain, qui
    s’installera un temps à Paris, où il habitera rue Trudaine, est attaché à
    l’ésotérisme.

    Son père est un aristocrate qui exerce le métier de verrier, une activité
    qu’il abandonne pour s’occuper de la terre d’Alteville et s’y livrer à la
    chasse.

    La ville où naît Stanislas le prédispose à la mélancolie. La campagne
    y est brumeuse et l’étang de Lindre l’incite à s’abandonner aux rêveries
    les plus tristes. Dans ce contexte, Stanislas de Guaïta développe des
    visions où il rencontre des anges, des ondines et des sorcières. Il est par
    ailleurs très religieux et doué pour la chimie. Une discipline qu’il apprécie mais qui va être concurrencée par sa grande imagination.

    Très tôt Stanislas de Guaïta compose des poèmes peuplés des personnages de son monde intérieur. Ses états d’âme l’incitent à admirer Baudelaire, dont il s’inspire et dont il retient l’addiction aux paradis artificiels.
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Gilbert Cesbron (1913-1979), «Chiens perdus sans collier»

    7 février 2024
    « Il est minuit docteur Schweizer ». Voilà un titre accrocheur qui
    est resté dans bien des mémoires. En fait, il s’agit de celui d’une célèbre
    pièce de théâtre adaptée pour le cinéma en 1952. Le héros de cette œuvre qui appartient au genre du biopic, est une personne qui a existé,
    l’Alsacien Albert Schweizer. L’auteur de la pièce est l’écrivain Gilbert
    Cesbron, né à Paris en 1913 et mort dans la même ville en 1979.

    Vous ne le connaissez pas ? Pourtant, « Il est minuit docteur
    Schweizer » a été un grand succès. Gilbert Cesbron y raconte de manière
    romancée l’histoire du docteur alsacien qui, médecin, est parti en 1912
    combattre le paludisme au Gabon. L’arrivée du docteur Schweizer
    suscite sur place de nombreuses réticences. Mais, rien n’arrête sa
    détermination. Lorsqu’il s’adresse à un malade, il lui dit : « Je ne te
    demande ni ta race, ni ta religion, mais quelle est ta souffrance ».
  • Une chronique à retrouver dans Midi Lorraine

    Françoise de Graffigny: "Une péruvienne à Paris"

    31 janvier 2024
    Françoise de Graffigny est née le 11 février 1695 à Nancy et décédée le 12 décembre 1758 à Paris. Elle est l'auteure du célèbre roman Lettres d'une Péruvienne, paru en 1747, son best-beller qui aura fait d'elle l'une des femmes les plus importantes de la littérature du XVIIIe siècle.

    Elle a notamment contribué à la progression de l'esprit et à la libération progressive de la femme.

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