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Histoire du Limousin
Illustration de la jaquette du livre de Robert Guinot "Hauts lieux de l'histoire en Limousin"

Histoire du Limousin

Emission présentée par Jean-Louis Ruchaud , Vincent Vallery-Radot

Les hommes qui ont marqué l'Histoire du Limousin raconté par Jean-Louis Ruchaud et Vincent Vallery-Radot

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Episodes

  • Chateau de Walmath

    Jean Baptiste Mignon, un grand industriel

    6 juin 2024

    Jean-Baptiste Mignon, grand industriel, est né à Limoges le 25 juillet 1824 était très probablement le fils naturel de Louis Mignon et d’une domestique, Marie Jorby. Louis Mignon fut d’un grand soutien pour le jeune Jean-Baptiste qu’il adopta d’ailleurs en 1850 en lui donnant son nom.

    Élève de talent, il fut admis en 1840 à l’école des Arts et Métiers d’Angers. À sa sortie, il entra à la compagnie des chemins de fer du Nord puis se lança dans la création d’entreprises liées aux constructions métalliques. C’est ainsi qu’il acheta en 1852 l’entreprise Kaulek, atelier de serrurerie industrielle situé rue de Ménilmontant à Paris qu’il développa avec talent. Quelques années plus tard, il s’associe à Henri Rouart, brillant polytechnicien, et leur entreprise « Mignon et Rouart » prit alors une grande dimension.

    Cette entreprise déposa entre 1860 et 1880 une centaine de brevets les plus divers. En 1865 les associés délocalisèrent leur usine à Montluçon (Allier) qui employait plus de 600 ouvriers en 1870.
    Après avoir vendu ses parts à son associé, il acheta en 1872 la fonderie d’art du Val-d’Osne en Haute-Marne spécialisée dans la fabrication de mobilier urbain en fonte moulée dont les fameuses fontaines Wallace. Il dirigea jusqu’en 1893 cette société devenue grâce à lui la plus importante fonderie d’art de France par la quantité et la qualité de sa production reconnue par sa participation à de nombreuses expositions universelles à Paris et à l’étranger. Cette fonderie restera dans sa descendance jusqu’en 1931 et disparut en 1986.

    Jean-Baptiste Mignon mourut à Paris le 21 janvier 1894 laissant une fille unique, Marie-Louis Mignon (1858-1931), mariée en 1878 à Edouard Desmonts, notaire à Paris.
    Jean-Baptiste Mignon n’oublia pas son Limousin. En 1858, il acquit le domaine du Sirieix (en Saint-Laurent-les-Eglises, Hte-Vienne) avec 208 ha de terres et un petit château appelé Valmatte qu’il fit reconstruire en brique et pierre de style néo-Louis XIII qu’il ne cessa d’augmenter et d’embellir jusqu’à sa mort, entouré d’un parc de 18 ha qu’il constella de statues décoratives venant du Val-d’Osne. Il y construisit une étonnante ferme modèle, immense cour entourée de bâtiments de 100m sur 100m, le tout couvert d’une énorme toiture sur charpente métallique. Il avait aussi acheté de nombreux tableaux pour décorer son château. Valmatte fut vendu par les descendants de Madame Desmonts en 1962. Après une longue période d’abandon et de pillage, il fut acheté en 1994 par la famille Duchambon qui a entrepris sa restauration et l’a ouvert au public.

  • Solignac © Marie-Flore Harmel

    Vie du grand Saint Éloi et fondation de l’abbaye de Solignac sous le roi Dagobert

    11 avril 2024

    Grâce à la vie du grand saint par son ami Ouen, la fameuse Vita Eligii, document du VIIe siècle, nous bénéficions de renseignements exceptionnels sur l’organisation de la cour mérovingienne et bien sûr de la vie d’Éloi et de la fondation du monastère de Solignac. Nous disposons aussi de plusieurs transcriptions de la charte de cession de 638 du domaine de Solignac par Éloi à la communauté religieuse qui confirment l’authenticité de la biographie du saint.
    Né à Chaptelat au nord de Limoges en Aquitaine, Éloi est issu d’une famille libre imprégnée de tradition gallo-romaine. Ses talents multiples lui permirent de passer d’un atelier d’orfèvre- numismate de Limoges à celui des rois mérovingiens. Très vite le jeune Aquitain va réussir à s’intégrer aux jeunes princes francs de la cour et devenir grâce à son honnêteté et sa sainteté un proche collaborateur du roi. D’orfèvre et numismate de la couronne, il deviendra le principal ministre de Dagobert. C’est ainsi que le roi renoncera à une importante villa agricole domaniale pour permettre à Éloi d’y fonder l’abbaye de Solignac. Au-delà de permettre aux moines de construire une échelle pour relier au ciel le monarque et son conseiller, l’abbaye avait un grand rôle social permettant d’intégrer les centaines de captifs et d’esclave libérés par Éloi avec l’aide du souverain.
    Solignac servit de modèle à la fondation de beaucoup d’autres abbayes dans le royaume mérovingien.

  • Gisant de Richard Cœur de Lion : celui de l'abbaye de Fontevraud.@ Wikipedia

    La mort de Richard Coeur de Lion à Châlus à l’origine de la grande charte anglaise, prémisse de la démocratie en Europe

    14 mars 2024

    Issu des comtes d’Anjou, duc d’Aquitaine, duc de Normandie et roi d’Angleterre, à la tête d’un véritable empire, Richard fut un redoutable adversaire de Philippe Auguste. Sa mort accidentelle au siège de Châlus fut à l’origine de la fin de cet empire Plantagenêt. L’avènement de son frère, Jean sans Terre, personnage très médiocre permis au roi de France de saisir et s’approprier les principaux domaines continentaux du roi d’Angleterre et en particulier son fief ancestral du duché de Normandie dont une grande partie de la noblesse anglaise était issue. Beaucoup de ses membres possédaient des domaines de part et d’autre de la Manche et ce fut un déchirement de choisir son camp. Les échecs et la mauvaise conduite de Jean sans Terre entraîna la révolte des barons anglais soutenus par le clergé ainsi que beaucoup de communes. Le roi fut contraint de signer la Carta Magna qui en limitant ses pouvoirs au profit des barons et des bourgeois fut à l’origine de la démocratie parlementaire britannique.

  • © Histoire et Patrimoine

    Martin Radot arpenteur de la baronnie de Pierrebuffière au service du marquis et de la marquise de Mirabeau à la fin de l’Ancien Régime

    15 février 2024

    Martin Radot arpenteur de la baronnie de Pierrebuffière au service du marquis et de la marquise de Mirabeau à la fin de l’Ancien Régime 

    Dix ans avant le début de la Révolution, le marquis de Mirabeau décide de faire intervenir un spécialiste du droit féodal pour mettre de l’ordre dans le terrier de la baronnie de Pierrebuffière détenue par son épouse, Marie-Geneviève de Vassan. Victor de Riqueti de Mirabeau est un personnage haut en couleur qui a eu une vie mouvementée digne de celle de son fils, le grand tribun de la Constituante. Il fut à l’origine avec le docteur Quesnay de la Physiocratie, théorie économique qui considère que l’homme doit s’insérer dans le subtil équilibre de la nature.

    En décidant de s’intéresser à la gestion des biens de son épouse, le marquis de Mirabeau cherche à connaitre précisément ses droits mais aussi à mettre en pratique ses idées novatrices sur le plan économique. En liaison avec le présidial de Limoges il signe un contrat avec Martin Radot en tant que géomètre féodiste pour procéder au renouvellement du terrier de la baronnie de Pierrebuffière. Celui-ci mettra 6 ans à effectuer ce laborieux travail d’abord avec le marquis puis avec la marquise après leur séparation décidée en 1781 par le Parlement de Paris.

    À partir de 1783, Martin Radot commence à rédiger avec talent l’inventaire de la baronnie qui comporte 248 doubles-pages conservé aux archives départementales de la Haute-Vienne. A la fin de la Révolution, dans la continuité de son métier, il deviendra ingénieur vérificateur du cadastre du nouveau département de l’Allier où il s’était installé.

  • Portrait de Nicolas de La Reynie

    Gabriel Nicolas de la Reynie né à Limoges en 1625, lieutenant de police de Paris, inventeur de la police moderne

    21 décembre 2023

    L’affaire de la marquise de Brinvilliers, empoisonneuse de ses proches, révéla qu’il existait à Paris de nombreuses officines qui faisaient commerce de poisons et vendaient des « messes noires », dont les « services » étaient utilisés par de nombreuses personnes de tous les milieux sociaux et dont la plus célèbre était celle de « La Voisin ». La Reynie rendait compte directement au roi de l’avancée de ces sinistres dossiers. En 1680, Louis XIV le récompensa en le nommant conseiller d’Etat, tout en lui maintenant son office de lieutenant général de police qu’il exerça jusqu’en 1697 soit pendant 30 ans. Il mourut à Paris le 14 juin 1709 mais n’avait pas oublié le Limousin : il acheta en effet d’importantes seigneuries en Bas-Limousin en 1692 et, en 1705, le marquisat de Vicq, terre dont dépendait la seigneurie de Traslage dont il avait hérité en 1698.

  • Portrait de Gabriel Nicolas de La Reynie

    Gabriel Nicolas de la Reynie né à Limoges en 1625, lieutenant de police de Paris, inventeur de la police moderne

    23 novembre 2023

    né à Limoges en 1625. Proche collaborateur de Louis XIV, il fut le premier lieutenant général de police de la ville de Paris, charge qu’il conserva avec brio pendant 30 ans. Il est considéré comme le père de la police moderne.
    Il était le dernier enfant de Jean Nicolas, seigneur de Traslage, conseiller du roi au présidial de Limoges, et d’Antoinette Faure des Moneyroux, sa 1ère épouse. Gabriel ajouta à son nom patronymique Nicolas, celui de La Reynie, arrière fief dont il avait hérité. Il acquit en 1646 l’office de président au siège présidial de Bordeaux. Pendant les troubles de la Fronde (1648- 1653), il resta fidèle au roi. Cela lui valut l’estime du duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, qui le recommanda à Mazarin. En 1661, il acquit l’offices de maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du roi, qui faisait de lui un proche collaborateur du garde des Sceaux.

    A cette époque, la ville de Paris était devenue un repaire de brigands, situation que les officiers chargés de la sécurité ne parvenaient pas à juguler. En 1667, Louis XIV créa un office unique de lieutenant général de police de la ville et vicomté de Paris, qu’il confia à La Reynie. Cet office était chargé de la sûreté générale de la ville, mais contrôlait aussi l’édition, les bonnes mœurs, les corporations, la voirie, les approvisionnements, etc.

    La Reynie devenu un homme de confiance du roi fit un excellent travail : il fut l’inventeur de la police moderne. Il s’attacha à démanteler la fameuse « Cour des Miracles », véritable bastion qui alimentait la ville en assassins, voleurs, faux mendiants et autres malfrats qui en faisaient un vrai coupe-gorge.

  • Armoiries d'Audouin Chauveron, d'argent au pal bandé d'or et de sable de six pièces, et celles de son successeur à la prévôté des Marchands, figurant sur un vitrail de l'hôtel de ville de Paris. ©wikipedia

    Audouin Chauveron né à Limoges vers 1340, prévôt de Paris et prévôt des marchands, proche collaborateur de la couronne

    26 octobre 2023

    Fils de Jehan Chauveron (Chouveyron en langue d’Oc), juriste et procureur de l’évêque de Limoges, Audouin va faire des études de droit à la célèbre université d’Orléans dont il deviendra docteur ès loi.

    Il commença sa carrière administrative comme lieutenant du sénéchal anglais de Limoges, la cité et le château de Limoges ayant été attribués par le traité de Brétigny au duc d’Aquitaine, roi d’Angleterre. Après le rattachement du Limousin à la couronne de France, Audouin va servir le roi comme bailli du Cotentin avec comme mission principale de lutter contre Charles le Mauvais, vassal félon de Charles V et cheval de Troie des Anglais. Le roi satisfait de ses services nomme Audouin bailli d’Amiens pour au côté du duc de Bourgogne participer à l’arrêt de la grande chevauchée du duc de Buckingham débarqué à Calais. Enfin, Audouin Chauveron sera nommé en 1381, prévôt de Paris fonction éminente qu’il conservera pendant plus de 7 ans dans une période troublée de révolte fiscale des bourgeois de Paris 20 ans après celle dirigée par Étienne Marcel.

    La carrière exemplaire d’Audouin Chauveron parti de Limoges pour devenir au fait de sa carrière prévôt de Paris et cumuler les fonctions du prévôt des marchands montre comment la royauté était capable de s’appuyer sur des talents dont l’origine était bien éloignée de la capitale du royaume.

    Il est vrai que l’on peut imaginer qu’Audouin avait bénéficié dans sa jeunesse à Limoges d’une société hybride composée de nombreuses familles d’origines mixtes bourgeoises et nobles qui lui donna une grande ouverture d’esprit. Ce terreau permis à ses talents multiples de s’épanouir et d’être reconnus par Charles-le-Sage, un des plus grands rois qu’ait connu la France.

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