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RCF " Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur..." (Lc 16, 19-31)
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" Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur..." (Lc 16, 19-31)

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 29 février 2024  -  Modifié le 29 février 2024
Prière du matin "Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant ..." (Lc 16, 19-31)

" Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance "

Méditation de l'évangile (Lc 16, 19-31) par Mgr Emmanuel Gobillard 

Chant final : "Heureux qui s'abandonne à toi" par la Communauté de Taizé

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »

Source : AELF


Méditation par Mgr Emmanuel Gobillard 

Il y a deux façons d’entendre cette parabole. La première serait de la lire avec le prisme de la peur ou le prisme moral. Si nous écoutons la parabole de cette façon, nous nous demandons si nous avons bien fait, si nous ne sommes pas trop comme le riche, si nous faisons bien attention à tous les pauvres que nous croisons. Et si nous mourons dans le péché, qu’adviendra-t-il ? Et pourquoi le riche ne peut-il pas être rafraichi, et pourquoi y a-t-il une barrière infranchissable et pourquoi et pourquoi et pourquoi. Il y a une façon plus positive d’entendre cette parabole, qui fixe notre regard sur le Christ, et qui nous fait entrer dans l’action de Christ. Nous pouvons dire alors : « Merci Seigneur, parce que tu es réellement présent dans le visage du pauvre, merci Seigneur parce qu’à chaque fois que je croise un pauvre, une personne âgée, une personne souffrante, et même un riche, un voisin, un ami, un parent, tu te rends présent et tu m’invite à entrer en relation avec toi. Oui merci Seigneur parce que tu es là, infiniment là et tu me propose ta présence à tous les instants de ma vie. Avons-nous conscience que le Seigneur nous a promis sa présence dans l’eucharistie, lorsqu’il a dit « Ceci est mon corps » ! Il nous permet de le rencontrer dans la célébration des sacrements, dans l’adoration. Mais il est aussi présent dans le pauvre, et il l’a affirmé lorsqu’il a dit : ce que vous avez fait à ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. C’est à moi ! pas à quelqu’un qui me représente, mais à moi. Il s’agit donc vraiment d’une présence réelle. Réjouissons-nous donc, parce que nous pouvons entrer en relation en permanence avec Jésus, dans la prière, dans les sacrements, dans le silence et la solitude du cœur à cœur, mais aussi dans la rencontre avec mes frères et sœurs. Il suffit que j’accepte de me laisser toucher, d’entrer vraiment en relation avec lui. Oui merci Seigneur par ce que je n’ai rien à craindre du feu de l’enfer qui est décrit dans la parabole puisque je te connais, je te rencontre souvent, et si je n’en ai pas toujours conscience et si je détourne les yeux, tu te manifestes à moi aussitôt après, d’une autre manière. Nous avons souvent tendance à tout moraliser, mais je pense qu’il est important, avant de moraliser, de rendre grâce, parce que le Seigneur nous sauve. Oui il est notre salut. C’est lui notre salut et le ciel c’est de le rencontrer. Alors si nous prêtons attention à sa présence qui nous fait signe, le ciel est déjà commencé, et le paradis qui se présentera à nous à la fin de notre existence terrestre sera le prolongement naturel de cette louange, que nous vivons déjà. Entrer dans l’action de grâce et remercions le Seigneur de mettre dans nos vies de multiples traces de sa présence, de son amour. Il nous appelle par notre nom, comme il appelle Lazare par son nom. Avez-vous remarqué que le riche n’a pas de nom. Simplement parce que Dieu ne le connait pas. Laissons-nous rencontrer, aimer par lui. Si il nous appelle par notre nom, comme il le fait tous les jours depuis notre baptême, alors c’est que nous sommes déjà en relation avec lui et que cette relation se prolongera éternellement, puisqu’il est la Vie

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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