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RCF "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)
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"Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 2 mars 2024  -  Modifié le 2 mars 2024
Prière du matin "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)

« Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » 

Méditation de l'évangile (Lc 15, 1-3.11-32) par Mgr Emmanuel Gobillard

Chant final Le fils prodique par Glorious

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
“Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.”
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
“Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs :
“Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
“Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
“Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit :
“Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !” »

Source : AELF


Méditation de l'évangile par Mgr Emmanuel Gobillard

La parabole d’aujourd’hui, est centrée sur le Père. On l’appelle à tort la parabole du fils prodigue. Mais notre seul salut, ce n’est pas de regarder le fils, mais de regarder le Père, c’est d’accepter de ne plus nous regarder nous-mêmes, accepter de nous convertir, de nous tourner vers le Père. Jésus s’adresse à deux populations différentes : les publicains et les pécheurs d’un côté, les pharisiens de l’autre, qui sont des gens pieux, qui accomplissent la parole de Dieu et qui suivent la loi mais ils comptent sur leur propre mérite pour être sauvés. Les deux groupes sont invités à se tourner vers le Père, à se reconnaitre pécheurs, pauvres, dépendants, mendiants de l’amour du Père, sinon ils ne peuvent pas être sauvés parce que les uns comme les autres risquent de compter sur leurs propres forces. Mais leurs propres qualités, aussi brillantes soient elles, ne les amèneront pas à la résurrection et à la vie éternelle. Seul Dieu peut les sauver. La reconnaissance de cet état de fait est pour eux la porte d’entrée du mystère du salut qui entre et pénètre en eux par l’amour du Père. Dans l’art nous avons un bel exemple d’illustration de cette parabole de l’enfant prodigue. C’est l’icône de Rembrandt que nous avons tous en mémoire où le centre du tableau, c’est le Père.

A propos de ce tableau, j’ai trouvé un commentaire d’un prêtre qui s’appelle Paul Baudiquey et que je voudrais vous lire.

« II faut misère et parfois même profonde misère pour avoir cœur. Et d'une patience qui attend, et d'une attente qui écoute, naît le dialogue insurpassable. Notre assurance n'est plus en nous, elle est en celui qui nous aime.

Accepter d'être aimé... accepter de s'aimer. Nous le savons, il est terriblement facile de se haïr ; la grâce est de s'oublier. La grâce des grâces est de s'aimer humblement soi-même, comme n'importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ.

Encore faut-il avoir appris ce que tomber veut dire, comme une pierre tombe dans la nuit de l'eau ; Ce que veut dire craquer, comme un arbre s'éclate aux feux ardents du gel, sous l'éclair bleu de la cognée. Que peuvent savoir de la miséricorde des matins, ceux dont les nuits ne furent jamais de tempêtes et d'angoisses ?

Que nous soyons dans l'inquiétude, le doute et le chagrin,
Que nous marchions, le cœur serré, dans la vallée de l'ombre et de la mort !
Que nos visages n'aient d'autre éclat que ceux, épars, d'un beau miroir brisé...
Un amour nous précède, nous suit, nous enveloppe...

L'inconnu d'Emmaüs met ses pas dans les nôtres, et s'assied avec nous à la table des pauvres... Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent. »

Demandons au Seigneur la grâce de nous apprendre ce regard, ce regard qu’il a lui-même vers son Père, regard éternel et miséricordieux, tendre et compatissant, apprendre ce regard pour ne pas avoir peur d’être comme des enfants, capables de l’embrasser, de nous précipiter dans ses bras et cela nous pouvons le faire à chaque instant car nous avons toujours besoin de lui. Demandons au Seigneur la grâce de maintenir en nous le désir de sa présence et de nous donner la force de nous agenouiller devant lui pour recevoir son amour.

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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