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Thérèse de Lisieux, patronne des missions
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Thérèse de Lisieux, patronne des missions

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 23 février 2023  -  Modifié le 19 juillet 2023
A l'école des Saints Thérèse de Lisieux, patronne des missions

Comment une petite carmélite morte à 24 ans a-t-elle pu devenir la patronne des missions universelles de l’Église ? C’est qu’il y a eu un ouragan de gloire…

Thérèse à 15 ans, âge où elle est entrée au carmel Thérèse à 15 ans, âge où elle est entrée au carmel

À la mort de Thérèse Martin, connue au carmel de Lisieux sous le nom de sœur Thérèse de l’Enfant Jésus de la sainte Face, personne n’imagine que cette jeune fille, décédée à 24 ans après 9 années de vie au couvent, pourra un jour être canonisée et connue dans le monde entier.

 

Lorsque, pour la première fois, un prêtre évoque avec mère Marie de Gonzague l’éventuelle canonisation de Thérèse, elle lui répond :

 

Mais, si on canonise sœur Thérèse, il faudrait canoniser toutes les carmélites !

 


Comment expliquer que cette jeune fille, passée inaperçue dans son carmel, puisse être devenue connue dans le monde entier et appelée « la plus grande sainte des temps modernes » par le pape Pie X, lui-même saint.

 


La réponse est double : il y a eu le succès de l’Histoire d’une âme qui reprend les écrits que Thérèse a rédigé par obéissance et ce qu’on a appelé l’ouragan de gloire.


Quand l’Histoire d’une âme est publiée un an après la mort de Thérèse, personne ne s’attend au succès planétaire que ce livre va rencontrer. C’est un véritable bestseller : en moins de 27 ans (jusqu’à sa canonisation), 2 millions de livres sont édités avec de multiples traductions : soit 74 000 par an ! Thérèse est connue et aimée dans le monde entier.


Une promesse de Thérèse frappe spécialement les lecteurs :

 

Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre.

 


Les gens la prient et ils sont exaucés

 

Les miracles se multiplient : une jeune aveugle de 4 ans est guérie sur sa tombe ; Édith Piaf, aveugle elle aussi, sera également guérie par Thérèse… Pendant la guerre 14-18, de nombreux soldats des deux camps affirment l’avoir vue et avoir été miraculeusement protégée par elle. Un miracle va spécialement frapper les esprits : à Gallipoli en Italie, Thérèse apparaît à la prieure et sauve le couvent de la banqueroute.


Les missionnaires aussi sont touchés par les écrits de Thérèse qui explique Communauté évangéliser par la prière et le sacrifice. Ils viennent le prier sur sa tombe. L’un d’eux, Mgr Charlesbois, évangélise dans la baie d’Hudson au Canada. Un village esquimaux lui donne particulièrement du fil à retordre malgré 5 années d’évangélisation. En 1917, de retour de Lisieux, il éparpille de la terre de la tombe de Thérèse autour du village. Tous les habitants demandent le baptême. Mgr Charlebois est tellement bouleversé qu’il lance une supplique pour le pape Pie XI dans laquelle il demande que Thérèse soit proclamée patronne des missions. 226 évêques missionnaires signes cette requête ! La pape reçoit la supplique en octobre 1925, deux ans après la canonisation de Thérèse. En seulement 2 mois, la décision est prise et Thérèse de Lisieux est proclamée patronne des Missions à l'égal de Saint François-Xavier le 14 décembre 1927.


Le 3 mai 1944, Pie XII la proclame sainte patronne secondaire de la France, comme sainte Jeanne d’Arc.
Le 19 octobre 1997, année du centenaire de sa mort, en pleine préparation du Grand Jubilé de l’an 2000, saint Jean-Paul II proclame Thérèse Docteur de l’Église, reconnaissant comme cela l’apport extraordinaire que Thérèse a donné au peuple de Dieu par ses écrits. Thérèse est la troisième femme docteur de l’Église après Catherine de Sienne et Thérèse d’Avila.

A l'école des Saints Thérèse : la petite voie et la charité

Je voudrais vous parler de deux messages essentiels que Dieu nous donne à travers la petite Thérèse.

Je vous rappelle que c’est Dieu qui nous parle par les saints. Si les saints sont mis en évidence dans l’Église, c’est pour que nous entendions ce que Dieu a voulu nous dire par eux.

 

Il y a deux choses magnifiques que Dieu nous dit par Thérèse :

 

  1. Il y a une voie très courte pour aller au ciel et qui est accessible à tous, surtout aux plus petits, c’est-à-dire à nous ! C’est un ascenseur pour le ciel que Thérèse a découvert. Elle se décourageait en se comparant aux grands saints. Elle se disait que la sainteté d’une Thérèse d’Avila, d’un saint Ignace de Loyola ou d’un don Bosco était inimitable pour elle. N’est-ce pas ce que nous pensons aussi ? Mais elle voulait à tout prix être sainte quand même ! Alors elle a cherché un raccourci pour le ciel et elle l’a trouvé dans sa petitesse même ! C’est une immense espérance pour nous tous qui sommes des petits, qui nous sentons incapables de grandes choses dans la vie spirituelle : Thérèse nous montre une route pour le ciel.

     
  2. Deuxième message que Dieu nous donne à travers Thérèse, c’est sur la charité. Thérèse a découvert ce que cela voulait dire vivre le nouveau commandement de Jésus qui demande d’aimer « comme il a aimé ». Elle l’a découvert dans son couvent où il y avait des sœurs parfois revêches qu’elle devait aimer. Comme la vieille sœur qu’elle aidait à se rendre de la chapelle au réfectoire et qui n’arrêtait pas de rouspéter. Thérèse a compris ce que c’était vraiment l’amour que Dieu nous demande. Ce n’est pas un sentiment, avoir des palpitations d’extase devant une personne. Non, elle nous dit que l’amour consiste dans les actes. Je vous raconterai comment Thérèse a découvert cela avec des histoires truculentes qui se sont passées dans son couvent.

 

La petite voie ou l’enfance spirituelle

 

Nous avons vu que saint Pie X a dit de Thérèse qu’elle était la plus grande sainte des temps modernes. Cette sainteté de Thérèse correspond à un grand désir de sa part. Ce désir est une des clés de la vie de Thérèse et de la vie de tous les saints. Sans grands désirs, pas de sainteté.

 

Je choisis tout !

 

A l’oraison, mes désirs me faisaient souffrir le martyre…

 

  • Thérèse voulait être sainte, mais elle ne s’est pas contentée de ses désirs : elle a tout fait pour cela. Elle a dit qu’elle n’a pas passé plus de trois minutes sans penser au Bon Dieu et que le Bon Dieu ne pourrait rien lui refuser au ciel car elle ne lui a rien refusé sur terre !
     
  • Mais la sainteté de Thérèse, avant d’être le résultat de ses efforts, est un don de Dieu pour elle et pour l’Église. Elle a reçu de Dieu une vocation universelle, un message pour tous les chrétiens : sa petite voie de confiance et d’humilité.

 

Thérèse a trouvé un raccourci pour aller au Ciel. Elle l’a cherché pour elle, mais lorsqu’elle l’a eu trouvé, elle a pris conscience que cette découverte était pour tous. Elle a bien senti qu’elle était investie d’une mission universelle. Quand on lit les “Derniers entretiens” on s’en perçoit très vite.


Après sa mort, les événements lui ont donné raison. On peut penser à bon droit que l’ouragan de gloire dont j’ai parlé s’explique par la volonté qu’a Dieu d’attirer l’attention des hommes sur le message de Thérèse.

 

Qu’est-ce que la petite voie ?

Un cocktail : 1/3 d’abandon, 1/3 de confiance et 1/3 d’humilité et bien mélanger jusqu’à ce chaque ingrédient soit indissociable des autres. Servez avec beaucoup d’amour, et vous avez le tout !

Nous allons dissocier les trois éléments pour mieux analyser la démarche de Thérèse. Mais en elle, ils ne font qu’un, ils sont le même élan de son âme !

 

Attention : Quand elle présente sa “petite voie” à sa sœur dans son manuscrit B, elle commence par dire :

 

Ne croyez pas que je nage dans les consolations. Ma seule consolation est de ne pas en voir sur la terre.

 

(Manuscrits autobiographiques, MsB p. 218) On voit donc que ce que propose Thérèse n’est pas un chemin de roses avec des grâces “affectives” et senties mais un chemin de foi. Le fait de savoir que Thérèse n’avait pas de consolations dans sa prière peut être une consolation pour nous et un encouragement à ne pas rechercher le sensible mais la volonté de Dieu.

 

1. L’humilité, la petitesse

Toute la démarche de Thérèse est basée sur l’humilité, sur la conscience toujours plus aiguë de sa petitesse, sur l’acceptation de sa faiblesse. Et même, cette petitesse, cette faiblesse deviennent une chance, un moyen d’entrer dans le cœur de Dieu. Thérèse a de grands désirs.

 

Je ne suis qu’une enfant, impuissante et faible, cependant c’est ma faiblesse même qui me donne l’audace de m’offrir en Victime à ton Amour, ô Jésus ! […] Pour que l’Amour soit pleinement satisfait, il faut qu’il s’abaisse, qu’il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant…

 

(Manuscrits autobiographiques, MsB p. 227) Thérèse fait preuve d’un réalisme spirituel très grand. Elle analyse sa situation avec lucidité :

  1. Elle est petite, faible, incapable de grandes actions : c’est notre cas, n’est-ce pas ?
  2. Elle a des désirs immenses, elle veut être sainte… : j’espère que c’est votre cas !
  3. Or le désir d’être saint correspond à la volonté de Dieu sur elle (et sur chacun de nous). Elle le sait par la foi. Donc
  4. « Le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables. Je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. » (Manuscrits autobiographiques, MsC p. 240)

 

Quelle est sa découverte ?

Elle cherche un ascenseur pour monter le rude escalier de la perfection qu’elle ne peut gravir par ses propres forces. Elle cherche, elle prie, elle scrute la Parole de Dieu et elle trouve :

 

Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi.

Pr 8, 4

 

Elle pressent qu’elle est proche de la solution. Elle continue sa recherche :

 

Voici ce que j’ai trouvé : “ Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! (Is 66, 12-13) Jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses ne sont venues réjouir mon âme, l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n’ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus.

Manuscrits autobiographiques, MsC p. 241

 

Quand on entend ces paroles de Thérèse, on est frappé par leur simplicité, leur évidence : ça a l’air si simple ! C’est que nous sommes au cœur de l’Évangile : « Si vous ne changez pas pour devenir comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » (Mt 18, 3).

 

Nous envisageons la perfection comme une forme de montée.
Thérèse nous montre qu’elle est une descente dans l’humilité : celui qui s’élève sera abaissé, celui qui s’abaisse sera élevé…
C’est aussi le message de saint Paul : « je me glorifie de mes infirmités » (2 Co 12, 7-10)

Thérèse dit à sa sœur :
 

Tu te trompes si tu crois que ta petite Thérèse marche toujours avec ardeur sur le chemin de la vertu. Elle est faible et bien faible. Tous les jours elle en fait une nouvelle expérience. Mais Jésus se plaît à lui enseigner, comme à saint Paul, la science de se glorifier dans ses infirmités. C’est une grande grâce que celle-là, et je prie Jésus de te l’enseigner car là seulement se trouve la paix et le repos du cœur. (Et elle prie pour nous maintenant) Quand on se voit si misérable, on ne veut plus se considérer et on ne regarde que l’unique Bien Aimé.

LT 109
 

Thérèse sait qu’elle a tout reçu de Dieu : elle a une force et une générosité naturelles et surnaturelles… Mais elle a conscience qu’il y a une sorte de partie de tennis entre elle et Dieu, entre elle et Jésus : Dieu attend quelque chose en retour… Mais quoi ?
Un “je ne sais quoi”, une conscience suraiguë que chaque fois qu’elle fait un acte de générosité, elle ne lui donne rien : car elle a tout reçu. Mais ce qu’elle donne, c’est « J’aime mon petit néant. » « Ce qui plaît à Dieu, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté » Ça ce n’est pas évident. Cela nécessite un grand effort.


C’est une grâce au deuxième degré car elle suppose l’intervention de la liberté. Sans contrarier la nature, elle était naturellement généreuse, mais il y a un petit oui…
Dieu peut nous donner en un clin d’œil toutes les qualités jusqu’au désir de l’amour et du martyre, mais cela n’est rien… car ce n’est pas difficile pour Dieu de nous donner tout cela.
Ce qui est difficile — même pour Dieu — c’est d’obtenir que notre liberté lui donne tout cela sans s’accrocher à cela comme notre bien…

Quand on est thérésien, il faut se méfier de l’orgueil, de l’orgueil, de l’orgueil…

Ce n’est pas le mouvement naturel de notre cœur : nous avons toujours tendance à nous grandir, à refuser nos faiblesses, notre petitesse… Nous nous rebellons, nous n’acceptons pas… Et c’est là que va intervenir l’abandon.
 

2. L'abandon

 

L’art d’être petit passe par celui de s’abandonner. Qu’est-ce que l’abandon ? C’est l’art d’accepter tous les événements — heureux ou malheureux — comme une chance pour se rapprocher de Dieu et lui manifester notre amour. L'abandon n'a rien à voir avec le fatalisme (Inch Allah), le défaitisme (on ne peut rien y faire). L'abandon, c'est porter un regard de foi sur tout ce qui nous arrive : « L’âme de foi qui sait le secret de Dieu demeure tout à fait en paix, et tout au lieu de l’effrayer, la rassure, intimement persuadée que Dieu la conduit. Elle prend tout pour grâce et vit dans l’oubli d’un sujet sur lequel Dieu travaille, pour ne penser qu’à l’ouvrage commis à ses soins, c’est-à-dire à l’amour qui l’anime sans cesse à remplir fidèlement et avec exactitude ses obligations. Tout le distinct en l’âme abandonnée est l’action de grâce, excepté les péchés qui y sont légers et que cette action même tourne à bien. » (P. de Caussade dans “L’abandon à la divine Providence”)

 

L'abandon repose sur un acte de foi essentiel :

  • Dieu m'aime. Thérèse a une très grande conscience de cet amour de Dieu-Père pour elle. • parce qu'il m'aime, il veut mon bonheur ;
  • parce qu'il est tout puissant, il a les moyens de me rendre heureux ;
  • donc pourquoi m'inquiéter ? Quoiqu'il m'arrive, je suis à l'ombre de ses ailes… Celui qui vit de cette manière commence son ciel sur la terre ! Plus d'inquiétudes, Dieu s'occupe de tout…

La racine de l’abandon, c’est donc la conviction profonde que nous sommes aimés d’un amour fou. Thérèse est touchée par cet amour, brûlée par l’amour. C’est lui qu’elle cherche. Elle cherche comment se donner à l’amour, recevoir l’amour…

 

Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin qui conduit à cette fournaise divine, ce chemin, c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père.

Manuscrits autobiographiques, MsB p. 218

 

Si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance… Il n’a pas besoin de nos œuvres, mais seulement de notre amour…

Manuscrits autobiographiques, MsB p. 219

 

NB : Insistance sur la reconnaissance, la louange ! Pour louer, il faut être totalement décentré de soi et sur-centré sur Dieu (humilité). Il faut aimer à la folie. C’est le désir de louer Dieu qui pousse Thérèse à s’offrir à l’Amour Miséricordieux.

 

Découvrir sa petitesse passe souvent par la découverte de son péché. C’est souvent une découverte décapante, décourageante (« Je n’arriverai jamais à être saint »), qui fait souffrir. Pourtant, c’est notre “non-sainteté” qui attire Dieu, c’est notre reconnaissance de notre péché, comme le montre le commentaire de Jésus face à la prière du publicain. On est au cœur de la tradition chrétienne : « Celui qui pleure ses péchés est plus grand que celui qui voit Dieu ou ressuscite un mort. » (saint Isaac le Syrien)


Le secret de Thérèse, c’est d’accepter cela, de s’abandonner, de reconnaître que ce n’est que la vérité… Et encore ne la connaissons nous pas totalement : le curé d’Ars avait un jour vu combien il était pécheur et avait failli en être totalement découragé : vision insoutenable…


Mais si on accepte cette vérité de notre faiblesse et de notre péché, si on se donne ainsi à la miséricorde, on fait une expérience très forte de douceur : l’humilité est proche de la douceur… M’accepter tel que je suis, me donner totalement ainsi, remplit mon cœur de douceur… L’amertume est changée en douceur…

Des exemples de l’abandon dans la petitesse :

 

  • Quand Thérèse a un geste d’impatience, quand son imperfection est visible de tous, elle ne se désole pas. Elle rend grâce de ce que tous puissent constater la vérité, à savoir qu’elle est si faible, si imparfaite…
  • Quand elle a commis un péché, elle est mal à l’aise. Elle comprend que cette souffrance intérieure est normale. Elle l’accepte et l’offre en réparation de sa faute… et elle attend sereinement que ça passe, sans s’inquiéter.
  • Elle constate qu’elle souffre avec amertume, qu’elle n’arrive pas à offrir sa souffrance dans la joie, un peu comme si elle ne souffrait pas. Alors elle écrit à sa sœur :


Souffrons avec amertume, sans courage… Jésus a souffert avec tristesse… sans tristesse, est-ce que l’âme souffrirait ? Nous voudrions souffrir généreusement, grandement… Céline ! Quelle illusion ! … Nous voudrions ne jamais tomber ? Qu’importe, mon Jésus, si je tombe à chaque instant, je vois par là ma faiblesse et c’est pour moi un grand gain…

LT 89

Attention : s’abandonner ne signifie pas ne rien faire, quiétisme.

L’abandon s’alimente par le sacrifice :
« Il faut faire tout ce qui est en soi, donner sans compter, se renoncer constamment, en un mot, prouver son amour par toutes les bonnes œuvres en son pouvoir. Mais, à la vérité, comme tout cela est peu de chose… il est nécessaire, quand nous aurons fait tout ce que nous croyons de voir faire, de nous avouer des “serviteurs inutiles”, espérant toutefois que le bon Dieu nous donnera, par grâce, tout ce que nous désirons. C’est là ce qu’espèrent les petites âmes qui “courent” dans la voie de l’enfance : Je dis “courent” et non pas “se reposent”. » (Conseils et souvenirs p. 50)

 

Nous avons vu que, quand Thérèse descend en elle-même, elle constate son immense petitesse. Et elle l’accepte. C’est “mouvement descendant de l’humilité”, complété par l’abandon qui accepte profondément la vérité de la faiblesse. Mais Thérèse n’en reste pas là. Une fois sa petitesse découverte et acceptée, elle entame un “mouvement ascendant”, celui de la confiance.

 

C’est la confiance, rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour.

 

La confiance est la plante qui pousse sur l’humus de l’humilité et la certitude de la miséricorde. Elle ne s’appuie sur rien d’autre. « Je comprends […] que toutes les âmes ne peuvent pas se ressembler, il faut qu’il y ait différentes familles afin d’honorer spécialement chacune des perfections du Bon Dieu. A moi Il a donné sa Miséricorde infinie et c’est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections divines !… Alors toutes m’apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que les autres) me semble revêtue d’amour… Quelle douce joie de penser que le Bon Dieu est Juste, c’est-à-dire qu’il tient compte de nos faiblesses, qu’il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? » (Manuscrits autobiographiques, MsA)

Thérèse enseigne qu’il ne faut pas craindre de trop désirer, de trop demander au Bon Dieu : « Il y a sur la terre des gens qui savent se faire inviter, qui se faufilent partout… Si nous demandons au Bon Dieu quelque chose qu’il ne comptait pas nous donner, Il est si puissant et si riche qu’il y va de son honneur de ne pas nous refuser, et Il donne… » (Conseils et souvenirs p. 48)

Elle aimait beaucoup cette parole :

Plus Dieu veut nous donner, plus il nous fait désirer

St Jean de la Croix

La confiance en Dieu est liée à la défiance de soi : Cd = 1/Ds

Tant que nous cherchons Dieu par autre chose que la confiance seule, nous cessons de mettre en lui notre unique appui. Or il veut être notre seul soutien ! C’est le lien avec l’humilité. On ne peut vraiment faire totale confiance en Dieu — c’est-à-dire TOUT attendre de lui — que si on ne compte en aucune manière sur nos forces… Toutes les impuretés spirituelles viennent de ce que nous nous appuyons sur autre chose que sur Dieu (exemple les techniques yoga, etc.)

Si nous n’avons plus rien à quoi nous raccrocher, nous sommes obligés de faire le plongeon : Dieu seul !

Comparaison : la petite voie est comme le saut à ski :

  1. il faut se laisser descendre le plus bas possible : petitesse et abandon
  2. on saute dans le vide… confiance… Et plus on s’est laissé descendre bas, plus on va loin

Ne pas confondre confiance et présomption : comme Dieu est miséricorde, il lui faudra bien me pardonner… Ce n’est pas un dû : Dieu est aussi juste, il ne faut pas l’oublier. Il ne faudrait pas que notre confiance en la miséricorde nous arrête sur le chemin de la sainteté : même si nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes, il nous faut tout faire « lever sans cesse notre petit pied pour monter l’escalier, même si on n’y arrive pas… »

Application concrète de la confiance à propos du purgatoire : Elle espérait bien aller directement au paradis. Elle était scandalisée par les limbes car, pour elle, être privé de l’amour de Dieu, même sans souffrir, était une terrible punition. Pour échapper au purgatoire, il faut d’abord croire qu’il existe. « Est-ce qu’un père gronde son enfant quand lui-même s’accuse, lui inflige-t-il une pénitence ? Non bien sûr, mais il le presse sur son cœur. » (Conseils et souvenirs p. 52) Elle raconte l’histoire d’un lapin poursuivi par des chiens… il saute dans les bras du chasseur : « Ainsi, le Bon Dieu fera-t-il avec nous si, poursuivis par la justice, figurée par les chiens, nous cherchons refuge dans les bras mêmes de notre Juge… » (Conseils et souvenirs p. 52)

 

Thérèse est convaincue que tout est dans la confiance, si on reconnaît sa faiblesse. Elle a cette parole merveilleuse d’espérance pour nous :

Si par impossible tu trouvais une âme plus faible, plus petite que la mienne, tu te plairais à la combler de faveurs plus grandes encore, si elle s’abandonnait avec une entière confiance à ta miséricorde.

Manuscrits autobiographiques, MsB p. 233

Qui oserait prétendre qu’il est plus grand que Thérèse ? Si donc nous sommes plus petits et misérables… il ne nous manque plus qu’une confiance entière et une offrande totale par amour de notre néant pour être “plus saints” qu’elle !


Et elle ne sera pas jalouse, elle qui osait demander 

O habitants du ciel, je vous supplie de m’adopter pour votre enfant. À vous seuls sera la gloire que vous me ferez acquérir mais daignez exaucer ma prière, elle est téméraire, je le sais, cependant j’ose vous demander de m’obtenir votre double amour !

Manuscrits autobiographiques, MsB p. 228

 

A la source de tout, l’amour

A la source de la découverte de sa “petite voie”, il y a la découverte de la miséricorde de Dieu : Dieu qui se fait proche de sa misère. Thérèse fait cette découverte en 1884. Avant cela, le mot “miséricorde” n’apparaît quasi pas dans ses écrits (lettres, poèmes, pièces de théâtre…), après elle le cite abondamment… La petite voie ne se comprend que dans le contexte d’un Dieu de miséricorde.
Dieu est comme le curé d’Ars qui au lieu de donner l’aumône aux pauvres leur achetait leurs vieilles guenilles. Dieu veut acheter notre petit néant, notre péché. Ça l’intéresse !

En découvrant l’infinité de l’amour de Dieu pour elle, Thérèse veut y répondre par un même amour. Elle veut rendre à Dieu amour pour amour, l’aimer comme il l’aime. À première vue, c’est impossible. Nul ne peut aimer Dieu d’un amour infini. Sauf si elle obtient le propre amour de Dieu ! Elle demande donc que Dieu lui donne son propre Cœur pour aimer comme il aime !
« C’est ton amour, Jésus, que je réclame
C’est ton amour qui doit me transformer ;
Mets en mon cœur ta consumante flamme,
Et je pourrai te bénir et t’aimer.
Alors malgré mon indigence extrême,
Je t’aimerai comme on t’aime là-haut ;
Je t’aimerai de cet amour lui-même
Dont tu m’aimas, toi, le Fils du Très-Haut. »
(Poésie 41)

On comprend alors ce qui a pu se passer dans le cœur de Thérèse quand « ses désirs à l’oraison lui faisaient souffrir le martyre ». Elle voulait être tout : prêtre, docteur, martyr, missionnaire, etc. Plus tard, elle comprend que ces désirs mêmes sont aussi des richesses qui peuvent rendre injustes… : « Mes désirs de martyre ne sont rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la confiance illimitée que je sens dans mon cœur… Ce qui plaît au Bon Dieu, c’est l’espérance aveugle que j’ai dans sa miséricorde… Voilà mon seul trésor ! » (LT 197)
Elle demande une parole, elle ouvre sa Bible au hasard… Elle tombe sur le texte de 1 Co 12 et lut que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs, etc. et que l’Église est composée de différents membres, que l’œil ne peut pas être en même temps la main…
Ce texte répond à sa question : mais il ne donne pas la réponse qu’elle attend…
Alors elle continue à chercher, elle va voir plus loin ! (Bonne leçon pour nous dans notre manière de lire la Parole) Et elle trouve l’hymne à l’Amour :
« Enfin j’avais trouvé le repos. Considérant le Corps mystique de l’Église, je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par St Paul, ou plutôt, je voulais me reconnaître en tous… La charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur et que ce Cœur brûlait d’amour. Je compris que l’amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… en un mot qu’il est éternel !
Alors dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour, ma vocation, je l’ai enfin trouvée, ma vocation, c’est l’AMOUR !
Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Église, et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… Dans le Cœur de l’Église, ma mère, je serai l’amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé !!! » (Manuscrits autobiographiques, MsB p. 226)

Nous sommes ici en présence d’une illustration magnifique du principe évangélique : « qui s’abaisse sera élevé »
Thérèse a choisi d’être toute petite. Elle joue à la banque de l’amour. C’est le jeu de qui perd gagne. En acceptant sa petitesse et sa faiblesse, en renonçant à tout mérite propre, elle entre dans le cœur de miséricorde de Dieu qui lui rend au centuple tout ce qu’elle a “perdu”.

L’amour est la clé de toute la petite voie :
« Je ne suis qu’une enfant, impuissante et faible, cependant c’est ma faiblesse même qui me donne l’audace de m’offrir en Victime à ton Amour, ô Jésus ! Autrefois, les hosties pures et sans taches étaient seules agréées par le Dieu Fort et Puissant. Pour satisfaire la Justice divine, il fallait des victimes parfaites. Mais à la loi de crainte a succédé la loi d’amour. Et l’Amour m’a choisie pour holocauste, moi, faible et imparfaite créature. Ce choix n’est-il pas digne de l’Amour ? Pour que l’Amour soit pleinement satisfait, il faut qu’il s’abaisse, qu’il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant… » (Manuscrits autobiographiques, MsB p. 227)
Et on arrive naturellement à l’Offrande à l’Amour Miséricordieux dont nous parlerons demain.

Résumé : Jésus est un berger. Les brebis vaillantes et fortes, il les accompagne. Les brebis faibles et blessées, il les porte sur ses épaules. Alors, quelle sorte de brebis voulez-vous être ?

L’amour, la charité

Alors que Thérèse est malade et en train de mourir de la tuberculose, mère Marie de Gonzague, sa supérieure, lui demande d’écrire ses souvenirs de vie au couvent. Cela donne le manuscrit C qui est essentiellement consacré à la découverte que Thérèse fait de la charité, de l’amour fraternel.

Il faut comprendre que la vie dans un couvent pour une jeune fille comme Thérèse n’est pas facile. Elle vit avec de vieilles sœurs qui ont leurs habitudes et qui ne sont pas toutes des saintes. Il y en a une, en particulier, dont Thérèse dit :
 

Il se trouve dans la communauté une sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses, ses manières, ses paroles, son caractère me semblaient très désagréables.

MsC, 13 verso



De telles paroles dans la bouche d’une sainte peuvent étonner. Nous pouvons aussi rencontrer ce genre de situation. Thérèse nous rejoint dans la pauvreté de notre humanité avec ses sentiments tellement humains. Mais elle s’empresse de compléter :

« Cependant c’est une sainte religieuse qui doit être très agréable au bon Dieu… »

Thérèse ne veut pas critiquer. Elle reconnaît que ses sentiments ne correspondent pas à l’amour que Dieu a pour cette sœur qui lui est antipathique. Elle continue :

« … Aussi ne voulant pas céder à l’antipathie naturelle que j’éprouvais, je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments, mais dans les œuvres, alors je me suis appliquée à faire pour cette sœur ce que j’aurais fait pour la personne que j’aime le plus.
A chaque fois que je la rencontrais je priais le bon Dieu pour elle, Lui offrant toutes ses vertus et ses mérites.
Je sentais bien que cela faisait plaisir à Jésus, car il n’est pas d’artiste qui n’aime à recevoir des louanges de ses œuvres et Jésus, l’Artiste des âmes, est heureux lorsqu’on ne s’arrête pas à l’extérieur mais que, pénétrant jusqu’au sanctuaire intime qu’il s’est choisi pour demeure, on en admire la beauté.
Je ne me contentais pas de prier beaucoup pour la sœur qui me donnait tant de combats, je tâchais de lui rendre tous les services possibles et quand j’avais la tentation de lui répondre d’une façon désagréable, je me contentais de lui faire mon plus aimable sourire et je tâchais de détourner la conversation, car il est dit dans l’Imitation : “Il vaut mieux laisser chacun dans son sentiment que de s’arrêter à contester.”
Souvent aussi, lorsque je n’étais pas à la récréation (je veux dire pendant les heures de travail,) ayant quelques rapports d’emploi avec cette sœur, lorsque mes combats étaient trop violents, je m’enfuyais comme un déserteur. comme elle ignorait absolument ce que je sentais pour elle, jamais elle n’a soupçonné les motifs de ma conduite et demeure persuadée que son caractère m’est agréable.
Un jour à la récréation, elle me dit à peu près ces paroles d’un air très content : “Voudriez-vous me dire, ma sœur Thérèse de l’Enfant Jésus, ce qui vous attire tant vers moi, à chaque fois que vous me regardez, je vous vois sourire ?” Ah ! ce qui m’attirait, c’était Jésus caché au fond de son âme… Jésus qui rend doux ce qu’il y a de plus amer… (NHA 1042) Je lui répondis que je souriais parce que j’étais contente de la voir (bien entendu je n’ajoutai pas que c’était au point de vue spirituel.)
((MsC, 13 verso – 14 recto)

Parole clef :

je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments, mais dans les œuvres.



Aimer, c’est agir !


Quand Jésus nous dit « Aimez vos ennemis » (Mt 5), il faut comprendre ce commandement dans le sens que Thérèse nous donne. Ce ne sont pas des sentiments mais des actes, une charité en actes !

Pour la petite histoire, quand les manuscrits de Thérèse ont été publié sous le tire Histoire d’une âme, la sœur en question l’a lu comme tout le monde et elle ne s’est pas reconnue. Thérèse avait été tellement délicate dans sa charité que la sœur croyait sincèrement après sa mort qu’elle avait été sa préférée.
Il a fallu une parole indélicate d’une autre sœur qui, un jour qu’elle était excédée, lui a sorti en pleine figure : « C’est vous la sœur dont parle Thérèse ! »

Il y a un autre exemple de la charité délicate de Thérèse :

« C’était du temps que Sœur Saint Pierre allait encore au chœur et au réfectoire. (Mt 6,3-4) A l’oraison du soir elle était placée devant moi : dix minutes avant six heures, il fallait qu’une sœur se dérange pour la conduire au réfectoire, car les infirmières avaient alors trop de malades pour venir la chercher. Cela me coûtait beaucoup de me proposer pour rendre ce petit service, car je savais que ce n’était pas facile de contenter cette pauvre sœur Saint Pierre qui souffrait tant qu’elle n’aimait pas à changer de conductrice. Cependant je ne voulais pas manquer une si belle occasion d’exercer la charité, me souvenant que Jésus avait dit : Ce que vous ferez au plus petit des miens c’est à moi que vous l’aurez fait. (NHA 1124) (Mt 25,40) Je m’offris donc bien humblement pour la conduire : ce ne fut pas sans mal que je parvins à faire accepter mes services ! Enfin je me mis à l’œuvre et j’avais tant de bonne volonté que je réussis parfaitement. Chaque soir quand je voyais ma Sœur Saint Pierre secouer son sablier, je savais que cela voulait dire : partons ! C’est incroyable comme cela me coûtait de me déranger surtout dans le commencement ; je le faisais pourtant immédiatement, et puis, toute une cérémonie commençait. Il fallait remuer et porter le banc d’une certaine manière, surtout ne pas se presser, ensuite la promenade avait lieu. Il s’agissait de suivre la pauvre infirme en la soutenant par sa ceinture, je le faisais avec le plus de douceur qu’il m’était possible ; mais si, par malheur, elle faisait un faux pas, aussitôt il lui semblait que je la tenais mal et qu’elle allait tomber. “Ah ! mon Dieu ! vous allez trop vite, j’vais m’briser.” Si j’essayais d’aller encore plus doucement : “Mais suivez-moi donc ! je n’sens pus vot’main, vous m’avez lâchée, j’vais tomber ; ah ! j’avais bien dit qu’vous étiez trop jeune pour me conduire.” Enfin nous arrivions sans accident au réfectoire ; là survenaient d’autres difficultés, il s’agissait de faire asseoir Sœur Saint Pierre et d’agir adroitement pour ne pas la blesser, ensuite il fallait relever ses manches (encore d’une certaine manière), puis j’étais libre de m’en aller. Avec ses pauvres mains estropiées elle arrangeait son pain dans son godet, comme elle pouvait. Je m’en aperçus bientôt et, chaque soir, je ne la quittai qu’après lui avoir encore rendu ce petit service. Comme elle ne me l’avait pas demandé, elle fut très touchée de mon attention et ce fut par ce moyen que je n’avais pas cherché exprès, que je gagnai tout à fait ses bonnes grâces et surtout (je l’ai su plus tard) parce que, après avoir coupé son pain, je lui faisais avant de m’en aller mon plus beau sourire. » (MsC 29 recto-verso)


Mais Thérèse ne s’arrête pas là dans ses découvertes.
En méditant sur le commandement d’amour, elle découvre une différence qui n’était soulignée de son temps :
Il y a le commandement « Aimer son prochain comme soi-même »
Et il y a le commandement nouveau de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 24-25).

La nouveauté, c’est d’aimer comme Jésus lui-même a aimé. INFINIMENT !
« Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C’est parce que vous voulez m’accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. (Jn 13,24-25) Oh ! que je l’aime puisqu’il me donne l’assurance que votre volonté est d’aimer en moi tous ceux que vous me commandez d’aimer !… Oui je le sens , lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. » (MsC 12 verso)

Il me semble qu’à travers cette découverte de Thérèse, Dieu nous parle.
 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

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