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Saint Joseph Cottolengo
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Saint Joseph Cottolengo

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 2 mai 2023  -  Modifié le 2 mai 2023

Incroyable apôtre de la Divine Providence, il a fondé pas moins de 12 congrégations religieuses.

©Cottolengo ©Cottolengo

« Parmi tous les saints, il n'y en a pas un à la fois plus prodigieux, plus moderne et plus inconnu que saint Joseph Benoît Cottolengo. » Jean-Luc Moens aime cette présentation qui donne envie d’en savoir plus sur Joseph Cottolengo qui est presque inconnu en France, alors qu’il est considéré comme le « saint Vincent de Paul italien » et qu’il est un des rares saints cité dans l'encyclique du Pape Benoit XVI, Deus caritas est. Un géant de la charité, mais aussi un incroyable apôtre de la divine Providence !

 

 

Une compassion pour les plus pauvres 

 

 

Giuseppe Benedetto (Joseph Benoît) Cottolengo est piémontais. Il naît le 3 mai 1786 dans la petite ville de Bra, dans la province de Cuneo, au Nord-Ouest de l’Italie. Sa famille est profondément chrétienne. Très vite, Joseph Benoît montre une grande compassion pour les pauvres. À 18 ans, il entre au séminaire. En tête de ses cahiers, il écrit « je veux être un saint ». Il impressionne ses condisciples par son éloquence naturelle. Ils le surnomment Cicéron, ce qui le gêne beaucoup car il veut être humble et caché. En 1816, le père Cottolengo est nommé chanoine attaché à l’église Corpus Christi de Turin où il exerce son sacerdoce : il prêche, il confesse et se dévoue pour les pauvres. Dans sa recherche de la sainteté, il se détache de plus en plus des biens matériels et adopte un mode de vie toujours plus simple. La société, de son côté, est en crise. La ville de Turin attire les paysans qui viennent des campagnes environnantes pour y chercher une vie meilleure, mais qui se retrouvent le plus souvent piégés dans une misère terrible. Les structures caritatives existantes n’arrivent pas à prendre en charge les innombrables miséreux qui se bousculent dans la ville.

 

 

Un événement révélateur. 

 

 

En septembre 1827, le père Cottolengo vit un véritable traumatisme qui est le tournant de sa vie. Il est appelé au chevet d’une mère de trois enfants, enceinte de son quatrième. Cette femme est mourante et devrait être admise dans un hôpital, mais elle est refusée partout. Elle meurt faute de soins sous les yeux du père Cottolengo, impuissant. Cet événement provoque en lui un énorme choc. Il se met en prière devant le tableau de Notre-Dame des Grâces dans son église Corpus Christi pour chercher la volonté de Dieu. Il comprend qu’il ne peut pas rester sans réaction devant une telle injustice. Il décide alors d’ouvrir une petite infirmerie pour éviter que de tels cas ne se reproduisent. Il loue un local pour accueillir les malades qui ne trouvent pas de place dans les hôpitaux de Turin. Le 17 janvier 1828, c’est l’ouverture officielle de ce qu’il appelle le Dépôt des pauvres malades du Corps du Seigneur ». Il est aidé dans cette œuvre par des volontaires et quelques dames généreuses, et en particulier par une veuve, Marianna Nasi Pullino qui est considérée comme la cofondatrice de l'œuvre.

 

 

En septembre 1831, les autorités publiques obligent le père Cottolengo à fermer son infirmerie à cause d’une épidémie de choléra, mais un an plus tard, il ouvre une nouvelle maison dans le quartier de Valdocco qu’il appelle cette fois « Petite Maison de la Divine Providence ». Ce nom est choisi en référence à la confiance indéfectible du père Cottolengo dans la Providence de Dieu. Dans cette « petite » maison qui va devenir une œuvre immense, il accueille les malades exclus des autres hôpitaux et toutes sortes de pauvres et de nécessiteux : handicapés, épileptiques, sourds, invalides, orphelins… À la Piccola Casa, tous trouvent un foyer, des soins, une assistance, une éducation. Le père Cottolengo affirme sa conviction : « Exercez la charité, mais exercez-la avec enthousiasme. Ne vous faites jamais appeler deux fois, soyez prêts. Interrompez n'importe quelle autre activité, même très sainte, et volez en aide aux pauvres. ». Très vite, le roi Charles Albert du Piémont reconnaît l’œuvre de Cottolengo. Le décret royal est signé du 27 août 1833.

 

 

L'apôtre de la divine Providence 

 

 

Ce qui est proprement extraordinaire chez Joseph Benoît Cottolengo, c’est sa confiance incroyable dans la Providence divine. Il applique à la lettre la prière du Notre Père « donne-nous aujourd'hui le pain chaque jour ». Il instaure deux règles strictes dans son institution : première règle : Il interdit de manière absolue de mendier quoi que ce soit. Il prône une confiance absolue en la Providence et c’est à elle et seulement à elle qu’on doit s’adresser pour tous les besoins de la maison ; deuxième règle : ce que la divine Providence envoie, doit être utilisé le jour-même ; il est interdit de faire des provisions ! Le père Cottolengo n’a pas de comptabilité ni de coffre-fort. Il utilise une vulgaire caissette en bois pour déposer l’argent qu’il reçoit. C’est là que les bienfaiteurs envoyés par la Providence déposent leur obole. 

 

Vous imaginez bien que ce système fait la risée des gens bien-pensants ou des esprits supérieurs. On prend Cottolengo pour un fou. Parce que cela fonctionne : l’argent arrive jour après jour. Les voisins et les paysans amènent des dons en espèces : du pain et des vivres. Des médecins, des pharmaciens, des infirmières et des infirmiers offrent leurs services. La Piccola Casa est vraiment la maison du Bon Dieu ! Le père Cottolengo n’est jamais aussi content que quand sa caisse est vide. Un jour, il ne lui reste quasiment rien, à peine trois ou quatre sous. Il jubile. « Je n’ai jamais été si heureux, s’exclame-t-il ! On va voir maintenant que ce n’est pas Cottolengo qui soutient cette œuvre, mais le bon Dieu tout seul. » Il a un moyen bien à lui de provoquer la Providence, avec une foi extraordinaire. Un jour, une sœur l’interpelle. Il n’y a plus rien pour donner les premiers soins aux malades. La réponse de Cottolengo la désarçonne complètement : « Tant mieux, ma Sœur, répond-il joyeusement. Allons vite chercher quatre ou cinq malades et logeons-les dans quelque coin : le bon Dieu sera bien obligé de nous envoyer de quoi les nourrir, eux et les autres. » On obéit et les ressources arrivent. C’est la technique des saints…  Cottolengo l’explique clairement :

 

 

Dieu répond avec de l’aide ordinaire à ceux qui ont une confiance ordinaire en lui, mais il répond avec des aides extraordinaires à ceux qui ont une confiance extraordinaire. 

 

 

C’est pourquoi il répète inlassablement à ses collaborateurs : « Il faut toujours avoir confiance en Dieu. Ayez foi ! »
Entre temps, la Piccola Casa grandit démesurément. Le père Cottolengo s’occupe de toutes les détresses, spécialement des personnes dont les hôpitaux de la ville ne veulent pas : les attardés mentaux, que le père appelle « mes chers amis », les sourds-muets, les invalides, les épileptiques, les orphelins, les abandonnés, les jeunes en difficulté… Tous trouvent une place dans la « Petite Maison de la Divine Providence ». On arrive bientôt à une population de 12.000 personnes !
Vous comprenez bien que le père ne peut pas mener tout ce travail seul. Au début, il est aidé par des bénévoles. Mais bientôt, il fonde différentes congrégations religieuses : il en a lancé pas moins de 12 !

 

 

Joseph Benoît Cottolengo meurt le 30 avril 1842. Quinze jours plus tôt, il a prophétisé avec précision le jour de sa mort. Ses dernières paroles sont : « Misericordia, Domine ; Misericordia, Domine. Bonne et sainte Providence... Sainte Vierge, c'est à vous à présent. » Nul doute qu’après sa mort, se réalise cette parole qu’il a prononcée de son vivant, ses amis les pauvres lui ont ouvert la porte du ciel : « Les pauvres sont les privilégiés de Jésus-Christ. Les pauvres nous ouvriront les portes du Ciel. Tous ceux qui feront du bien à la "Petite Maison" (Piccola Casa) seront bénis par Dieu. »
Il est béatifié en 1917 et canonisé en 1934. Son œuvre s’est développée dans toute l’Italie où on compte plus d’une centaine d’instituts Cottolengo qui continuent à vivre dans l’esprit de leur fondateur.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

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