Accueil
Saint Jean-Paul II
Partager

Saint Jean-Paul II

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 23 novembre 2022  -  Modifié le 23 novembre 2022

Premier pape non italien depuis des siècles, Karol Wojtila a fait passer l'Eglise dans le troisième millénaire.

©tous droits réservés ©tous droits réservés

Santo subito ! Santo subito ! Saint tout de suite ! 

 


C’est ce que nous avons entendu sur la place saint Pierre à Rome le 8 avril 2005 lors des obsèques du pape Jean-Paul II, célébrée en présence d’un million de personnes. Des milliers d’entre elles ont demandé en criant et avec des banderoles la canonisation immédiate du pape polonais, décédé quelques jours auparavant.
Il faut dire que le pape Jean-Paul II a marqué l’histoire du XXème siècle :

  • Premier pape non italien depuis des siècles ;
  • Premier pape issu de derrière le rideau de fer : quand Karol Wojtyła est élu en 1978, n’oublions pas que nous sommes toujours en pleine guerre froide avec le rideau de fer et le mur de Berlin ;
  • Un pape qui a contribué à faire tomber le mur de Berlin et qui a été victime d’une tentative d’assassinat probablement fomentée par le KGB ;
  • Un pape élu à 58 ans et dont le pontificat est le troisième plus long de l’histoire : près de 27 années ;
  • Le pape qui a inventé les JMJ et qui rassemblé des millions de personnes au cours de ses 104 voyages apostoliques ;
  • Un pape qui a révolutionné la vision chrétienne de la sexualité humaine à travers ses catéchèses sur la théologie du corps ;
  • Un pape qui a battu le record de béatifications et de canonisations : il a proclamé 1338 bienheureux et 482 saints !
  • Un pape qui a fait entrer l’Église dans le troisième millénaire…
  • Et je pourrais continuer…

Qui est donc ce pape exceptionnel ? Ce saint de notre époque ?

 

Karol Józef Wojtyła

 

Il naît le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à cinquantaine de km de Cracovie. Son université doit fermer en 1939 avec l’invasion de la Pologne par les nazis. Le jeune Karol est obligé de travailler sur un chantier de l’usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et d’échapper à la déportation en Allemagne. Son père meurt en 1941.
A partir de 1942, il ressent l’appel au sacerdoce. Il entre alors au Séminaire clandestin de Cracovie. En même temps, il fait de la résistance à l’occupant avec le Théâtre Rapsodique, un théâtre évidemment clandestin. 
Une fois la guerre terminée, Karol poursuivit ses études au Grand Séminaire de Cracovie à peine réouvert ainsi qu’à la Faculté de théologie de l’Université Jagellon. Il est ordonné prêtre à Cracovie le 1er novembre 1946 par le cardinal Sapieha.
Vient ensuite un temps d’étude à Rome où il présente son doctorat en théologie en 1948, puis
rentré en Pologne, il est vicaire dans diverses paroisses et aumônier des étudiants. Toute sa vie, il sera proche des jeunes. Il est sportif, aime les balades en montagnes, le kayak, le ski. Il emmène les jeunes en excursions, ce qui lui permet d’éviter les contrôles des autorités communistes, très méfiantes à l’égard de l’Église.
En 1953, il défend sa thèse en philosophie et devient professeur en théologie morale et éthique sociale au Grand Séminaire de Cracovie et à la Faculté de théologie de Lublin.
Le 4 juillet 1958, Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie. Mgr Wojtyła choisit comme devise épiscopale « Totus tuus », devise empruntée à Louis-Marie Grignion de Montfort et qui manifeste sa grande piété mariale.
Le 13 janvier 1964, il est nommé archevêque de Cracovie par Paul VI et trois ans plus tard, il est fait cardinal. Entre temps, il participe au Concile Vatican II (1962-1965) et apporte une importante contribution à l’élaboration de la constitution Gaudium et spes. 

Le 16 octobre 1978, le cardinal Wojtyła est élu pape à la suite du décès de Jean-Paul Ier. Il choisit de s’appeler Jean-Paul II, en continuation de son prédécesseur.

 

Il n’est pas possible de résumer l’immense pontificat de Jean-Paul II. Il faut faire des choix, se limiter aux événements marquants. Je fais évidemment des choix personnels :

  • Jean-Paul II est le pape de la théologie du corps qui offre une vision chrétienne renouvelée de la sexualité. Il s’agit du premier enseignement majeur de son pontificat et du plus long enseignement jamais donné par un pape sur le même sujet.
  • Son premier voyage en Pologne : les autorités communistes ont peur de cette visite. Le peuple polonais est immensément fier d’avoir un pape issu de sa culture. Jean-Paul II est accueilli en triomphe. Il soutient explicitement Solidarnosc et Lesh Walesa. C’est le début de la chute du communisme. On reconnaît généralement que Jean-Paul II a joué un rôle – au moins indirect – dans la chute du communisme.
  • Clairement, l’URSS et les pays communistes voient d’un mauvais œil l’avènement d’un pape polonais à la tête de l’Église. C’est ainsi que le 13 mai 1981, Mehmet Ali Ağca tire 3 balles sur Jean-Paul II au cours d’une audience sur la place saint Pierre. Le pape est grièvement blessé mais il survit au grand étonnement du tireur professionnel qui dit ne jamais rater sa cible. Jean-Paul II attribue sa survie à la Vierge de Fatima que l’on fête le 13 mai. 
  • Suite à cette blessure, il écrit aussi un texte magnifique sur la souffrance : la lettre apostolique Salvifici doloris, la souffrance salvifique, en 1984. Cet écrit du pape fait partie de sa grande production : 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 11 constitutions apostoliques et 45 lettres apostoliques. 
  • En 1985, Jean-Paul II lance les Journées Mondiales de la Jeunesse, les fameuses JMJ, qui seront organisées dans différents pays du monde et qui vont regrouper des millions de jeunes. On saura au ciel l’impact incroyable que les JMJ ont eu sur les jeunes, sur les vocations, sur le développement de l’Église dans le monde entier. En 1994, il lance les Journées Mondiales des familles, avec un objectif analogue pour les familles du monde entier.
  • Jean-Paul II est aussi le pape qui a fait passer l’Église dans le troisième millénaire avec le Grand Jubilé de l’an 2000 et sa lettre programmatique Novo Millenio ineunte où il propose un véritable parcours pastoral pour l’Église. Il est le pape de la nouvelle évangélisation, le pape qui a voulu mettre toute l’Église, y compris les laïcs, en mission pour l’annonce de Jésus Christ ;
  • Jean-Paul II est le pape des années saintes, de l’année de la Rédemption, de l’année mariale et de l’année de l’Eucharistie.
  • Enfin, c’est le pape de la souffrance et de la maladie. Tout le monde se souvient de ce vieux pape à sa fenêtre, malade de Parkinson, incapable de parler, quelques jours avant sa mort, saluant une dernière fois les pèlerins amassés sur la place saint Pierre.

 

Jean-Paul II a aussi canonisé sainte Faustine Kowalska qu’il connaissait bien comme archevêque de Cracovie. Il a été un pape apôtre de la miséricorde. Sa deuxième encyclique est consacrée à la miséricorde : Dives in misericordia, Dieu riche en miséricorde. C’est lui aussi qui accèdera à la demande que Jésus a faite à sainte Faustine que le dimanche après Pâques devienne le dimanche de la miséricorde. C’est justement dans la soirée qui précède ce dimanche de la miséricorde que Jean-Paul II aimait tant qu’il s’éteint paisiblement au Vatican le 2 avril 2005 à l’âge de 84 ans.
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don